ND des Landes et le roi Macron : le parti pris de l’église plutôt que celui de la jeunesse !
par velosolex
mercredi 11 avril 2018
Macron après avoir été comparé à Bonaparte, ressemblerait-il plus à Pétain, après son appel du pied à l’église de France ?...Notre bonne Marianne remplacera-t-elle un jour Jeanne d’Arc en la cathédrale de Reims, pour le sacré roi d’opérette dans une république en marche qui deviendrait celle du garde à vous ?...
Il semble parfois que la société française recule en un matin de 50 ans en arrière, voire davantage. Il y a de meilleures façons de prendre le pouls de la journée qu’en écoutant le discours de Bruno Retailleau, sur France inter. https://bit.ly/2EyVwbP Bruno Retailleau : "Il est trop tôt pour savoir s'il y a une ... - France Inter
Un moment de l’entendre je pensais au sinistre Carrier, ce commissaire de la république, qui sévissait à Nantes lors des tristes événements ayant trait aux guerres de Vendée. https://bit.ly/2qlbToh NOYADES DE NANTES : UNE MEMOIRE TROP GENANTE. ...Ce matin, en temps qu’invité opportuniste, Retailleau avait donc deux motifs de satisfaction. D’abord ce discours surprenant de Macron sur la laïcité. Qu’importe après tout, ce que Fillon n’aurait peut-être pas osé dire si clairement, Macron le proclame. https://lemde.fr/2Hb8l1r Discours aux évêques : la gauche accuse Emmanuel Macron ..
L’autre satisfecit, c’était le début de la démolition au bulldozer de la Zad ! Une façon si stupide de clore le débat, répressive et contre productive qu’on ne peut penser qu’aux méthodes de pays totalitaires, voulant "faire des exemples ", mais travaillant finalement à leur perte.
Retour au premier acte, entamé hier, lors de la conférence des évêques de france.
« Nous partageons confusément le sentiment que le lien entre l’Eglise et l’Etat s’est abîmé et qu’il importe, à vous comme à moi, de le réparer », a déclaré Macron à son auditoire sans doute abasourdi. On n’a beau être évêque, on ne croit pas toujours au miracle.
Hors évocation de cette période maudite, fasciste, le principe de laïcité a fait ses preuves depuis 1905, et s’avère d’autant plus précieux à notre époque, où tant de communautarismes religieux ont tenté d’amender cette valeur précieuse.
Il est vrai que l’état brade ses joyaux, pour des raisons souvent incompréhensives, telles les autoroutes aux groupes privés. La "Française des jeux" et son organisateur qui touche à chaque grattage, va rejoindre bientôt l'escarcelle du privé lui aussi. Mais le principe de séparation entre l’état et l’église est un fondement garanti par la constitution, dont le président de la république est le premier représentant... On ne peut transformer Marianne en bonne soeur !.
Macron a force de faire l’enfant de chœur a-t-il trop abusé du vin de messe ? Jean Luc Mélenchon a trouvé lui aussi des éléments de langage bien sentis dans la religion : « On attend un président, on entend un sous-curé... Le lien entre l’église et l’état n’a pas lieu d’être. Macron va trop loin, c’est irresponsable ! » https://bit.ly/2qlGp0z
Alexis Corbière, le député de seine Saint Denis, condamne « Une parole indigne d’un président de la république, soufflant sur les braises de tous les communautarismes religieux ! »
On n' a pas fini maintenant de voir pléthores d’évêques, et bien sûr de rabbins et d’imams faire le siège de la grande église, que va être l’Élysée. C’est bien beau de faire plaisir à quelques calciques, tel ce Retailleau, et toute une cohorte de bourgeois déphasés des enjeux, sans doute ragaillardis par l’excommunication de l’imposition sur la fortune.
Question « feu au poudre », la matinée était riche. Le deuxième sujet de satisfaction de Retailleau était en phase. Des forces de police disproportionnées ( 2500 CRS) ratissaient déjà depuis la veille le périmètre de Notre Dame des Landes. On jouait " Apocalypse now ! au milieu des champs de carottes. Pas étonnant en soi. Après la trêve hivernale, les zadistes avaient été prévenu qu’ils leur faudrait quitter les lieux, s’ils ne s’étaient pas inscrits dans un projet. Retailleau pouvait jubiler, et crier ‘Taïaut ! » quoique de façon soft, conscient peut être de la précarité des choses et du désir, ceci en rapport avec son expérience propre !
Sans être exagérément optimiste, on pensait que le climat d’apaisement allait permettre à la majorité des zadistes, s’étant durablement investi, de rester et de travailler. Des contacts avaient été pris avec la préfecture, pour des régularisations de projets. Après tout ce gouvernement avait eu la première ntelligence de mettre un terme à cette affaire calamiteuse d’aéroport et petits arrangements entre amis, et puissances d’argent.
Las, même le journal « Ouest-France » toujours très mesuré quand il s’agit de critiquer le gouvernement, mais fortement attaché aux terroirs, et aux exploitants, s’est ému du traitement.
