Miroir, mon beau miroir...

par Jean Keim
vendredi 18 février 2022

Miroir mon beau miroir dis-moi ce que j’ai envie d’entendre.

Il y a parfois sur les réseaux sociaux, des propositions de problèmes dans lesquels on additionne, soustrait, multiplie et divise diverses choses entre elles, comme par exemple une carriole ajoutée à une part de gâteau multiplié par un nuage, et il faut trouver l’âge du capitaine, pourquoi pas ! Le matheux ou le poète peut y trouver son compte, mais dans les réponses il y a toujours cette petite phrase qui dit que la multiplication est prioritaire, comme le sont la voiture du pompier qui prudemment et le cortège du roi et de ses ministres qui à grande allure, traversent les agglomérations ; dans la tête de certains une règle à force de loi quand d’autres ne sont pas dupes et s’il le faut la mettent en doute.

Il n’y a que dans les calculatrices sophistiquées et les esprits disciplinés que la règle de l’ordre des priorités des calculs est effective, elle n’est pas systématiquement applicable pour tous les esprits libres ni pour toutes les calculettes qui ne font que les 4 opérations de base ; c’est ainsi que nous nous habituons à l’ingérence d’une autorité plus ou moins légitime qui pour des raisons pas toujours transparentes, tricote la nuit dans les hémicycles des règles qui le matin sont rendues applicables avec force de loi, par duplicité et la complicité d’une actualité médiatisée qui nous distrait en dirigeant notre attention vers des futilités abrutissantes.

Que nous nous soumettions aux diktats ou que nous les rejetions est finalement dans la même mouvance, qu’un mouton soit blanc ou noir, il suit toujours un groupe moutonnier et si tous les noirs font l’unanimité, mystérieusement ils blanchissent et quasiment tout le troupeau ne fait plus qu’un, chaque mouton devient au mieux un individu, au pire un quidam, marchant dans les pas de celui qui le précède.

Ainsi va notre monde des humains qui ne se distingue guère de celui des animaux dont pourtant nous nous sentons très supérieurs ; nous sommes le jouet de nos croyances, d’aucuns diront de nos instincts, sans chercher au mieux à voir (c’est bien mais percevoir c’est mieux) quel numérique miroir magique nous interrogeons, dans un processus diabolique, afin d’acquérir des savoirs que nous exploiterons, répéterons à qui mieux mieux et qui régiront tous nos comportements.

Manipulateurs ou manipulés, exploiteurs ou exploités, savants ou ignorants mais à la tête bien farcie, nous sommes tous sans exception, hormis par génération une poignée d’êtres humains, atteints du même mal, nous sommes dans un corps habité par le miraculeux mystère de la Vie mais sourds aux messages de la prodigieuse intelligence spirituelle qui l’anime.

La conscience libre ne peut se cantonner à des règles enclosant des modes de vie et de pensée, l’émission semble sortir de la boîte, mais où se trouve la source ? Ou plus judicieusement où peut-elle ne pas être ? 


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