Ne pas confondre luttes syndicales et luttes politiques

par stan pataoučte
samedi 21 mai 2016

La nécessaire opposition à la loi dite « El Khomri » ne doit pas laisser penser qu’elle est le marche-pied d’une éventuelle situation révolutionnaire. Pas plus d’ailleurs que le mouvement zadiste de Notre-Dame-des Landes, du barrage de Sivens etc…

En effet, cette loi censée simplifier le Code du Travail, n’a qu’un seul objectif : restreindre les moyens de défense des salariés au sein de l’entreprise. Cette loi a du mal à passer dans l’opinion publique. Mais le fait que le gouvernement Hollande-Valls-Macron ait eu recours au 49-3 ne prouve en rien qu’une opposition unie existe au sein de la représentation parlementaire. Bien au contraire, la Droite et l’Extrême-Droite ( malgré une opposition de façade, le FN reste un parti ultra-libéral) ne l’approuvent plus car elles la trouvent trop « timide » et les opposants dits de Gauche sont divisés car les uns veulent le retrait de la loi, d’autres des aménagements.

Mais ce qu’il faut comprendre que retirée ou aménagée, cela ne serait que le résultat de luttes SYNDICALES et en aucun cas les prémisses d’un bouleversement politique.

Imaginons différents scénarios :

1) La mobilisation des salariés est forte et la loi est retirée. Fin de la partie : « on a gagné, on a gagné » crieront les opposants. Un sursis, car les « conquis » sociaux comme préfère les appeler Henri Krasucki seront toujours remis en cause,

2) Le gouvernement tient bon : il ne retire pas la loi :

a) La contestation continue prenant de l’ampleur ou pas et une motion de censure est votée par une majorité de parlementaires plus qu’hétéroclite. Le gouvernement Valls tombe (l’Assemblée ne peut pas être dissoute) ouvrant la porte à un an d’instabilité.

b) La lassitude s’empare des opposants, l’opinion publique finit par se lasser (surtout des casseurs), les lycéens et les étudiants sont repris par l’imminence des examens et concours et tout le monde rentre au bercail la queue entre les jambes avec le soutiendes forts-en-gueule qui promettent de ne pas en rester là.

Comme aurait dit ce cher William Shakespeare « beaucoup de bruit pour rien ».

Sans être pessimiste, je pense que c’est le scénario le plus probable. Mais ce sont les aléas de la lutte syndicale.

La grossière erreur quasi criminelle de nos chers amis gauchistes (mais pas que…) c’est de faire croire aux désespérés que c’était le début du grand soir !

Bon pour 2017, au mieux ce sera Juppé (ou Sarkozy, ou tartempion, ils sont tous interchangeables), au pire Marine Le Pen (peu probable, ils vont tous nous rejouer l’air du Front républicain).

Mais bon sang, le virage libéral des socialistes était plus que prévisible. Quelles réflexions a-t-on menées sur les changements macroéconomiques nécessaires à l’établissement d’un nouveau système politique ?

Arrêtons l’illusion de « Nuit debout » (sauf si on veut apprendre à utiliser un barbecue, à ne plus se laver, à gratter de la guitare en chantant faux ou à demander la parole en faisant « ainsi font, font font, les petites marionnettes) !

- Socialisation du système bancaire

(http://hussonet.free.fr/qfdb3162.pdf),

- des transports (y compris les autoroutes),

- de l’énergie, des communications, de l’eau…

- Que faire face à l’UE, à l’euro : en sortir : comment, quelles conséquences ?

(http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/02/10/pour-sortir-de-l-impasse-economique_4862421_3234.html#7v7l4ctwXxd8O7kP.99)

- Comment aborder les problèmes :

… Il est plus que temps que les partis de gauche organisent des assises pour chaque thème (en gommant le plus possible les egos des uns et des autres et sans jouer la surenchère).


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