Ne me parlez pas de grand remplacement, ce ne peut exister

par Pierre
mercredi 26 janvier 2022

Ni dans le passé, ni dans le présent, ni dans le futur, il est inimaginable qu'une poignée d'immigrés puissent remplacer une population présente sur le même territoire depuis plusieurs millénaires.

Nos élites médiatiques, spécialistes de tout et de rien, aiment à tancer les contestataires qui osent remettre ce dogme en question.

Pourrait-on imaginer qu'une centaine de migrants fuyant la guerre et les persécutions se réfugieraient sur une terre d'asile, y fonderaient une petite communauté et seraient ensuite rejoints par des millions d'autre migrants désireux d'échapper à la misère, à la guerre et à la famine. Après avoir été d'abord bien accueillis par les peuples autochtones et même aidés pour qu'ils puissent survivre pendant les premières années, ces migrants, rejoints par leurs familles et également par des aventuriers de tout poil, créeraient une réalité nouvelle sur leur terre d'accueil en y imposant leurs us et coutumes.

La démographie aidant, cette communauté submergerait les peuples autochtones par le nombre et feraient siennes ces terres nouvelles.

C'est absolument inimaginable ! Pourquoi ne parqueraient-ils pas ensuite les Autochtones [i] comme des Indiens dans des réserves tant qu'on y est ?

 

Des Indiens dans des réserves !!! Bon sang mais c'est bien sûr ! [ii] Mais oui, un grand remplacement [ii]] et même un très grand a déjà existé dans l'histoire et il ne faut pas faire de longues recherches pour en trouver d'autres. [iv]

 

Qui ne connaît pas l'histoire du Mayflower, un vaisseau marchand qui débarqua une centaine de colons, dont 35 membres d'une communauté protestante persécutés en Angleterre, sur la côte Est de l'Amérique du Nord un jour froid de 1620. Ces gens qui fuyaient l'intolérance religieuse et la guerre en Europe faisaient partie d'une vague migratoire qui cherchaient une terre d'asile où ils pourraient construire une vie nouvelle et vivre librement selon leur foi.

Les populations locales qu'on appellera plus tard les Amérindiens ou parfois les Nord-Amérindiens lorsqu’il s'agit des Natifs d'Amérique du Nord reçurent d'abord ces nouveaux-venus avec bienveillance. Elles leur donnèrent même des aides alimentaires pendant le premier hiver mais les relations se détériorèrent très vite.

En effet, les Amérindiens étaient généralement des chasseurs qui ne connaissaient pas la notion de propriété privée en dehors de leur wigwam tandis que les colons étaient majoritairement des agriculteurs et des éleveurs qui protégeaient leurs champs et leurs prés contre toute intrusion étrangère.

Les colons et les Amérindiens vivaient face-à-face et il y avait trop de différences entre leurs modes de vie pour qu'il puisse y avoir une assimilation.

Les colons étaient intégristes chrétiens et sédentaires alors que les Amérindiens de la côte Est étaient animistes, respectueux de la nature (écologistes avant l'heure) et souvent semi-nomades.

 

Les conflits étaient inévitables. Certaines colonies établies précédemment en Virginie avaient même été décimées par les Autochtones mais malgré tout, la colonisation anglaise se poursuivait sous l'impulsion d'abord du roi Jacques Ier d'Angleterre et ensuite par ses successeurs.

Les colonisateurs anglais jouaient habilement des rivalités tribales ce qui leur a évité d'être rejetés à la mer par des alliances d'Amérindiens.

 

Il a dû y avoir beaucoup de Grands Conseils pour décider s'il fallait avoir une attitude hostile envers les colons comme le demandaient les jeunes et fougueux guerriers ou adopter une attitude bienveillante envers ces étrangers si différents qui apportaient de la richesse au bénéfice de tous comme le pensaient les vieux sages.

 

La suite fut malheureusement dramatique pour les Autochtones. Ils furent décimés par les épidémies, la famine et les guerres et quand les treize colonies britanniques constamment renforcées par un flux continu de nouveaux arrivants se révoltèrent contre la Couronne britannique et devinrent une fédération indépendante en 1776, les Peuples Natifs ne purent que constater que la côte orientale était devenue un territoire perdu.

Nous connaissons la suite : la conquête de l'Ouest, les guerres indiennes, l’extension des États-Unis jusqu'à la côte Ouest et... 250 ans après l'arrivée des premiers colons, les réserves pour les Peuples Natifs.

 

Ces derniers ont beau à présent se lamenter, toutes les repentances et la reconnaissance de la spoliation de leur territoire historique ne leur rendront pas la terre de leurs ancêtres. Des ancêtres qui sont les premiers responsables du drame parce qu'ils ont mal évalué les conséquences de l'hospitalité qu'ils ont donnée aux premiers colons qui eux-mêmes ignoraient que leurs descendants conquerraient tout un continent.

