Michel Onfray finira-t-il au būcher ?

par Beauceron
lundi 27 juillet 2015

Les temps sont difficiles pour les philosophes, et d'une manière générale pour quiconque entend utiliser sa cervelle pour exprimer un point de vue, une opinion ou un concept qui ne va pas dans le sens du baratin que les medias font avaler au petit peuple.

Michel Onfray, intellectuel progressiste et ouvert, qui revendique haut et fort son athéisme militant, vient de faire les frais des foudres "bien-pensantes". Il est bien entendu que ce n'est pas sa dénonciation du christianisme qui interpelle, mais celle de l'islam...

Islamophobie ! Racisme ! Les grands mots sont de sortie quand on entend discuter de l'idéologie qui a galvanisé Les frères Kouachi, Coulibaly et Merah. Ce même totalitarisme qui empêche l'intégration au sein de la république de milliers de jeunes paumés et culturellement défavorisés. Celui qui justifie les atrocités commises par Daech, l'état islamique (terme que les journalistes manient avec des pincettes), où on coupe les têtes des infidèles, des ennemis, où les femmes extérieures à la communauté des croyants sont vendues comme esclaves... une idéologie d'un autre âge, digne de l'antiquité tardive, celle des invasions barbares. Indigne cependant de la civilisation démocratique moderne. Le calendrier musulman n'en est encore qu'au 15è siècle, période de l'inquisition en Europe : cynisme du hasard ?

Chacun a le droit de penser ce qu'il veut, de pratiquer ou pas une foi tant qu'il n'empiète pas sur le domaine public. Point barre, c'est le principe de la laicité. Ceux qui ne l'acceptent pas n'ont rien à faire chez nous. Onfray ne fait que le rappeler. Notre civilisation est basée sur l'esprit, la raison, la critique gréco-romaine ; une science de l'esprit qui a permis progrès et amélioration de notre niveau de vie. Education des enfants et maitrise de la natalité, respect des femmes et des plus humbles, principes étrangers à la secte coranique. Raison, liberté de pensée et critique philosophique sont étrangers au Coran, la doctrine de choc des islamistes.

Focalisation sur l'Islam ? Non, car Onfray rejette toutes les croyances non prouvées, étrangères à la raison, qui en plus engendrent haine et division. Il attaque aussi judaisme et christianisme, rappelant à juste titre les atrocités commises au nom des évangiles par le passé. L'auteur de l'article, chrétien, approuve les arguments du philosophe et en tire des conclusions, on appelle cela la déduction logique de la critique, ce qu'un islamiste est incapable de faire. Même le respectable Tariq Ramadan reste très prudent sur une éventuelle réforme de l'Islam, dont il n'existe qu'un évangile, un seul système de pensée. 

On rappelera par ailleurs qu'islamophobie signifie "peur de l'islam", et rien d'autre. Comment ne pas être inquiet devant la violence des terroristes, les têtes coupées, les bombes et les attaques à la kalachnikov ? Certes, de nombreux musulmans ne se reconnaissent pas dans ces tueries qu'ils condamnent, et vivent leur foi dans un cadre familial. Rien à redire dans ce cas. Cependant, peu d'entre eux ont participé aux marches du 11 janvier, et les sourates haineuses hostiles aux infidèles n'ont pas été inventées par Onfray. Extrapolation ? Phrases sorties de leur contexte ? Hélas, il n'y a pas l'équivalent dans la bible ou l'ancien testament, ou chez les bouddhistes.

Empêcher Michel Onfray de s'exprimer, baillonner quiconque critique une secte ou une religion c'est rejetter les valeurs de l'occident. N'importe quel enseignant qui a pratiqué dans les quartiers "difficiles" vous confirmera que violence et refus de s'intégrer sont souvent liés à l'islamisation radicale. La polygamie et ses conséquences, des enfants livrés à eux-mêmes, gavés de rap débile à la sauce coranique (le collectif Maghreb united, vous connaissez ?), la violence sur les femmes et le rejet du voisin "infidèle"... tout cela est une application du salafisme. D'ailleurs il y a moins de soucis avec les élèves issues des communautés congolaises, camerounaises, asiatiques ou kabyles (souvent athés)... le christianisme de certains se fond dans la république sans problème.

Assez d'hypocrisie. L'extrêmisme religieux est un totalitarisme, un fascisme à combattre. Et pas seulement en tant que républicain. Michel Onfray, homme de gauche assumé, ne fait que le rappeler. Si l'extrême-droite cherche à l'attirer, ce n'est qu'une conséquence de l'absence de débat public sérieux sur le sujet. Le fasciste est celui qui refuse le dialogue, qui répond par la violence et qui s'en tient à son dogme. Mein Kampf pour les uns, les évangiles les plus rétrogrades pour d'autres, le coran pour les salafistes... à chacun son idéologie.

Michel Onfray est un penseur, pas un prophète. Il ne vend pas du paradis, de l'après-vie, une centaine de vierges à violer ou encore la béatitude auprès de Saint-Pierre. Il propose du concret, de la réflexion, principes étrangers aux fanatiques et aux imbéciles. De la bibliothèque incendiée à Alexandrie dans l'antiquité (par les chrétiens puis par les musulmans) à celle de la Courneuve le 14 juillet 2015, des têtes de paiens coupées à Rome à celle du patron d'un salafiste il y a quelques temps, d'Hypathie d'Alexandrie à Cabu massacrés, la sottise de l'extrêmisme n'est qu'une suite sans fin d'atrocités depuis l'avènement du monothéisme. Si les chrétiens ont tiré les leçons du passé, les musulmans seraient bien inspirés d'en faire autant. Ce n'est pas avec la censure et l'intimidation qu'ils feront avancer les choses. En occident, nous sommes tous des Michel Onfray. A bon entendeur !

 


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