Moi, j’aime l’Amérique !
par Candide
lundi 17 août 2009


1-Revue de l’état actuel de l’activité aux USA
Marché immobilier :
Ici en Arizona (je sais ce n’est pas l’Amérique en entier), les chantiers sont très nombreux, ça construit partout, maisons, immeubles résidentiels, centres commerciaux. On fait des routes nouvelles et les anciennes sont rénovées.
Ce n’est pas l’euphorie d’il y a deux ans c’est vrai. Les prix ont beaucoup baissé dans l’immobilier et les bonnes affaires sont nombreuses (surtout si l’on paye en euros). Mais ce n’est pas non plus la catastrophe. Les Américains sont pragmatiques, patriotes et travailleurs : ce qui veut dire qu’ils se mobilisent vraiment pour faire repartir la machine. Il suffit de discuter avec eux pour voir qu’ils prennent les choses avec intelligence, qu’ils ne se contentent pas de critiquer systématiquement mais qu’ils pensent surtout à comment s’en sortir. Ici on n’attend pas du gouvernement ou des autres qu’ils fassent le boulot, chacun se sent responsable de sa vie et c’est ça qui fait la grande force de ce peuple.
Marché automobile :
Le prix des voitures est très abordable par rapport aux prix français, même en dollars. Les nouvelles voitures hybrides sont déjà sur les routes, tous les constructeurs en font. On ne voit que des voitures américaines, japonaises ou allemandes ; pas une seule française. Et contrairement à ce que j’entends les américains achètent des trucks en pagaille : les meilleures ventes en 2008 et depuis le début de l’année sont le F150 de Ford et le Silverado de Chevrolet (GM). J’ajoute que les consommations ne sont pas aussi importantes qu’on le dit en France : la moyenne est à 24 MPG, voire parfois 30 MPG. Cela veut dire qu’on parcoure 30 miles (de 1.602km) avec un gallon de super (3.78 litres) au prix moyen de $ 1.70 (soit 45 cts de dollar de litre). Bien sûr il n’y a aucun péage en Arizona, les freeways et les highways sont larges, droites et bien entretenues. Les américains conduisent civiquement et ne sont pas agressifs au volant.
Consommation :
Un des gros avantages ici est que la plupart des magasins sont ouverts 24/7 c’est-à-dire en permanence jour et nuit et toute la semaine, dimanche inclus. Donc pas d’heure particulière pour consommer, ce qui ajoute à la fluidité et crée des emplois. Il y a peut être moins de « Now Hiring (on embauche) » que l’année dernière mais il y en a encore beaucoup. Les prix tant dans l’alimentaire que les vêtements, la pharmacie (libre pour la plupart des médicaments que l’on trouve partout), les produits d’entretien ou de première nécessité sont en moyenne deux à trois fois inférieurs, en dollars, aux prix français. Et pour couper court les cigarettes ($4.89 le paquet de Marlboro dans les ‘convenience stores’, sortes de magasins en détaxe très nombreux) et l’alcool ($30 le 1.75 litre de Johnny Walker partout) sont également inférieurs aux prix français.
D’une manière générale la vie est beaucoup plus simple ici. Je peux comparer car j’ai vécu en France plus de cinquante ans et que j’ai fini par m’exiler, lassé que j’étais de l’administration sclérosée, des impôts confiscatoires, des lois de plus en plus liberticides. Ici, je respire….
2- Quid du Dollar ?
Abordons un autre sujet qui fâche : le fameux dollar qui ne vaudrait rien, qui serait le responsable de tous les maux de la terre.