 

Peut-on transposer cette histoire de remplacement d'un peuple par un autre avec l'immigration que connaît l'Europe actuellement ? Cela semble absurde mais nous sommes conditionnés à le penser absurde.

Si nous prenons le début de l'arrivée de travailleurs allochtones et le regroupement familial de Giscard d'Estaing en 1976 comme date de départ, 45 ans se sont écoulés.

Où en était la colonisation de l'Amérique du Nord 45 ans après l'arrivée du Mayflower ?

En 1665, à plus d'un siècle de la déclaration d'indépendance, les colonies britanniques étaient solidement implantées sur la côte atlantique, la France n'avait pas encore exploré la Louisiane, les Amérindiens des Grandes Plaines étaient maîtres chez eux et se querellaient avec leurs voisins pour des peccadilles.

 

Sommes-nous dans la même situation en Europe actuellement ?

Il me semble que nous sommes dans une situation similaire. [v]

 

Devons-nous nous attendre à une immigration massive dans les prochaines années comme en Amérique à la même période ?

Probablement oui. Suivant les projections démographiques, l'Afrique sera peuplée de 2,2 milliards d'habitants en 2050 et une partie du continent ne sera plus habitable à cause du changement climatique, d'où guerres, famines et émigration.

De plus, le taux de natalité en Europe est beaucoup plus élevé chez les femmes d'origine extra-européenne, qu'elles aient gardées leur nationalité d'origine ou qu'elles soient naturalisées. Suivant les données actuelles, le risque d'un remplacement ethnique et culturel nous vient à la fois d'une poussée migratoire et du nombre supérieur de naissances dans les populations allochtones.

 

Est-ce que les immigrés conservent leurs coutumes après leur installation en Europe ?

Majoritairement oui. Ils conservent les mêmes religions, les mêmes tenues vestimentaires, les mêmes codes et ils vivent regroupés dans des territoires dont l'accès commence à être interdit aux non-résidents et aux forces de l'ordre.

 

Ont-ils coupé les liens avec leur pays d'origine ?

Non, ils en gardent les coutumes, y retournent en vacances, y choisissent souvent leur futur époux ou épouse et élément significatif, ils célèbrent les victoires sportives de leur pays d'origine avec beaucoup de ferveur.

 

Peut-on appeler la rencontre de la culture occidentale avec les cultures allochtones un choc des cultures ?

Pas encore totalement mais il y a une incompréhension grandissante parce que les populations européennes s'imaginaient que les immigrés se fondraient dans le moule civilisationnel occidental et il n'en a pas été ainsi.

 

En 1665, les Amérindiens d'au-delà des Appalaches jusqu'aux Grandes Plaines n'avaient aussi que de rares contacts avec des allochtones. Ils commerçaient à la périphérie de leurs terrains de chasse avec quelques marchands ambulants avec lesquels ils troquaient leurs peaux de bêtes contre des objets utiles. Ils voyaient sans doute aussi l'un ou l'autre missionnaire chrétien, des personnages pacifiques et intéressants porteurs d'une autre philosophie mais ils se souciaient bien peu de ce qu'il se passait sur la côte atlantique comme nous nous soucions bien peu de ce qu'il se passe dans certaines cités.

 

45 ans se sont passés depuis le début de l'immigration extra-européenne et les similitudes avec la colonisation de l'Amérique sont nombreuses. Cela ne signifie pas que la même suite dramatique est inéluctable mais on ne peut pas l'exclure non plus en cas de laxisme persistant. Le risque le plus probable à moyen terme est une libanisation, c'est-à-dire l'apparition de territoires qui ne reconnaîtront plus les lois républicaines et qui les remplaceront par des codes liés au pays d'origine des habitants.

 

Je n'ai pas à suggérer une réponse à ce risque, c'est le rôle des politiques à le faire. Je me demande simplement : que fait-on concrètement pour que cela n'arrivera pas ?

 

Il faut remarque que suivant un récent sondage, 67 % des Français pensent que le remplacement d'une population par une autre est possible en France. [vi]

 

Certains diront qu'il ne faut pas s'inquiéter, si cela arrivait, ce ne serait pas pour tout de suite.

Ils ont en effet raison. Ce n'est pas imaginable à court terme mais est-ce pour cela qu'on doit s'interdire de prendre des dispositions maintenant ?

On pourrait faire une comparaison avec le changement climatique qui est annoncé pour la fin du siècle. Aucun de ceux qui auront lu ces lignes ne sera encore de ce monde dans un siècle et pourtant cela fait déjà plusieurs années que des mesures sont décidées pour que cette catastrophe annoncée n'arrive pas. Pourquoi prend-on des mesures préventive dans un cas et pas dans l'autre ?

