Nafissatou dit tout

par Ariane Walter
lundi 25 juillet 2011

Grand choc, cette nuit sur le web.

Elle « a parlé ! », « On l’a vue ! », « Elle entre en scène ! », cette Arlésienne dont on finissait par douter ! C’est Newsweek qui a eu ses premières confessions. Avec cette si belle phrase qui passe une corde au cou de DSK :

«  Je veux qu'il sache qu'il y a des endroits où l’on ne peut pas utiliser son pouvoir, où l’on ne peut pas utiliser son argent". On dirait une héroïne de Racine !

Avec en prime un cri du cœur : "A cause de lui on me traite de prostituée. Je veux qu'il aille en prison ! » On dirait une héroïne de Hugo ! 

Et ce n’est qu’un début ! Lundi elle sera reçue lors de l’émission « Good Morning America » sur ABC. Pour la première fois son visage, pendant l’aveu :

 « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue », les gros plans qui ne laissent rien passer et qui traquent la vérité du ton, la vérité des larmes. 

F2 et TF1 nous feront-ils une édition spéciale avec les amis de DSK ? Badinter et BHL viendront-ils dire à quel point elle joue mal, eux qui jouent si bien ?

 

Bravo aux avocats de la belle brune pour une apparition qui, à une semaine de l’audience du 1 août, tombe à pic !

Excellente stratégie ! Les avocats de la défense fulminent : "Ce n'est pas légal ! Elle veut enflammer le public ! "

On se doute bien que Maître Brafman, avocat de la mafia et d’ O. J Simpson, est un grand spécialiste de la légalité. Quant à enflammer le public, que ne demande-t-il à DSK de le faire ? Pourquoi ce brave homme martyrisé ne va-t-il pas donner sa version de l'incident ? Pourquoi ne nous raconte-t-il pas comment, demi-heure avant d’aller manger avec sa fille, il a décidé de s'envoyer un apéritif exotique gratuit ? Qu'il nous explique ça. Qu'il nous explique comment la fille est tombée à ses pieds en lui disant : "Tu me plais. Ce ne sera rien pour toi. Rien que mon plaisir ! " Oui, qu’il s’étonne, qu’il se débatte, pauvre victime de cette garce, qu’il nous touche par ses accents de vérité, qu’il nous dise pourquoi il ne comprend rien à cette histoire de viol, lui l’homme puissant qui chasse au Sofitel, reçoit des escorts et « se fluidifie la nervosité » avant les grandes échéances politiques de notre monde ! Ça nous rassurerait !! Il n’a pas payé. Mais sans doute il ne payait jamais. Est-ce Anne Sinclair qui s’occupait des petites notes quand elle l’accompagnait, comme nous le rappelle très finaudement Meyssan, à la Chandelle, boîte échangiste ? On aimerait bien savoir tous ces petits détails. En gros plan. Pleurerait-il ses ambitions défuntes ? Sa réputation calcinée ? Sa vie foutue ?

Du moins, des femmes dont il a foutu la vie en l’air parce que Monsieur a la bandaison et l’éjaculation précoce, nous en connaissons au moins deux qui portent plainte. En attendant les autres témoignages. Car la « libération » de DSK, lors de la dernière audience, a ulcéré certaines de ses victimes qui ne peuvent supporter de le voir innocenté.

Mais quel bourrin ce DSK ! Aller manger, ce soir-là, dans un resto de Manhattan, à quatre, pour sept cents euros, avec des pâtes aux truffes à cent euros l’assiette ! Tristane Banon l’a dit : elle n’a pas supporté de le voir rire, libre, en sortant de ce resto.

Certes, je sais bien que des pâtes à cent euros, dans un certain monde, c’est un prix de départ. Mais ces pâtes seront pour DSK, ce que les brioches ont été pour Marie-Antoinette. L’affrontement de deux mondes définitivement opposés où l’un ignore totalement l’autre.

