Mise au point concernant le mariage homosexuel

par Jean Lannes
lundi 1er août 2011

Depuis maintenant quelques mois, on remarque, par le biais des médias, que le sujet du “mariage” homosexuel revient de plus en plus régulièrement dans le débat. A première vue, on pourrait penser, et c’est l’effet souhaité, que « les homosexuels » réclament le droit au mariage. Le but de cet article est de démontrer : 1) qu’il n’est aucunement question du droit au mariage mais de la modification de son essence même 2) qu’il est inexact de généraliser et de prétendre que « les homosexuels » le réclament.

Du droit au mariage à la modification de son essence même

Contrairement à ce que l’on pourrait penser sans s’attarder plus que cela sur la question, les homosexuels ont le droit au mariage. En France, toute personne, homosexuelle ou hétérosexuelle, dispose pleinement du droit de se marier. Le droit pour un homme de prendre femme et pour une femme de prendre homme. Mais il faut voir le problème sous un autre angle.

Là où il y a conflit, évidemment, c’est que, traditionnellement et religieusement, le mariage est l’union entre un homme et une femme, dans le but de fonder une famille, une « communauté de vie », faire des enfants, assurer leur éducation, établir sa lignée, transmettre son héritage, son statut social. 

Voici donc le problème auquel se sont heurtées ces revendications communautaires. Il n’est pas question ici de réclamer le droit au mariage, ce dernier étant parfaitement assuré. Il est plutôt question de bouleverser des siècles de tradition qui ont vu l’homme et la femme, les deux sexes biologiquement opposés, s’unir devant Dieu ou devant l’Etat. Une manière d’instaurer un cadre de vie propice à la survie de l’espèce.

Il faut ajouter que, dans notre culture occidentale, fortement imprégnée des valeurs chrétiennes, seule la monogamie est permise. Les différentes formes de polygamie (bigamie, polyandrie et polygynie) existent surtout en Afrique, dans les pays musulmans, et aussi en Asie. Si cela apparait comme un sujet différent, il ne faut pas omettre le risque que des revendications de la sorte pourraient elles aussi s’imposer au débat public si le “mariage” homosexuel venait à être toléré.

Pour en revenir à cette question, c’est bien l’essence même du mariage qui est ici remise en question. Il ne s’agit donc pas uniquement d’être hostile ou non à une union homosexuelle, mais de vouloir préserver des traditions, une institution, et un système de valeur millénaires qui ont marqué et façonné notre société, notre Histoire.

Aussi, après avoir bien creusé le sujet, comme nous venons de le faire, il faut également se poser une question toute simple : les homosexuels réclament-ils réellement le droit au mariage comme on voudrait nous inciter à le penser ?

Au-delà du fantasme, la réalité des chiffres

Prenons un exemple. Dans l’Etat du Massachussetts, depuis 2004, année de l’instauration du mariage entre personnes du même sexe, seuls 12 000 mariages gays ou lesbiens ont été célébrés (1). 12 000 mariages, environ 24 000 personnes, cela représente seulement 14% des 165 000 homosexuels de cet Etat réputé plutôt libéral. Autant dire qu’il n’y a pas foule et que, les chiffres le prouvent mieux que n’importe quel argument, les homosexuels du Massachussetts n’ont, dans leur grande majorité, aucune envie, aucun besoin de se marier pour exister et vivre leur amour.

Des proportions faibles qui ne sont pas sans rappeler celles du Pacs en France. Depuis 1999, le pourcentage de pacs homosexuels n’a cessé de piquer du nez (2). 42% en 1999, 25% en 2000, 7% en 2006, 5% en 2009… de quoi tirer un pourcentage global d’environ 12%, selon les chiffres publiés par le gouvernement en 2007 (un taux qui a encore dû baisser en 4 ans). L’emballement général n’est visiblement pas au rendez-vous, même si, paradoxalement au pourcentage, le nombre de pacsés homosexuels tend à augmenter.

A cette époque, pas si lointaine, beaucoup ne cessaient de rabâcher que « les » homosexuels voulaient le Pacs. Une fois de plus, les chiffres ont parlé : 12% de pacs homosexuels de 1999 à 2007, certainement beaucoup moins aujourd’hui.

Nul doute qu’il en sera de même concernant le mariage. Les militants gays, les féministes… tous ont trouvé là leur nouveau cheval de bataille et réduisent au statut de nazi tous ceux qui voudraient s’opposer à leur volonté. Même si, début juin, la majorité a rejeté en bloc la proposition socialiste de loi visant à autoriser le mariage pour les couples du même sexe, Roselyne Bachelot a prévenu : « C’est une question de mois, d’années, mais de toute façon, ça se fera ! » (3).

Dans le même temps, certains sondages affirment que la majorité des français (58%) y est favorable (4). Aussi, le nombre de participants à la Gay Pride 2011 est multiplié par 13 par les organisateurs. Quand la police en dénombre près de 36 000, l’inter LGBT se permet un petit gonflage, rien de bien méchant : 500 000 ! Une tradition désormais : l’année dernière, les divergences de comptages étaient encore plus impressionnantes (34 000 côté police, 800 000 côté organisateurs).

Pour résumer, on s’aperçoit qu’à chaque fois, qu’il s’agisse du Pacs, du mariage homosexuel ou de la Gay Pride, les chiffres sont surévalués, les demandes gonflées. Une minorité gay surmédiatisée se trouve une légitimité pour parler au nom des homosexuels du quotidien, qui ne réclament rien et souhaitent vivre en paix.

Ainsi, à grand coup de culpabilisation et de matraquage idéologique, désire-t-on nous imposer un autre modèle de civilisation, bouleversant nos traditions et nos valeurs, où deux personnes du même sexe pourront se marier ensemble, et bientôt… adopter un enfant. Car tel sera très certainement le prochain palier.

Christopher Lings ( Enquête & Débat )


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