Minarets : Démocratie et Islam

par Malpensant
mardi 1er décembre 2009

Les suisses ont largement voté dimanche contre la construction de nouveaux minarets sur leur territoire. La Suisse a montré qu’elle restait encore une démocratie en interrogeant directement le peuple, sans passer par les élites politico-médiatiques et les sondages qui prédisaient tous une victoire du oui. Mais les suisses doivent maintenant faire attention à ne pas tomber dans une diabolisation de l’Islam, le nouveau bouc émissaire.

Nous reviendrons tout d’abord sur le référendum suisse pour ensuite évoquer le mépris de nos élites pour le peuple et le véritable déni de démocratie qui s’abat en ce moment sur la France concernant le vote de nos voisins suisses. Nous reviendrons enfin sur le fond du débat : la diabolisation de l’Islam comme stratégie de domination de l’empire libéral mondialiste.

Les suisses nous ont superbement rappelé à quel point le référendum était un outil formidable. C’était le seul instrument démocratique susceptible de faire entendre la voix du peuple suisse puisque la plupart de leurs politiques et journalistes étaient en faveur du oui. De même pour les sondages qui ont montré une nouvelle fois à quel point ils pouvaient être trompeurs et utilisés à mauvais escient pour manipuler les gens.

Déjà les français avait pu s’en apercevoir dans le cas de la constitution européenne en 2005 où le vote massif en faveur du non avait souligné le décalage entre nos élites toutes pro-européenne et le peuple.

Le vote suisse est donc une victoire pour la démocratie et on peut espérer que des référendums (plus utiles que celui sur les minarets) se propagent à travers l’Europe et surtout en France où la démocratie est sérieusement affaiblie. Malheureusement quand on voit que tous nos politiques ou presque ont ratifié le traité de Lisbonne dans notre dos et contre notre volonté, la démocratie est encore bien loin et les référendums ne sont pas une solution parfaite au problème qui est bien plus profond.

En France, nous avons pu assisté après le vote suisse à un véritable déferlement anti-démocratique. Les politiques et les journalistes, marchant main dans la main pour dénoncer ce référendum ignoble qui donnait la parole au peuple suisse.

Dans notre presse libre, les journalistes rivalisaient d’imagination pour exprimer leur dégoût du peuple et des votes populaires. La une la plus hallucinante est sans aucun doute celle de Libération (journal de l’inénarrable Laurent Joffrin) qui titrait "Minaret en Suisse : Le vote de la honte". 

 
Et Jean Quatremer sur son blog d’expliquer :

"Pourquoi parler de cette votation ici ? Tout simplement parce qu’une nouvelle fois la démocratie directe fait la preuve de son extrême dangerosité. En laissant s’exprimer la peur de l’autre, le refus de la rationalité, l’intérêt immédiat, le référendum est décidément un instrument dangereux aux mains des démagogues de tous poils. On comprend mieux pourquoi plusieurs pays démocratiques l’ont tout simplement interdit. En France, le Front National a immédiatement réagi en demandant aux "élites de cesser de nier les aspirations et craintes des peuples européens". Cela ne vous rappelle rien ?"

C’est tout à fait à l’image des élites médiatique du pays : il faut arrêter de demander son avis au peuple puisqu’il n’est pas d’accord avec nous. Les vrais gens refusent de se soumettre à l’idéologie dominantes diffusée dans leurs médias, il devient urgent de ne plus faire entendre leur voix ou sinon ça pourrait aller très mal.

Il est également très amusant de remarquer ce genre de phrase qui revient souvent dans la bouche : "En Suisse c’est la consternation", comme dans le reportage de France 3 consacré au Minaret.

Non madame la journaliste, ce n’est pas la consternation puisque 57% des suisses sont d’accord avec le résultat du référendum ! C’est la consternation dans le camp des élites traitres, c’est tout.

Le pire étant que ce message anti démocratique est repris par nos hommes politiques. Bernard Kouchner par exemple sur RTL qui s’affirme : "un peu scandalisé" par le résultat d’un référendum dans un pays étranger, et qui explique : "C’est aussi le danger des votations populaires". Eh oui c’est dangereux de demander au peuple son avis, même lorsque tout l’appareil politico-médiatique est derrière un camp, il y a le risque que le peuple fasse entendre sa voix. Il faudrait tout de même rappeler à notre ministre des affaires étrangères que la Suisse et la France sont des démocraties et par conséquent doivent écouter la voix de leur peuple.

