Nicolas Hulot ou le syndrôme de Jéhova

par eratosthène
lundi 26 octobre 2009

 Mes amis, je vous le dis et en toute sincérité, nous sommes perdus. La communauté du genre humain est damnée pour ses crimes, préparez-vous à payer vils que vous êtes pour le mal que vous avez fait. Vous avez entaché la vie des générations futures et par votre faute, l’apocalypse est proche. "Nous ne consommons pas, nous consumons"

Non, je n’ai point adhéré au mouvement des témoins de Jéhova, non frères et soeurs, mais cette dernière citation vient de l’éco-tartuffe Nicolas Hulot.

Après l’inconvenant Prix Nobel de la paix attribué à Al Gore en 2007, après le film Home de Yann Arthus Bertrand, voici le syndrome du Titanic. Au secours ! Notre civilisation nous enfonce dans les ténèbres, tremblez, la fin est proche. Vil capitalisme ! Fourbe consumérisme ! Matérialisme destructeur ! Voilà, vos pêchés, membres du genre humain, ennemis de la planète.

Nicolas Hulot sur un ton sentencieux nous explique que le capitalisme est un désastre et que notre société de consommation va nous perdre. La narration barbante de Nicolas Hulot accompagnée de phrases évidentes et de maximes désopilantes s’étend sur toute la durée du film.

Ah, je fais bien là un piètre témoin de Hulot ! Oh grand maître, pardonne-moi ce nécessaire blasphème, car dans cet article, je m’adonnerai à une apostasie totale sans concession.

C’est en fidèle hérétique, que je me dois de révéler ce que cache le grand patriarche autosatisfait qu’est Nicolas Hulot.

Et c’est pourquoi je vous le dis en toute sincérité, n’allez pas sacrifier de votre temps et de votre argent pour aller voir ce film catastrophiste.

Non, mes amis, la fin du monde n’est pas proche, le réchauffement climatique est quelque chose de naturel contre lequel nous n’y pouvons rien. Bien sûr, l’homme accélère le réchauffement climatique et sur beaucoup de points, il est déjà trop tard pour enrayer les effets négatifs de l’action humaine sur le climat. Cessez de vous fixer sur le CO2, dirigez plutôt votre attention vers les pollutions directes qui pourrissent notre environnement quotidien et comportent de véritables dangers pour notre santé et pour la biodiversité, comme la féminisation des poissons de la Seine et du Rhône à cause du rejet d’oestrogènes et d’anti-androgènes ou les encore activités industrielles de Lacq.

Pourquoi croyez-vous que les multinationales font pression pour que les Etats-Unis ratifient le protocole de Kyoto ?

Êtes-vous aveugles pour ne point voir que le marché des émissions de bons de CO2 est lucratif ?

Sur ce point, je voudrais rendre hommage à deux émissions de France inter, Le Masque et la plume, et Là-bas si j’y suis de Daniel Mermet. Il faut leur reconnaître un grand mérite, celui de démasquer Nicolas Hulot, de montrer sa vraie nature, celle d’un profiteur, d’un éco-tartuffe.

Saviez-vous que la fondation Hulot était financée par EDF, Bouygues, Saint Gobin, Autoroutes du Sud de la France et tétrapack ?

Mieux, Hulot reçoit un généreux salaire de 30 000 euros par mois pour réaliser trois émissions par an.*

Bizarre, voilà quelque chose de plutôt étrange. Nicolas Hulot se plaint des méchants Japonais et Américains qui daignent de financer son film mais ne dit rien sur la pollution en France.

Laissez-moi vous conter une anecdote croustillante d’une connaissance qui a pu croiser Nicolas Hulot.

Remontons vingt ans en arrière, une équipe de géologue de l’université de Brest en partenariat avec elf (quelle ironie du sort) qui mène une expédition en Ethiopie près du plateau de l’Omo, croise l’équipe de Nicolas Hulot de retour vers le bercail après un reportage somptueux comme sait très bien le faire notre grand aventurier.

Laissez-moi vous détailler le matériel de l’équipe et vous montrer à quel point, il était écologique.

On dénombrait deux camions, un hélicoptère et un avion.

Commençons par les camions, d’après le témoignage que j’ai recueilli, ils étaient tout simplement dantesques et pour cause, l’un était camion-couchette, l’autre camion-restaurant.

Le camion-couchette, euh, le camion-hôtel cinq étoiles, voulais-je dire, était d’un luxe inouï et d’un confort sans commune mesure avec les véhicules et les modestes tentes des géologues à la solde du grand méchant capitalisme pétrolier. Quand au camion restaurant, il était tout aussi impressionnant si ce n’est plus.

