Mélenchon, un peu de bruit pour rien

par LM
lundi 6 mai 2013

Pauvre mobilisation à la Bastille pour écouter les aboiements du leader du front de gauche, qui ressasse, rabâche, éructe mais apparait pour beaucoup moins convaincant que Marine Le Pen. C’est dire.

Il en aurait voulu 100000, il en a prétendu 180000 en bon organisateur qui se respecte et ne sait pas compter, mais manque de pot la police en a vu 6 fois moins et d’autres observateurs, comme Libération en a compté pas plus de 50000. Un échec, un bide, un flop. Le matin même de cette manifestation anti gauche, un sondage indiquait que les français jugeaient Mélenchon à la fois plus sectaire que Marine Le Pen, et moins capable qu’elle de prendre les mesures qui s’imposeraient. Un autre bide, un gros flop, qui ne surprendra personne, en tout cas pas ceux qui savent lire les résultats pitoyables du Front de Gauche dans certaines élections récentes. Mélenchon essaie, hurle, parle dru et cru comme il le répète à l’envie, mais il n’intéresse personne, et même de moins en moins de gens. De ces gens qui constituent ce peuple qu’il vénère. Ce peuple souverain, idéalisé, placé en modèle de tout, comme si ce peuple était la panacée, une entité parfaite, démocratique, sans défauts, sans travers. Alors que « le peuple » ça ne veut pas dire grand-chose. Et le peuple n’a pas toujours raison. Parfois il est manipulé par des leaders extrêmes qui parlent très fort et promettent tout et n’importe quoi. Des leaders extrêmes ; de gauche ou de droite, qui surfent sur la crise, comme on dit, qui exploitent la misère des uns, la pauvreté des autres, qui s’adressent à des gens de peu, bien choisis, auditeurs corvéables à merci, toujours prêts à se laisser gruger par le premier camelot venu. Mélenchon ne jure que par le peuple, qu’il ne se prive pas pourtant de prendre pour plus con qu’il n’est, souvent. Mélenchon, c’est le FN d’il y a quelques années, qui hurlait fort, se contentait de railler, critiquer, fustiger, et qui s’est rendu compte après coup que pour se faire accepter dans le paysage politique il fallait aussi de temps en temps s’acheter une conduite, avancer masquer, ne pas systématiquement faire peur, sous peine de rester confiné au rôle d’agitateur vain.



Alors oui, on peut librement penser qu’après tout, il suffit de ne pas rembourser notre dette, de demander à la banque centrale de nous prêter de l’argent pour qu’elle nous le prête, sans aucun remboursement de notre part, qu’il suffit de faire la guerre (en paroles) à l’Allemagne, de supprimer tous les patrons, d’interdire les licenciements, et blablabla…oui, on peut penser que ceux qui n’ont jamais été élus par le peuple, justement, ont toutes les solutions. Et que le peuple, masochiste, prend un malin plaisir, à chaque élection, à ne pas les placer en responsabilité, depuis 30 ans au bas mot. Ce peuple vénéré, chanté, cajolé par Mélenchon (comme par Le Pen d’ailleurs), quand il daigne se déplacer pour mettre son bulletin dans l’urne ne met pas majoritairement, loin s’en faut, un bulletin d’extrême gauche ou d’extrême droite. Il choisit la droite traditionnelle ou la gauche traditionnelle, majoritairement. Dans les élections locales comme dans le sélections nationales. Ce peuple merveilleux, qui a toujours raison, donc, élit tous les 5 ans un président de droite ou un président de gauche. Ce peuple extraordinaire s’amuse des gesticulations des opposants folkloriques, du centre, de l’extrême gauche ou de l’extrême droite, mais quand il s’agit de choses sérieuses, il accorde sa confiance aux mêmes, depuis toujours, crise ou pas crise, chômage record ou pas. La raison, en France mais ailleurs aussi en Europe, l’emporte le plus souvent, et heureusement. Parce que les solutions faciles n’existent pas, parce que les « y’a qu’à faut qu’on » n’ont jamais rien changé, n’ont jamais surtout amélioré quoi que ce soit. Parce que les électeurs français, éduqués, attentifs, informés se lassent vite des numéros de clowns qui animent les médias mais ne vont pas beaucoup plus loin.

En 2007, Mélenchon s’appelait Bayrou. Gros score à la Présidentielle, et puis forte dégringolade, aujourd’hui plus rien. Depuis son score de la Présidentielle de 2012, Mélenchon chute à son tour, inexorablement. Il se débat un peu plus que le béarnais, plus bruyamment en tout cas, mais le résultat sera le même, in fine. Comme Bayrou à une époque, Mélenchon se verrait bien premier ministre. Il y pense en se rasant. Mais comme à ses propositions, il est le seul à y croire.


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