Modifier radicalement la définition de la laïcité

par Pierre Régnier
mercredi 22 novembre 2017

Cette modification radicale devrait selon moi se faire par un ajout, une précision faisant devoir aux gouvernants du pays de sortir de leur prétendue neutralité envers les religions, laquelle n'est en réalité qu'une flagrante démission face à l'actuelle islamisation de la France au mépris de ses règles démocratiques.

Une mauvaise habitude de pensée est aujourd'hui devenue gravissime. Dans leur grande majorité les intellectuels athées, y compris ceux qui se croient de gauche, ont toujours affiché un grand mépris pour les spiritualités religieuses. "Pourquoi s'intéresser dans le détail à ce qui est par définition irrationnel, simple expression d'obscurantisme ?"

Tel était le fondement de cette attitude. Il entraînait logiquement le mépris du contenu des différentes théologies mais aussi, plus gravement encore, de l'histoire de ces théologies, de ces spiritualités religieuses.

Ce mépris est aujourd'hui la source d'une grave trahison. Tout se passe comme si la laïcité définie en France en 1905 impliquait ce mépris. L'article premier de la Loi de 1905 dit que "La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées (plus bas) dans l'intérêt de l'ordre public."

Mais ces restrictions ne concernent pas le contenu des croyances et tout se passe comme si un article 1bis venait préciser que, d'une part, "toutes les convictions philosophiques et religieuses sont de même valeur" et, d'autre part et en conséquence, que "le libre exercice des cultes les concerne tous, y compris ceux qui sont incompatibles avec les Droits humains", dont la Loi de 1905 se voulait un complément et une utile précision.

Or on constate aujourd'hui que ce qui est devenu la plus indispensable précision n'existe pas dans la Loi de 1905, et qu'elle n'a toujours pas été exigée, un siècle plus tard, par les penseurs de la laïcité, pas même après les nombreux massacres commis par des islamistes dans la France et l'Europe contemporaines. Pas même après la relance des prières de rue pour exiger des nouvelles mosquées.

Je prétends que c'est la mauvaise habitude du "corps intellectuel athée" des philosophes, des historiens, des enseignants, des sociologues, des anthropologues, des journalistes et des juges qui fait perdurer cette grave lacune, et qui alimente la démission gouvernementale.

Les trois grands monothéismes continuent d'attribuer à leur Dieu et à sacraliser des textes appelant à massacrer des êtres humains, mais le judaïsme et le christianisme - en trahissant Jésus de Nazareth dans ce cas précis - justifient et sacralisent des appels à tuer des populations d'il y a 3000 ou 2500 ans.

L'islam, lui, a rejustifié des appels à massacrer au septième siècle de notre ère. Il les a attribués à son Dieu Allah, et déclarés valables pour l'époque contemporaine de son prophète Mohamed, mais il les a justifiés, aussi, pour l'avenir, jusqu'à la soumission de tous les peuples de la terre à "son seul vrai Dieu", d'où les actuels tueries commises au nom de ce Dieu.

Je prétends que la laïcité devrait désormais faire devoir aux gouvernants du pays d'examiner (par l'intermédiaire de leurs conseillers, évidemment) s'il y a dans les différentes spiritualités des textes toujours constitutifs des religions qui les rendent inaptes à bénéficier de la liberté de culte.

Et s'ils les cherchaient dans les écrits sacralisés de l'islam, évidemment ils les trouveraient, puisqu'ils y sont. Ils sont dans le Coran. Ils sont dans les hadiths. Ils sont dans la charia.

Et puis, il serait utile aussi, et enfin, que les télés et les radios - celles au moins qui se disent toujours "de service public" - fassent venir fréquemment sur leurs plateaux des grands connaisseurs de l'islam qui, comme Sami Aldeeb ou/et René Marchand ne sont ni aveugles ni complaisants envers cette épouvantable religion.

Je précise que le second vient de publier un nouveau livre aux éditions Riposte Laïque : POURQUOI ET COMMENT INTERDIRE L'ISLAM. 

Pierre Régnier

(auteur de "Désacraliser la violence religieuse", édité en 2016 aux éditions du Panthéon)


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