Mon enfant est meilleur que le tien. La compétition entre parents

par parity
mercredi 24 octobre 2012

Nous avons tous autour de soi un collègue, ami ou membre de sa famille qui a un ou des enfants. C’est un rite de passage aussi inévitable que le premier bouton sur le nez à l’adolescence pour la plupart des couples et parfois nous-mêmes nous laissons happer et franchissons le grand pas, après moult hésitations et appréhensions.

Passée la conception, qui avouons-le est généralement un moment agréable, puis l’attente –longue – des neuf mois réglementaires, ce n’est « que du bonheur » que les couples sans enfants ou les célibataires ne « peuvent pas comprendre »….

Voilà donc notre poupon qui bourgeonne : le voir grandir, évoluer et apprendre jour après jour sont des instants qui s’impriment sur nos visages, nous laissant parfois un soupçon de fierté ineffable.

Nous arrivons donc naturellement à des discussions entre jeunes parents sur l’évolution de chacun de nos enfants, et là, c’est là que tout bascule.

 

On assiste alors à une compétition digne des meilleurs duels sportifs ou politiques, mélangeant attaques, faux-conseils, vantardise, arrogance ou dédain : je cite dans le désordre les fameux « nous on fait ça, on nous a dit c’est le mieux, pourquoi tu ne fais pas ça ? » ou encore « on a acheté ceci, c’est le mieux pour notre enfant, la preuve on l’a lu dans Parents », ajoutons les non-moins célèbres « tu n’as pas peur d’acheter de la mauvaise qualité, vu que c’est moins cher », « notre enfant sais déjà faire ça, et toi ? » ou enfin le « mais quoi !!! Il ne sait pas encore faire ceci ! »…prononcé avec la bouche en cul-de-poule et l’air aussi étonné qu’un fondeur de cloches !

 

Récemment victime de ces débats stériles, j’ai finalement opté pour limiter les échanges et débats relatifs à ma petite tête blonde. Discussion après discussion le doute s’est installé et a bousculé toutes les certitudes d’un parent pensant bien élever son bambin : « mon fils est-il en retard sur les autres ? » ou encore le fameux « Suis-je un mauvais parent ? » ont fini par tarauder mon esprit, en plus d’un ensemble de questions sur moi-même insidieusement insérées dans mon esprit.

 

La perfidie du système est telle qu’on ne se rend pas compte que ceci fait partie de la grande compétition qu’est la vie. D’aucuns choisissent d’y prendre part, d’autres non. Quoiqu’en soient les raisons, il faut d’abord laisser le temps au temps comme le disait si justement la rengaine populaire.

 

Faire ce choix, c’est se soumettre à l’invective des compétiteurs qui détestent les abandons en cours de route, mais c’est également se libérer de la communauté des parents, bien-pensante et bien dans sa tête parce qu’elle s’est ruinée à acheter le dernier truc-à-la-mode-pour-les-z’enfants alors que vous, eh bien vous ne l’avez pas fait, radin que vous êtes !


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