Zad de Notre-Dame-des-Landes. Les 100 Noms ... - Ouest-France https://bit.ly/2qk7Ojk
Le point de sidération a été en effet atteint quand les CRS s’en sont pris à la ferme des « sans noms ». Il ne s’agit pas là de quelques cabanes bucoliques cachées dans les futaies ! Cette ferme représentait un projet d’élevage ovin élaboré par un ingéniieur agronome. Il entrait dans les critères avancés par la préfecture, empêchant alors sa possible destruction. Pour les zadistes, la destruction de ce projet « a achevé de dévoiler l’hypocrisie absolue de la préfecture, y compris sur sa prétention affichée à conserver les projets agricoles ».
Le HuffPost · Il y a 1 jour
« Ce lieu, où des agneaux sont encore nés récemment, a été détruit pour deux raisons avancées par la préfète des Pays-de-la-Loire, Nicole Klein. Tout d'abord le lieu se situait près de la D281, la fameuse route des chicanes, dont les autorités tenaient à reprendre possession. Les opérations de ce lundi ont essentiellement concerné les abords de cette route qui traverse la Zad. Mais surtout, la préfète a rappelé au cours d'une conférence de presse que "les 100 noms n'ont pas déposé de projet agricole et ce sont des habitations précaires, ce n'est pas du bâti »
La préfète interprète les choses à la lettre, dresse son procès verbal en parfait notaire. C'est en fait une contractuelle dont elle dépend, une sorte de porte parole en uniforme à galons . Une république, qui faute d’être en marche, « est aux ordres »…. Mais de qui au fait ?.. Et pour quelle direction, quel projet ?... Le père Ubu semble de nouveau aux commandes !. On n'ose penser que ce serait un message dit " de fermeté", lancé aux grevistes de la SNCF et aux étudiants....
Sentiment de dégoût et de trahison chez un jeune berger : « On s’était déclaré comme habitants, on avait fait une demande pour un projet agro-environnemental auprès de la MSA. On n’a eu aucune réponse et, aujourd’hui, on est viré. C’est une vaste blague ! C’est écœurant ! »
Guillaume, un jeune présent sur place, n’a pas les mêmes éléments de langage que la préfète aux champs : « L’huissier est arrivé en même temps que les gendarmes mobiles. On est allé l’attendre à la boîte aux lettres. Il nous a dit vous avez 10 minutes pour partir... ! »
Les zadistes lancés dans des projets se sentent comme ces indiens trahis dans les traités, autant que dans l’esprit. L’esprit, c’est tout de même quelque chose de sacré dans ce pays, hors la religion, normalement « out »., mais qui revient, par la grâce du roi. Les valeurs de la république semblent à l’opposé de la jeunesse du président, qui n’a pas là montré de stature, de vision. En 68, même le pouvoir Gaulliste ne fit pas donner l’armée, préféra la négociation au rapport de force brutal. Quelques personnalités d’exception, comme le préfet de police Grimaud, gardèrent le dialogue avec les étudiants, conscients que l’épreuve de force, et les images s’y rapportant pouvaient se retourner rapidement contre le gouvernement.
Un monarque, face à « l’esprit français » , alors qu’approche le moi de Mai. Possédé d'une surprenante ferveur religieuse, Macron en tout cas ne semble pas posséder " Le french flair", cette qualité de sentir l'action, l'opportunité des choses, que les grecs anciens appelaient " le kairos" https://bit.ly/2ED2yMG....  ;  ;Les CRS ont par ailleurs déjà investi l’université de Nanterre. Ca ne vous rappelle pas quelque chose ? Vous savez, ce cocktail d’invention, d’impertinence et de nouveauté, qui fait sans lui que les lumières ne seraient pas apparues dans ce pays !.
Des voix de députés se font entendre, pour prévenir du pire. Yannick Jadot, qui avait trouvé l’exécutif « exemplaire depuis le début » dans ce dossier, « regrette » aujourd’hui la « précipitation du gouvernement ». L'élu écologiste José Bové demande "très solennellement au Premier ministre d'arrêter cette spirale" pour qu'il n'y ait pas "un malheur à Notre-Dame-des-Landes". https://bit.ly/2JyLWcZ
On dépenserait moins à soutenir ce genre de projet, plutôt que de payer des fortunes en d’inutiles centres de déradicalisation… Fermeture de l'unique centre de « déradicalisation » de France https://lemde.fr/2uIFQ2m  ;
Il n’en existe pas non plus pour prévenir de la bêtise, fut elle prestigieuse. Voyez l’ENA ! Pas sûre que l’esprit de Notre dame des landes soit terminé, et ne s'extériorise pas, hors département de la Loire-Atlantique. En une journée, on détruit la ferme des sans noms, et l'on s'en est pris, à ceux de la république laîque.
Mais j’allais oubliais le « saint esprit » et son odeur d'encens et de naphtaline, qu’on avait oublié et que le roi Macron vient de ressortir de l’armoire aux curiosités. !
Ainsi soit-il ! Prions pour Notre Dame.
Des landes.