Menace d’Ebola au Maroc : Sans langue rouge ni de bois…
par Abdelkarim Chankou
samedi 18 octobre 2014
Publié le
17 octobre 2014 par Abdelkarim Chankou
Le Maroc est de par ses coutumes, son histoire, sa géographie l’un des pays où le virus de l’Ebola ferait le plus de dégâts en cas de contamination. Voici- qu’à Dieu ne plaise- dans le désordre une liste non exhaustive de facteurs aggravant d’une éventuelle propagation du virus :
- Le Maroc est un hub aérien, terrestre et maritime entre l’Afrique de l’Ouest et le reste du monde pour commerçants, étudiants, chercheurs de travail, candidats à l’immigration clandestine et hommes d’affaires ; il est aussi un pays de pèlerinage pour les confréries tijanes et mourides… Et de l’avis même du ministre marocain de la Santé une quarantaine de ressortissants des pays de l’Ebola entrent quotidiennement au Maroc sans compter les autres, beaucoup plus nombreux, qui continuent leur voyage vers d’autres destinations, ce qui rend le plus sûr des dispositifs de protection aussi étanche qu’un couscoussier ;
- Les Marocains adorent se faire la bise et l’accolade à longueur de la journée et le nombre de bises et d’accolades entre deux personnes varie entre 2 et 6 ! Alors que les Africains quand ils ne sont pas contaminés par ce type de salamalecs très « chaleureux » se tapent dans la main à plat avant de se taper les poings fermés et de se taper la poitrine en s’écrasant parfois les phalanges ; bref le virus a mille fois le temps de passer d’une peau à une autre ;
- Dans les villes comme dans les compagnes, les moyens de transport collectif, légaux comme les clandestins, sont bourrés des passagers comme des sardines dans une boite ; là aussi le virus n’aura que l‘embarras du choix pour changer d’air ;
- Les grandes agglomérations urbaines sont peuplées de résidences d’habitat économique où les Africains côtoient les Marocains quotidiennement dans la promiscuité la plus totale. Les résidences low cost sont équipées de portes extérieures à peines plus grandes que celle d’un autocar si bien que deux habitants ou locataires ne peuvent se croiser devant la porte ou dans les escaliers sans se toucher ;
- Les universités et les hôpitaux marocains accueillent plusieurs étudiants ou médecins stagiaires qui rentrent dans leurs pays d’origine pendant les vacances ou les congés sans que les autorités marocaines ne sachent exactement quels sont les autres pays que ces étudiants ou médecins stagiaires africains ont visités ou traversés ;
- Les rites funéraires des Marocains sont très favorables à l’Ebola. Avant de laver la dépouille d’un mort les proches et amis posent un baiser sur son front et parfois donnent ses vêtements aux mendiants et autres nécessiteux sans jamais les brûler ;
- Les Marocains aiment s’échanger chaussures et vêtements. Dans une fratrie il n’est pas rare que le grand frère enfile les baskets de son cadet ou ses autres vêtements de sport ; de même pour les sœurs sans perdre de vue cette tradition de louer des serviettes au hammam public ou même à la plage ou la piscine ;
- Enfin et last but not least, les centres prévus pour la mise en quarantaine d’éventuels maladies de l’Ebola sont sous équipés, pas nombreux et assez exigües si bien qu’en cas d’une grande attaque virale, il n’est pas exclu que les staffs médicaux refusent de servir surtout qu’en Espagne et aux Etats-Unis, pays beaucoup plus avances et plus riches, des infirmières ont attrapé le mal malgré les grands moyens de protection mis en place.
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