La cave à vins étaient remplis de millésimes exceptionnels de bourgogne et de bordeaux, le réfrigérateur et le congélateur n’étaient point en reste non plus. Les membres de l’équipe pouvaient s’ils le désiraient déguster à loisir fruits de mers, langoustes, entrecôtes, etc...

Malheureusement, Nicolas Hulot n’était point avec eux, au grand dam des géologues qui auraient bien aimé le rencontrer. Ce qui était fort regrettable, Nicolas Hulot ayant préféré prendre son hélicoptère pour rentrer à Addis-Abbeba, capitale de l’Ethiopie, et prendre son avion personnel pour retourner en France. Le clou du spectacle, où le plus scandaleux me direz-vous, était qu’Hulot pour économiser de l’argent, sentiment matérialiste bien humain du consommateur sur lequel nous ne lui en voudrons point, préféra s’adresser à une compagnie russe reconnue à l’époque dans ce secteur pour faire du hard discount. Avec des véhicules aériens dans un état pitoyable qui pétaradaient de la fumée noire, il est aisé de comprendre pourquoi cette compagnie arrivait aussi facilement à casser les prix.

Voilà l’écologie selon Nicolas Hulot, tel Rousseau, l’auteur de Emile ou de l’éducation, qui abandonna tous ses enfants, à qu’il emprunte sa vision du progrès.

Témoins d’Hulot, ne faîtes pas ce qu’il fait, mais ce qu’il dit.

Hélas, notre aventurier qui parcourt les quatre coins du globe n’est point le seul éco-tartuffe.

Il existe un imposteur, tout aussi arrogant et donneur de leçons, Yann Arthus Bertrand, réalisateur du film Home, magnifique, absolument grandiose d’un point de vue esthétique, ce que nous ne nierons point. Pourtant, Yann Arthus Bertrand, n’a rien à envier au grand pollueur qu’est Nicolas Hulot, ses hélicoptères qui réalisent un tour du monde, ne polluent pas moins. De plus, Yann Arthus Bertrand est financé par le groupe pinault, groupe industriel très respectueux de l’environnement comme vous le savez tous .°

Ô lecteurs ! Je suis navré de briser tes illusions mais si tu es un sympathisant du mouvement écologiste, il faut que tu connaisses son histoire noire comme le pétrole.

Après plus de vingt ans de croissance économique et de bétonnages ininterrompus, éclate la révolte de 1968, évènement majeur de l’histoire du XXe siècle avec lequel il serait absurde de vouloir en finir, et commence à poindre les enjeux post-matérialistes avec une considération accrue pour la qualité de vie et l’environnement. L’écologisme politique connait alors ses débuts mais surtout il connaîtra un essor important dans les années 70 sous les bannières du mouvement anti-nucléaire.

Ne vous est-ce jamais arrivé de demander par qui les anti-nucléaires étaient financés ?

Par les lobbys pétroliers, pardi, qui voyaient d’un mauvais oeil la concurrence de cette énergie propre ou presque. Les amis de la terre ont pu compter sur les dons généreux des compagnies pétrolières et Brice Lalonde a travaillé pour le cabinet Couderc frères, cabinet juridique allié à la famille Rockefeller.

Excepté en France, les anti-nucléaires ont obtenu des succès écrasants en entretenant la psychose du nucléaire. L’Allemagne et les Etats-Unis se sont rétractés et se retrouvent aujourd’hui à produire leur électricité au moyen de cette énergie que tout le monde bien sur sait faiblement polluante et respectueux du développement durable qu’est le charbon.¤

Nous ne cesserons jamais de remercier assez De Gaulle d’avoir mené une politique volontariste en faveur de l’indépendance énergétique de la France et ses successeurs de ne jamais avoir cédé face au lobby écolo-pétrolier.

Mieux, d’après le site activistcash.com, le Rockefeller Brothers Fund a donné 1 080 000 de dollars à Greenpeace (entre 1997 et 2005) et 1,4 millions aux Amis de la Terre (entre 1994 et 2001), deux associations fidèles alliées à José Bové. Même les plus incorruptibles n’échappent pas à la tentation financière. http://activistcash.com/foundation.cfm/did/166 —>

Cette histoire tortueuse, digne des théories conspirationnistes, semble farfelue et pourtant, les faits sont là. La fixation sur le CO2 crée une diversion autour du débat sur la responsabilité de l’Homme dans le réchauffement climatique horriblement complexe d’un point de vue scientifique qui n’a jamais pu être déterminé exactement. Ainsi, les conférences internationales s’enlisent sur ce problème, certes majeur, mais qui n’est qu’un problème écologique parmi d’autres.

Comme il a été dit plus haut, on ne parle pas des pollutions directes sauf quand elles sont loin de chez nous, en particulier chez les méchants ricains qui ne sont que d’affreux capitaliste pollueurs à la solde du complot maçonnique global et ultralibéral de surcroît.