Incroyable aussi de voir l’ingérence de tous ces politiques incompétents dans les affaires de la Suisse : de quel droit se mêlent-ils d’un sujet qui concerne le peuple suisse ? De quel droit se permettent-ils de dire que les suisses ont mal voté ? 

Tout ceci confirme et met encore plus en relief la trahison de nos élites politico-médiatiques, et le fossé grandissant entre le peuple et ceux qui sont censés le représenter.

Venons-en enfin au fond du débat.
Il convient tout d’abord de relativiser l’importance du débat qui ne concerne de l’arrêt de la construction de nouveaux minarets. Si la victoire sur l’idéologie dominante est importante et symbolique, ce résultat va changer peu de choses dans les faits.

Concernant le résultat, il n’est pas scandaleux que les gens en Suisse trouvent que 4 minarets dans leur pays est un nombre largement suffisant et qu’il ne faut pas en construire plus. La Suisse est un pays de tradition chrétienne et il est normal qu’ils ne souhaitent pas voir pousser sur leur sol quantité de minarets qui peuvent leur paraître agressifs.

Mais revenons sur les vainqueurs de ce référendum : l’UDC. Leur campagne a été plus que contestable, et ils n’ont pas hésité à employé des amalgames faux concernant l’islamisation supposée de la société suisse, les musulmans ne constituant que 4 à 5% de la population suisse.

La ligne de ce parti est tout à fait bonne et légitime : il veulent protéger les suisses, les vrais suisses. Mais le problème de l’insécurité n’a rien à voir avec l’Islam. Ce serait même le contraire. Les arabes qui commentent des actes de violence sont très rarement musulmans, ce sont des petits banlieusards américanisés qui vivent entre eux dans des banlieues ressemblant de plus en plus à des ghettos à l’américaine. Stigmatiser l’Islam sur les problèmes d’insécurité est tout à fait malsain et contre-productif.

En fait cette diabolisation de l’islam par l’UDC s’inscrit dans la ligne de la nouvelle extrême droite européenne qui accède à la parole médiatique en éludant les véritables problèmes de la société et en stigmatisant les croyants.

L’UDC cache le véritable problème qui est l’immigration. Si les suisses veulent plus de sécurité, ils doivent cesser d’accepter des populations extra-européennes pauvres et non-intégrés qui vont se perdre en banlieue et, quand ils échouent à s’intégrer et trouver du travail,peuvent sombrer dans la violence et augmenter l’insécurité du pays.

Si l’UDC diabolise l’Islam et parle moins d’immigration, c’est parce qu’elle connaît tous les intérêts économiques derrière l’immigration (salariés sous-payés, pression sur les salaires des suisses etc) et que beaucoup de membres du parti sont des libéraux qui n’ont pas de raisons de lutter contre l’immigration.

Ce nouvel ennemi commun : l’Islam, s’inscrit dans une stratégie de l’empire de stigmatiser une population qu’ils ont eux-mêmes fait venir chez les européens, afin de permettre à des libéraux d’un genre nouveau (la nouvelle extrême droite en Europe) de prendre une part de pouvoir en diabolisant l’Islam et de légitimer des attaques militaires dans les pays arabes qui n’y sont pour rien dans les problèmes des peuples européens.

Au contraire, la religion, Islam compris, pourrait constituer un véritable allié contre la colonisation de la France par les intérêts américains qui importe sur le sol européen des conflits raciaux et détruit nos identités nationales depuis des décennies.

Les suisses ne résoudront pas leurs problèmes en diabolisant une religion qui n’y est pour rien. C’est le libéralisme et le mondialisme qui détruisent les identités nationales et favorisent l’insécurité par l’immigration incontrôlée.

Alors message aux identitaires : si vous voulez retrouver une France forte, libérée et fière de son identité nationale, luttez contre l’empire, luttez contre le libéralisme, l’immigration et l’impérialisme américain et non contre l’Islam qui devrait être un allié et non un bouc émissaire dans cette lutte pour la libération des peuples européens de l’empire économique libéral mondialiste.


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