Avec Nicolas Sarkozy on aura assisté à cinq ans de campagne électorale avec autant de promesses que de paroles trahies, une incompétence inimaginable dans tous les domaines, une arrogance tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de notre pays, une augmentation vertigineuse des divisions entre Français, un mépris absolu pour les lois, les règles, la constitution, la justice, la dignité de la fonction, la modération de l’usage des locaux et des services de la République, la confusion totale du privé et du public, en un groupe de cinq mots : la pire présidence jamais connue.
C’est l’actualité - quoi que c’est en fait tous les jours - qui nous donne un concentré de tout cela. En un seul jour, le mercredi 13 octobre (cela eût été mieux un vendredi), Nicolas Sarkozy reçoit à l’Elysée les élus centristes (enfin une partie ceux qui sont autant au centre que le cheval blanc d’Henri IV est bais).
Tout y est :
- le mépris des institutions et l’abus des services de la République. Quand Nicolas Sarkozy cessera-t-il d’user des locaux de la République, les services de la République pour son usage électoral personnel ? Quand les autres élus, la presse feront-ils de ce scandale renouvelé plusieurs fois par mois et même parfois plusieurs fois par semaine un sujet digne d’attention et de combat ?
- le mépris de la constitution et du rôle du Président de la République qui se doit surtout d’être au-dessus des partis et en rien chef de meute. En réunissant les élus de sa majorité sans aucune nécessité constitutionnelle, ni républicaine ;
- en parlant à ces élus du soi-disant centre, il bafoue la démocratie en les ayant circonvenus par la menace et les prébendes, et de ce fait diminuant le choix des électeurs
- en confirmant ce qu’il avait dit le matin en conseil des ministres en parlant des retraites à savoir :
« j’irai jusqu’au bout » (
Le Figaro), il bafoue la constitution et notre démocratie. Il bafoue les deux à deux niveaux. D’une part car c’est au gouvernement de conduire la politique et non au Président de la République, et d’autre part - contrairement aux grandes déclarations grandiloquentes dans l’avant réforme constitutionnelle - il retire tout pouvoir législatif au parlement alors que c’est là son seul sens d’existence. La séparation absolue des pouvoirs légilsatif, éxecutif et judiciaire est la seule garantie d’une véritable démocratie et d’une démocratie efficace et juste. Il s’enfonce dans sa monocratie qui ne peut qu’être inefficiente du simple fait qu’un homme seul n’a ni le temps, ni les capacités, ni les compétences pour gérer en solo un pays.
Mais la veille le voilà qu’il trahit une de ses promesses celle de ne jamais toucher au bouclier fiscal. La loi dite Tepa est une catastrophe économique avec son volet inique et injuste qui permet à la veuve la plus riche de France de récupérer 100 millions d’euros et n’être dans une tranche d’imposition globale qui dépasse à peine 10 %, mais aussi avec sa défiscalisation des heures supplémentaires qui a fait un trou de plusieurs milliards d’euros dans le budget et qui a coûté des emplois. Restons un peu sur cette partie de la loi décriée par la cour des comptes qui en fit le juste compte. A ce coût il nous faut ajouter l’autre catastrophe de la TVA à 5,5 % de la restauration pour un gain médiocre et plusieurs milliards, à nouveau sortis pour des billevesées. Ceci nous montre le grand pouvoir prospectif de Nicolas Sarkozy et son incompétence majeure en matière économique, comme l’a prouvé la suppression de la publicité qui n’est plus supprimée définitivement, et la taxe sur les mobiles qui est dans le collimateur de Bruxelles prouvant l’amateurisme absolu de ceux qui nous gouvernent, en fait de celui qui gouverne puisqu’il est au four et au moulin, le vent et l’eau, la farine et le sel. Alors on revient sur la défiscalisation des heures supplémentaires, et donc on prouve que l’on avait tort, mais l’on ment et on se renie. On ment puisque cela était intangible et on se renie car la pression des déficits est telle que le barrage ne peut plus tenir.
