Moscou et l’unité libyenne

par Clark Kent
jeudi 9 juin 2016

L'influence croissante de la Russie en Libye est révélatrice de l’évolution de sa stratégie dans les conflits du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord.

Depuis 2014, l’ex Libye se trouve « répartie » entre deux parlements et deux gouvernements, et l'empreinte de la Russie s’est renforcée en Cyrénaïque, la partie orientale du pays. Les États-Unis et les grandes puissances ont déclaré lundi, à Vienne, être favorables à une levée de l'embargo de l'ONU sur les ventes d'armes à la Libye et être "prêts" à armer le gouvernement d'union nationale pour lutter contre les « jihadistes », mais cela ne pourra se faire que si craintes des Russes sont levées

Or, malgré les efforts internationaux, une contradiction parait difficile à résoudre : une levée partielle de l'embargo sur les armes par l'ONU d'un côté risque d’un autre côté de réveiller l'intensité de la guerre civile et de permettre l’approvisionnement indirect de l'État islamique en Libye.

Les Russes ne comprennent pas l'ambiguité des relations de l'Occident avec les « terroristes ». Leur logique est la même qu’en Syrie. Pour paraphraser le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavarov pour expliquer la position de la Russie sur les terroristes : « Si ça ressemble à un canard, si ça nage comme un canard et si ça cancane comme un canard, c'est qu'il s'agit sans doute d'un canard ».

Deux factions sont confrontées en Libye pour prendre les rênes du pays :

Ces deux forces rivales sont désormais contestées par une troisième : le Conseil de la Présidence (PC), un groupe composé au départ de neuf hommes choisis par l'ONU, désormais réduit à sept, et qui constitue en réalité l’embryon du Gouvernement de l'Entente Nationale (GNA).

La réalité est claire : la « communauté internationale » (autrement dit le camp de l’OTAN et ses satellites) soutient un GNA virtuel dirigé par un bouc émissaire nommé premier ministre par les occidentaux et six autres hommes. Dès le départ, ce nouveau pseudo-gouvernement parachuté se heurte à une énorme impopularité de la part d’une population qui ressent l'ingérence occidentale dans ses affaires intérieures.

Le GNA, n’ayant pas de forces militaires propres, a proposé aux milices de l’ « Aube Libyenne » de les rebaptiser « Garde Présidentielle » et de les équiper des nouvelles armes autorisées par l'ONU si la résolution est acceptée par le Conseil de Sécurité.

M. Churkin, représentant de la Russie à l’ONU a déclaré : « la plus haute priorité en Libye devrait être d'encourager le Parlement HoR à l’est du pays à reconnaitre le nouveau gouvernement GNA. Il s’agit là d’une position nouvelle. Or, si quelqu'un peut convaincre le gouvernement oriental et l'HoR de « bénir » le GNA, ce sont bien les Russes.

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source : Moon of Alabama


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