Mise en cause du logement des classes populaires, du DALO et des allocations logement…

par CHALOT
lundi 2 février 2015

texte commun sur le droit au logement.
 

La loi Macron en débat actuel est un texte fourre-tout, certes, mais surtout de régression sociale, ce qui explique l’opposition exprimée par les principales centrales syndicales et de nombreuses associations d’éducation populaire.

Aujourd’hui des menaces pèsent sur l’avenir de l’allocation logement, des APL ainsi que sur l’aide à la pierre.

Le DAL dans le communiqué suivant, communiqué que je reproduis dans sa totalité tire la sonnette d’alarme.

Son diagnostic est sévère mais juste :

« Droit au Logement fait part de ses très vives inquiétudes, face à la succession de déclarations visant les habitants des quartiers populaires HLM, les prioritaires DALO, les allocataires de l’APL et le financement du logement social ;

1 - Le chef du Gouvernement a classé dans la catégorie « apartheid social, ethnique » les quartiers populaires HLM où les habitants sont appauvris par le chômage et les inégalités. Pourtant, ces deux fléaux se sont aggravés depuis sa prise de fonction, et ils sont la principale cause de la paupérisation de ces quartiers. Les propos du premier Ministre sont donc injustes pour les habitants, stigmatisants, mal ressentis, et alimentent les tensions. 
La mise en place de « politiques de peuplement » dans l’attribution de HLM, préconisées par le chef du Gouvernement, risquent surtout de renforcer la discrimination sociale dont sont victimes les mal logés, les sans logis, les prioritaires DALO...



2 - Certains maires de banlieue, rencontrant le Président de la République, s’en sont pris aux prioritaires DALOs, jugés coupables de renforcer la paupérisation des quartiers populaires HLM. Début 2014, 54 394 ménages prioritaires DALO étaient en attente d’un relogement par l’État et le 1% logement, (dont 41 375 en Ile de France). On s’étonne que le chef du Gouvernement n’aie pas donné les instructions d’appliquer les lois protégeant les plus fragiles, telles que la loi DALO ou le droit à l’hébergement.
Le DAL restera mobilisé contre toute régression et pour faire progresser ce droit des mal logés que François Hollande s’était engagé à mettre en œuvre. 



3 - Le rapport de l’administration rendu public vendredi matin, sur les politiques du logement propose de tailler encore dans les aides à la pierre permettant d’édifier notamment des logements sociaux à faible loyer (PLAI), nécessaires pour les prioritaires DALO en souffrance.
Dans le parc locatif privé et de plus en plus en HLM, les locataires sont étranglés par le renchérissement des loyers et des charges. Or le rapport préconise de réexaminer les conditions d’attribution notamment pour les étudiants, et de renforcer les contrôles. C’est inacceptable.
DAL dénonce la théorie selon laquelle les aides au logement seraient inflationnistes : la hausse des loyers est avant tout la conséquence de la dérégulation des loyers et des lois protégeant les locataires depuis 3 décennies. Elle a été nourrie par des politiques d’urbanisme qui ont fait flamber les prix, et par la recherche de profits spéculatifs.
Les économies sont à faire dans les scandaleuses niches fiscales dont profitent les riches. Les ristournes d’impôts pour les riches investisseurs atteignent un nouveau record de près de 3 milliards d’euros selon le budget logement 2015. Des recettes sont aussi possibles dans la taxation des importants profits spéculatifs et locatifs.


DAL demande notamment : 
·  L’application et le respect de la loi DALO, du Droit à l’hébergement et de la loi de réquisition
·  La réalisation de 200 000 vrais logements sociaux par an, particulièrement en zone tendue, et dans les communes loi SRU (en déficit de logements sociaux).
·  L’encadrement à la baisse des loyers et des charges, trop lourdes pour les classes populaires afin d’améliorer la solvabilité des allocations logement et alléger la quittance.
·  La taxation des profits spéculatifs pour financer les APL et la construction HLM

Droit Au Logement sera vigilant pendant les débats sur la loi Macron, et appelle à se mobiliser contre les nombreuses régressions sociales qu’elle contient déjà.

 

Les associations et organisations de la plate-forme logement des mouvements sociaux vont se réunir pour envisager des initiatives communes.

Une manifestation commune est déjà prévue à Paris et dans de nombreuses villes, le 28 mars 2015, veille de la fin de la trêve hivernale.

Cette initiative ne suffira pas à changer la donne.

Il faudra multiplier les mobilisations et surtout les unifier.

Le droit à la santé, le droit au logement, la lutte contre l'austérité, forment un tout.

Jean-François Chalot et Féraud


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