La parole de Nicolas Sarkozy ne vaut pas plus qu’un pet de lapin et laisse le même effluve. Il avait promis : plus de soldats en Afghanistan. Il avait promis : pas de privatisation de GDF. Il avait promis : pas touche au bouclier fiscal. Et voilà qu’en pleine campagne électorale, le bouclier fiscal qui était défendu comme une justice divine, devient injuste car les sondages sont si mauvais qu’il faut faire croire que le navire vire à gauche, ce qui s’oppose au tout sécuritaire et à la chasse au Roms, à la déchéance de la nationalité, au débat de cette même nationalité. Mais s’il trahit ainsi ses propres promesses, ce qui ne l’effraie pas plus qu’une libellule un rhinocéros - et un rhino c’est rosse - (il a d’autres peurs bien plus fréquentes et profondes, mais c’est un autre débat), ce n’est que pour la galerie. Dans le même temps il envisage de supprimer l’ISF. Ainsi en est-il que le bouclier fiscal protégerait les riches contre les dangers de l’ISF, en supprimant le bouclier fiscal mais en même temps l’ISF il protège à nouveau les riches et fait basculer un peu plus la fiscalité du côté du travail. Ce que l’on gagne d’un côté (environ 800 millions d’euros pour le seul bouclier) on le perd avec l’ISF au quadruple (3,5 milliards !). On passe d’un système injuste à une fiscalité encore plus injuste encore. De ce fait s’il trahit sa parole, ce qui n’est qu’une habitude pour lui, il ne trahit pas ses financiers. Il s’en garde bien. Il nous a fait un coup de calgon catholique, en ignorant tout de l’histoire de France et de l’église catholique, ignorant que Rome n’est devenue catholique justement qu’au IVé siècle avec Constantin, et ce qui faisait office de territoire avec le dernier converti (politique car la population l’était avant lui, et comme aurait dit Henri le quatrième, Paris valait bien une messe) que fut Clovis à l’aube du VIé. Et si rencontrer le souverain pontife n’est pas un délit, le faire pour une retombée politique en se faisant filmer comme presque anachorète révélé en saine contemplation, n’est qu’une trahison de plus de l’esprit républicain et une déviation malsaine de la fonction de Président de la République. Il n’est pas seul, loin des caméras et des communicants, à s’isoler pour prier intimement, il n’est qu’une mise en scène pour récupérer des voix. Il prend en somme les catholiques pour des cons. Ils seront juges. Si je parle des Catholiques c’est en effet au regard de leur supposées valeurs (ou réelles, ce n’est pas mon propos) qui sont évidemment à l’opposé du bouclier fiscal ou de la suppression de l’ISF, en d’autres mots c’est l’antinomie du veau d’or.
Sans être un grand analyste, on se rend compte que, du moins certains s’en rendent compte maintenant, Nicolas Sarkozy, tout monocrate qu’il est, ne gouverne pas. Il navigue à la petite semaine, sans aucune boussole, avec comme seul souci les voix des électeurs. Si on s’intéresse à ce fil rouge de son quinquennat on comprend tout et à cette aune on voit le seul dessein qu’il a attribué au Titanic qu’est devenue la France : sa réélection. Tout le reste ne sont que fariboles et belles paroles. Les lois, les arrogances, les coups de menton, les déclarations, les actes n’ont qu’un objectif, que tout ce fatras fut éparpillé en France ou en dehors de France, la fanfaronnade comme viatique, l’aider à rester au pouvoir.
Notre souci majeur est de nous organiser et de nous mettre en ordre de bataille pour que dès début 2011 nous mettions en place une machine de guerre afin de contrer cette possibilité désastreuse. Ce combat est juste et digne. Il doit être engagé sans concession.
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- la circulaire Hortefeux
Sarkozya delenda est !
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