J’entends dire partout qu’il faudrait le remplacer par une monnaie unique, sorte de DTS du FMI, panier de monnaies mondiales. Qu’y a-t-il donc de commun entre un rouble, un yuan d’une part et un euro, une livre ou un franc suisse d’autre part ? Réponse : Rien, absolument rien, nothing, nada. Aucun de ces pays n’a la même langue, la même culture, la même fiscalité, le même poids économique etc. Que serait l’Europe sans l’Allemagne ? Rien, nada, nothing. Et à qui l’Allemagne doit-elle sa puissance ? A l’Amérique, mais vous aviez deviné bien sûr. Et la Chine ? Vous y croyez vous ? Vous croyez à une puissance archi communiste fondée sur la terreur (20.000 exécutions politiques par an) qui soutient la Corée du nord, qui trafique ses chiffres d’exportation, qui manipule sa monnaie et qui exploite à l’extrême son capital humain ?
Le dollar est la seule monnaie qui soit appuyée sur un système économique cohérent et unifié, celui des Etats-Unis. De plus l’Amérique est la seule puissance qui garantisse la Liberté à son peuple et qui peut le faire, elle, et ça ça n’a pas de prix. Au fait combien y-a-t-il de Français en Amérique ? Beaucoup, beaucoup plus que d’Américains en France non ?
Alors, même si l’on peut critiquer le dollar, je ne vois pas de possibilité de le remplacer. J’ajouterais aussi que vous les européens n’avez pas intérêt du tout à voir un dollar trop faible par rapport à l’euro parce qu’à terme votre système monétaire s’effondrerait : sortie de l’Allemagne de la zone euro par exemple.
3- Sortie de crise ou pas ?
Toutes les crises financières ont été traversées, ça c’est le point positif. Donc je suis convaincu que l’on en sortira et je dirais même que l’Amérique commence déjà à entrevoir le bout du tunnel. Nous sommes en guerre économique ne l’oublions pas. D’un côté l’Europe et la Russie, de l’autre les USA et la Chine qui est « tenue par les couilles » par les américains. Les USA ont les cerveaux, le fric et les consommateurs, sans parler de la puissance militaire. Et ce sont eux qui mènent le monde quoi qu’on en dise. En France surtout vous avez coutume de critiquer systématiquement les américains (vieille jalousie séculaire de deux peuples qui se sont adorés, détestés, adorés etc.), et vous êtes prompts à imputer aux USA vos crises financières alors que vous n’avez pas encore commencé à faire la plus petite réforme structurelle. Vous savez pourquoi la France « résiste mieux que d’autres à la crise, comme disent vos politiques » ? Tout simplement parce que l’emploi privé en France s’est réduit comme peau de chagrin au fil des trente dernières années au profit d’un emploi public monstrueux (1 français sur 4, voire plus est directement ou indirectement payé sur nos impôts). Et par une dette colossale bien supérieure per capita à celles des USA.
L’Amérique comme d’habitude sortira de cette crise en 2010, 2011, 2012…je n’en sais rien mais ce que je sais c’est que l’Europe s’y enfonce chaque jour d’avantage et ce n’est pas la faute des américains si les banquiers européens se sont précipités sur tous les coups foireux de la planète. Ce n’est pas non plus la faute des américains si vos médias sont inféodés au pouvoir politique, de même que votre justice, et que l’on vous raconte des conneries à longueur de journée. Ici les médias sont vraiment libres et les journalistes peuvent dire ce qu’ils veulent. Il y a des émissions à la télé qui critiquent Obama ouvertement, d’autres qui le soutiennent ; à aucun moment on ne verrait des interview de complaisance faites ‘entre amis’ comme en voit en France.
Et pour finir, j’ajouterai que nous n’avons pas non plus d’ENA, qu’ici il y a plus de chance qu’ailleurs de faire carrière si l’on est compétent. Les grandes entreprises françaises dirigées presque systématiquement par des énarques, inspecteurs des finances tous nommés par le prince ne sont pas vraiment un exemple de démocratie vous en conviendrez.
Et pour finir vraiment, nous avons de la marge en termes de fiscalité (impôts et taxes) alors que la France n’a plus aucune marge de manœuvre.
Merci de m’avoir lu.