Névrose et ego
par Jean Keim
jeudi 25 novembre 2021
Sur quoi voulons-nous que la névrose s’appuie sinon sur un mode de penser ?
Je suis vraiment désolé pour l’image torride qui illustre cet article.
C’’est quoi une névrose ?
Si nous réfléchissons pour trouver une réponse (réfléchir c'est renvoyer), alors bien évidemment quelque part dans une mémoire, une explication pourra pointer le bout de son nez, par exemple version papa Freud qui sur des concepts a bâti, après bien des hésitations, tout un système qui fait école, seulement tôt ou tard les idéologues sont lâchés par leur création, leurs disciples ou leur hypocrisie, les adeptes sont désemparés et vite il leur faudra trouver un autre système auquel amarrer leur esprit ; si on prend l’exemple du complexe d’œdipe, c’est du grand n’importe quoi, dans la mythologie Œdipe a couché avec sa mère sans savoir qui elle était, et toujours suivant la psychanalyse, si je rêve de carottes ou de la bonde d’un évier, je suis un obsédé sexuel, si tout ce cirque (aussi bien le concept que le fait d’y adhérer) n’est pas de la névrose je veux bien être pendu.
Il n’y a pas d’ego sans savoirs, c’est le même mouvement, de même dans ce même mouvement, il n’y a pas de pensées, triviales ou sublimes, sans savoirs, et très logiquement dans cette dynamique la névrose trouve son origine, cependant bien évidemment toute pensée n’est pas systématiquement dans la névrose.
Si ce que je dis fait sens, alors l’ego et la névrose sont de la même nature, ils sont enclos dans le processus de la pensée dévoyée car utilisée pour des choses qui lui sont inaccessibles, des choses autres que concrètes et pragmatiques, la pensée manifeste des savoirs, utiles ou inutiles, engrangés dans des mémoires, la mienne et celles des autres, l’inconnu lui est irrémédiablement fermé, alors l’abstraction et la spéculation tentent de l’imaginer. Dans un film de science-fiction, les extraterrestres, même avec des yeux exorbités et des tentacules, ont un air de déjà vu.
La névrose est un comportement malsain, plus de 99,999 ‰ de l’humanité fonctionne dans ce registre, et pendant des laps de temps de plus en plus importants au fur et à mesure que nous vieillissons ; cependant s’il y a autant de modes de penser que d’habitants sur terre, la pensée n’est pas ma pensée ou la vôtre mais celle de toute l’humanité, c’est dans ce constat que se trouve notre porte de sortie, nous sommes à la croisée des chemins, la pseudo pandémie et son ‘’méchant virus’’ ont assurément un rôle crucial à jouer en enfantant une nouvelle conscience qui fera boule de neige, plus nous prendrons conscience des processus mentaux qui nous dominent, plus nous seront nombreux à le faire, et plus un changement radical sera possible, il ne s’agit pas d’accepter de nouveaux concepts mais de rejeter tous ceux qui nous hantent, quand nous serons (un peu plus) vides et donc plus silencieux, mais toujours dans le rejet, inévitablement notre identité fera place à une altérité.
Depuis que le monde a une histoire qui est la mémoire de son passé, sans jamais se lasser il recommence les mêmes erreurs, une minorité veut et prend le pouvoir, au nom de dieu, de la naissance, de la loi ou de la force, la majorité subjuguée par les armes ou les mensonges donne tacitement son accord ; comme je l’ai écrit souvent, un monde nouveau ne peut pas être défini, car il n’est pas dans notre base de données et nouveau il ne le serait pas, mais nous pouvons dire ce qu’il ne peut pas être.