Cette véritable diversion donna l’occasion aux éco-tartuffes de noyauter l’écologisme politique et d’occuper tout l’espace médiatique. En attendant, les industriels qui tirent les ficelles peuvent polluer en toute tranquillité en rachetant les droits à polluer sur le marché et sans qu’on les embête sur les substances toxiques. Un exemple qui semble pour le moins convaincant est le peu de médiatisation de la directive reach. Ce texte juridique qui règlemente l’usage des substances toxiques, jugé trop compliqué pour l’audimat par les journaux télévisés, est très peu médiatisée, ce qui donne aux industriels une occasion inespérée de faire pression pour modifier le texte en coulisse.

On ne pourra que saluer ceux qui parmi les eurodéputés ne baissent pas leur garde dont les élus écologistes.

Voilà pourquoi, je ne doute point qu’il existe des écologistes sincères, convaincus par l’idée de décroissance par exemple, mais là non plus n’est pas la solution. Un véritable écologisme politique doit être pragmatique, reprendre l’idée d’un développement durable authentique non dévoyé par les industriels ou les éco-tartuffes et être parfaitement intégré à un projet de société.

Il ne s’agit pas de rédiger un programme politique pour être respectueux de l’environnement, mais faire de l’écologie la condition nécessaire de la rédaction d’un véritable projet de société juste et durable. L’écologie ne doit pas être le but mais le pilier, de même que la liberté sans des conditions de vie décentes ne vaut rien, le respect de l’environnement n’a pas plus de valeur si l’on doit tout sacrifier dans cette seule optique. Cela peut vous sembler fort abstrait, ce que je comprends.

Pourtant, ceci est terriblement concret. Lorsque l’ours Cannel est mort en novembre 2004, sous l’effet de l’émotion de quelques écologistes bobos urbains, des bureaucrates parisiens éloignés de la réalité du terrain ont décidé de relâcher trois ours slovènes, connus pour être plus agressifs, au mépris de la population locale alors que la cohabitation était déjà fort difficile.

Sans doute les bergers pyrénéens ne sont ni assez pollueurs ni assez riches et puissants pour faire pression à Paris ou à Bruxelles.

Je ne peux m’empêcher et veuillez m’en pardonner d’enchaîner sur un autre cas de parisianisme écologiste méprisant vis-à-vis des provinciaux. Nathalie Kosciusko-Morizet, ex-député de l’Essonne et secrétaire à l’environnement à l’époque avait avancé d’introduire l’interdiction de nouvelles autoroutes dans le projet de loi dit grenelle 1 qui a été adopté par le parlement en octobre 2008 après moult manoeuvres et tribulations. Cette Idée semble a priori louable mais n’est en réalité que pure hypocrisie. L’Île-de-France est irriguée par un important réseau de voies rapides permettant notamment aux habitants des départements périphériques de pouvoir aller travailler en voiture et faisant de Paris un véritable hub qui concentre les activités économiques. Ainsi, les bobos et les bureaucrates coincés dans leurs bureaux parisiens allaient interdire la construction de nouvelles autoroutes alors que leur mode de vie pseudo-écolo de grande ville tient justement parce que Paris est un noeud de communication.

En conséquence, l’autoroute Langon-Pau a failli être interdite alors que les habitants attendaient cette infrastructure depuis une trentaine d’année pour que la région soit enfin désenclavée.

Certes, une autoroute pollue, mais est-ce qu’une nationale bondée et onéreuse en termes de vies humaines à cause des accidents de la route et une autoroute voisine bouchée par un mur de camions représentent une situation plus reluisante ? Bien sûr que non.

Dans ces problèmes concrets se situe le problème majeur de l’écologisme politique qu’il soit de tendance tartuffe ou utopique, il n’y a rien de concret. On peut même aller plus loin, il ne sert à rien de créer un sentiment d’angoisse en annonçant la fin du monde, de répéter à tout bout de champs qu’il faut absolument changer de système si l’on n’a rien à proposer.

L’humanité n’est sûrement pas atteinte par le syndrôme du titanic, mais ce qui est certain, c’est que les éco-tartuffes tels Nicolas Hulot et Yann Arthus Bertrand sont atteints du syndrome de Jéhova.

Est-ce aussi grave que la grippe A ? Quels sont les symptômes ?

Dieu soit loué, cette étrange maladie n’est pas aussi contagieuse que la terreur virale du moment mais elle s’accompagne d’un délire catastrophiste accompagné d’un culte de la personnalité démesurée.

 

notes :

* là-bas si j’y suis, Daniel Mermet, émission du mercredi 21/10/09

° Gazette n°79 d’arrêt sur images, 26/06/09

¤ Pétrole une guerre d’un siècle, l’ordre mondial anglo-américain , William Engdahl, pp 168-172


Lire l'article complet, et les commentaires