Nafissatou et Tristane…

Rien ne sera plus fatal à DSK que ces deux visages de femme, l’une fragile, l’autre très simple, rien d’une Mata-Hari, rien d’une créature dormante de la CIA. C’est une créature bossante de la vie ordinaire.

Que lui est-il arrivé ce matin-là quand sa vie, dont elle était si heureuse, a volé en éclat pour une fantaisie, un jeu « libertin » qui n’amuse que celui qui le pratique.Ca s’appelle un viol, aussi. Oui. On ne l’avait pas appris à M. Strauss-Khan ce qu’était un viol ? Il l’ignorait ? Lui qui s’occupe de notre planète, il ne connaissait pas ce détail ? Et le viol des peuples, il sait aussi ce que c’est ? Ou il en rit dans les restaurants de luxe de Manhattan ! Quel manque de réflexion !

Voici ce que nous confie Nafissatou Diallo dans « Newsweek » :

« J’ai vu un serveur sortir avec un plateau de la chambre 2806. Il m’a dit qu'elle était vide. Je suis rentrée en disant "Bonjour, femme de chambre" et puis j’ai vu apparaître un type à poil avec des cheveux blancs. J’ai dit :"Oh ! mon Dieu, je suis désolée", et j’ai fait demi-tour. "Ne vous excusez pas", m’a-t-il dit. Puis il s'est mis à agir comme un fou. Il m’a attrapé la poitrine. Il a claqué la porte de la suite. "Tu es très belle", m’a-t-il dit en me tirant vers la chambre. Je l’ai supplié :"Arrêtez, monsieur, je ne veux pas perdre mon boulot." "Tu vas pas le perdre." Il m'a tirée violemment vers le lit, il a essayé de me mettre son pénis dans la bouche. J’ai essayé de résister en tournant la tête et en serrant les lèvres. Je l'ai poussé je me suis levée, je voulais l'effrayer. Je ne voulais pas perdre mon job. Je lui ai dit : « Regardez, il y a mon chef qui est là." Mais il m’a répondu qu’il n’y avait personne. Puis il m’a poussé dans le couloir vers la salle de bains, a remonté mon uniforme sur mes hanches a déchiré mon collant, m’a attrapé violemment le sexe. Il m’a mise à genoux, le dos au mur et m’a imposé une fellation. Il me tenait la tête très fort là, dit-elle en montrant son crâne, il bougeait et faisait du bruit. Il faisait « uhh, uhh, uhh'", il m'a dit "suce mon-je peux pas le dire ». Je me suis relevée, je crachais, j'ai couru, je me suis enfuie sans regarder en arrière, j'ai couru dans le couloir, j'étais tellement nerveuse, tellement effrayée, je ne voulais pas perdre mon job."

J’attends avec impatience les réactions de nos amis les admirateurs complotistes de DSK au terrible « uhh, uhh, uhh et « suce mon … » Dégâts irréversibles à mon humble avis…

D’après Meyssan, que j’ai connu plus inspiré, DSK était en train de trahir les States pour la Chine et la Russie, le Besson du FMI, tentant de remplacer le dollar Monopoly par une nouvelle monnaie : le Globo-Monopoly.

Parce qu’il faut quand même dire que pour nous, pauvres esclaves, que ce soit l’Euro, le dodo, ou le Globo, on s’en fiche un peu.

Donc, Meyssan dixit , in Voltaire.net, DSK allait être vite libéré, car, mis sous clef le temps de lui trouver une remplaçante au FMI, et Lagarde étant enfin arrivée, on allait le relâcher dans la nature….

Ça va être difficile à mon avis…

Très difficile…

A mon humble avis DSK a été victime de ce complot que nos instincts tendent fréquemment à notre raison.

Il a lourdement chuté.

Deux femmes ont eu le courage, malgré tout ce qu’elles subissent, de porter plainte.

Je veux m’incliner devant ce courage.

Chapeau Tristane et Nafissatou ! Tous nos voeux vous accompagnent !

 

Pour la suite, tout a son prix….M. Bradman and C°…


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