Merci Monsieur Alévêque

par Petitou
mardi 2 novembre 2010

Éloge brève d’ un tonton flingueur de la droite et de la gauche, de la merde politique qui nous noie.

Ce soir j’ai passé une des meilleures soirées depuis fort longtemps.
Je ne sais pas ce que j’ai en ce moment : je tire la gueule, je suis déprimée, j’ai les boules, j’ai envie de mordre, je suis dégoutée.

Peut-être à cause du climat pourri qui sévit en ce moment dans notre pays, peut-être à cause de la lettre que j’ai envoyée à notre cher président de la République et de mon téléphone qui fait depuis un drôle de bruit, peut-être à cause du ramassis de langues de bois politicien et politiquement correct répété sans cesse par des médias au garde à vous ! Je sais pas, j’ai un arrière-goût tenace et dégueulasse dans la bouche qui dure depuis avant 2007 déjà et qui se renforce depuis le mois de juin. Comme un goût de peroxyde pour permanente de supermarché.

Tellement écœurée par ce sentiment d’impuissance totale face au gigantisme de cette machine qui broie les âmes et les cœurs de mes compatriotes que ma télé était effectivement devenue un meuble. Un meuble totalement inutile et encombrant en plus d’être d’une incroyable laideur (oui on a pas tous jeté des objets qui fonctionnent très bien pour acheter des écrans plats) éteint en permanence depuis des mois et des mois (sauf pour jouer à la console).

Et là, ce soir, prise d’un véritable coup de folie, je me dis : allez, je tente, y’a Alévêque sur France 4, on va voir si ce mec à des couilles et si il ne sert pas qu’à faire le larbin sur les plateaux de télé genre faux anti-conformiste à deux balles.

J’allume la télé tant honnie et sans déconner j’ai encore mal aux abdos tellement c’était drôle. J’ai même failli m’étouffer à plusieurs reprises. Pas de fausses attaques molles comme il a été reproché à Guillon et Porte de faire sur France Inter. Là, Alévêque a tapé dedans encore et encore jusqu’à ce que le message soit rentré dans la putain de tête de nœuds de nos politicards de merde : vous nous faites chier et en plus on vous emmerde parce qu’on a pas tous deux neurones et que vos discours de merde on en à rien à foutre.

Déjà ça fait du bien d’entendre un type dire des insultes à la télé, les mêmes qui nous sautent sur le bord des lèvres dès qu’on regarde les infos et que l’on doit subir tous ces guignols en costards qui viennent nous faire la morale avec leur tête de premiers de la classe et de faux-jetons pourris jusqu’à la moelle. Je suis pour ma part une fille assez naturelle et quand j’ai envie de dire "casse-toi pauvre con" et ben je le dis (sauf à nos amis de la maréchaussée évidemment). C’est bien ce que je reproche à nos chers gouvernants, c’est qu’à part nous insulter nous, le petit peuple, avec des mots très policés et bien ils ne disent pas grand chose. En tout cas pas grand chose qui veuille dire quelque chose, d’ailleurs ont-ils seulement quelque chose à dire hormis " je me suis pété le bide de langoustines à midi et toi qui ne comprends rien aux affaires de ce monde il faut que tu continue de porter des moellons sur des chantiers jusqu’à 62 ans minimum".

Pendant presque deux heures je me suis bidonnée, j’ai roulé par terre, parce que tout ce que je voulais gueuler à tous ces mous du gland qui m’entourent et m’ insupportent, est sorti brillamment de la bouche de Christophe Alévêque. De l’art, du grand art, de l’humour, du cynisme, du noir, très noir. Putain que c’était bon. Chaque "connard" et chaque "claque dans ta gueule" résonne encore dans ma tête. J’approuve chaque mot qu’il a prononcé notamment le "président Zébulon" que je trouve extrêmement bien trouvé pour qualifier notre président adoré. Enfin du bon, enfin du lourd et je tiens à saluer sa performance tant d’humoriste que de citoyen de gauche, car comme il l’a dit "c’est pour vous que je fais ça". Et ben là franchement il est monté sur scène sans filet et sans retenue dans ses propos et c’est vraiment pour moi qu’il a fait ça. Merci Monsieur Alévêque, merci mille fois de m’avoir fait sortir de ma léthargie provoquée par cette merde ambiante, merci pour tout ce que vous avez dit et qui venait du plus profond de ma conscience politique, merci de m’avoir fait mourir de rire.
 
Et merci d’avoir fini par Bella Ciao, chanson qu’on ne peut déjà presque plus écouter tranquillement en Italie, car les gens se sentent mal à l’aise. Alors si nous ne voulons pas en arriver au même point que notre voisin il faut que nous n’ayons plus peur de porter notre parole sur l’espace public parce que ce soir Alévêque nous a prouvé par a+b que la liberté d’expression existe toujours dans notre pays, que notre Constitution nous garantie encore le droit de dézinguer tous ceux qui pètent plus haut que leur cul à savoir à peu près tout le monde, surtout ceux qui passent à la télé.
 
Tutti i partigiani ti dicono bravo e ancora grazie mille per questo delicioso momento.
Et je peux rééteindre ma télé et dormir du sommeil du juste.

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