 

Ce qui est déjà arrivé une fois peut se reproduire et comme l'a écrit un économiste et philosophe célèbre : « Celui qui ne connaît pas l'histoire est condamné à la revivre. [vii]

 

L'expression « Grand remplacement » a été inventée par l'écrivain Renaud Camus [viii] et elle a longtemps été traitée de thèse complotiste ou de phantasme par les élites médiatiques . L'expression est actuellement textuellement reprise par Éric Zemmour et parfois par d'autres candidats à la présidentielle de 2022.

La campagne présidentielle vient seulement d'entrer dans sa phase décisive et sauf événement nouveau, les chances d'Éric Zemmour d'arriver à la magistrature suprême sont minimes (mais pas nulles) et le thème du grand remplacement risque de retourner aux oubliettes sous prétexte que ce sujet n'intéresse pas les Français (ce qui n'est pas prouvé).

 

Il aura quand-même soulevé le problème et si ce n'est pas cette fois-ci, il y a beaucoup de chances que ce thème sera repris par lui-même ou par un ou une candidate plus consensuel pour les médias traditionnels lors d'une prochaine élection. Je pense bien sûr à Marion Maréchal dans le cadre d'une union du RN, de Reconquête et d'une partie de LR sous un autre nom.

 

Je voudrais dire à ceux qui pensent que la France et l'Europe en général sont assez riches pour accueillir encore de nombreux migrants se trompent lourdement.

L'Union européenne à l'exception peut-être de l'Allemagne est à un tournant historique. La transition énergétique s'est transformée en crise énergétique qui ne permettra pas une réindustrialisation.

S'il n'y a pas d'énergie bon marché, il sera non seulement compliqué d'attirer des investissements industriels mais les activités consommatrices d'énergie se délocaliseront aussi or chaque emploi industriel génère entre trois et cinq emplois dans les services.

Les usines d'engrais sont les premières à fermer à cause du coût de l'énergie.

Pourquoi laisser venir une telle masse de migrants alors qu'il n'y aura sans doute plus jamais une croissance économique suffisante pour leur permettre de vivre dignement ?

L'industrie ne représente plus que 13 % du PIB en France et sans disponibilité d'énergie bon marché, ce taux risque même d'encore diminuer surtout que selon moi, les prix des matières premières resteront aussi durablement élevés.

Soit les migrants devront créer leurs propres emplois, soit ils vivront de trafics [ix], soit ils resteront à la charge de l’État ou pour une infime minorité, occuperont des emplois peu valorisants.

 

L'Union européenne connaît une crise existentielle majeure et ne suscite l'adhésion des populations que par défaut. Cela risque de nous mener à un chaos alors que la nouvelle génération d'hommes politiques est imbibée d'idéologie et de certitudes très éloignées des préoccupations des citoyens. Pour eux, l'arrivée massive de migrants est considérée, sous couvert d'empathie humanitaire, comme une opportunité économique à court terme.

 

Il leur manque la sagesse et une vision du temps long qui leur permettraient de mieux évaluer le risque civilisationnel que fait courir l'immigration massive aux générations futures.

 

 

 

i Pour une raison de concordance, j'ai décidé de mettre une majuscule initiale aux noms qui désignent les habitants d'une région dans leur ensemble : les Autochtones, les Indiens, les Amérindiens, les Natifs, comme c'est recommandé au Canada. Cela me semble une approche correcte puisque la majuscule initiale est déjà obligatoire pour une série de noms qui désignent les habitants de zones géographiques comme par exemple : les Occidentaux, les Sudistes etc.

ii https://www.linternaute.fr/expression/langue-francaise/14618/bon-sang-mais-c-est-bien-sur/# : :text=Expression tirée de la série,comprend qui est le criminel.

iii Les démographes utilisent l'expression « substitution de population » qui veut dire la même chose que « remplacement de population ». Pour rester en cohérence avec le titre de l'article, j'emploierai « grand remplacement » dans un sens non complotiste vu que je n'ai pas de preuve qu'il s'agit d'un phénomène organisé par une quelconque organisation occulte.

iv Australie, Canada, Israël, Kosovo etc. On ne peut pas vraiment parler de grand remplacement en Amérique latine vu l'important métissage sauf peut-être en Argentine et en Uruguay où le métissage est plus rare.

v La France n'est pas le seul pays touché par une immigration de masse. Tous les pays d'Europe de l'Ouest sont concernés à des degrés divers par ce problème.

vi https://www.lefigaro.fr/actualite-france/67-de-francais-inquiets-par-l-idee-d-un-grand-remplacement-selon-un-sondage-20211021

vii MARX K. & ENGELS F. (1848), Manifeste du parti communiste.

viii CAMUS R. (2011), Le Grand Remplacement. Renaud Camus n'étaye pas sa thèse avec des données démographiques. Il argumente en disant : « Sortez et regardez autours de vous. »

ix Selon V.A., le trafic de stupéfiants ferait vivre environ 240000 personnes en France pas tous émigrés évidement. https://www.valeursactuelles.com/societe/le-trafic-de-stupefiants-ferait-vivre-240-000-personnes-en-france/


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