Non à l’agression militaire de Poutine et de la Russie contre l’Ukraine
par Jean Dugenêt
vendredi 25 février 2022
- Plus de bombardements.
- Pas de troupes russes ni de forces de l'OTAN en Ukraine
Déclaration de l’Unité Internationale des Travailleurs-Quatrième Internationale (UIT-QI)
Nous défendons l’internationalisme prolétarien ce qui suppose que nous tenions le même discours aux peuples de Russie ou d’Ukraine comme à tous les peuples du monde. Nous ne sommes pour aucun gouvernement capitaliste et impérialiste. Nous sommes avec les travailleurs, les jeunes, les ouvriers et les paysans de tous les pays pour qu’ils en finissent avec le capitalisme. Nous sommes contre les exploiteurs et par conséquent contre tous les gouvernements des pays capitalistes. Nous sommes contre Biden et contre Poutine.
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !
Après plus d'un mois de va-et-vient, de déclarations et de menaces entre Poutine et Biden, entre la Russie et les États-Unis, l'Union européenne (UE) et l'OTAN, un conflit armé a finalement éclaté, que nous, socialistes, rejetons. Les séquelles d'une guerre en Ukraine et dans la région seront payées par les peuples ukrainien et russe avec plus de misère, de morts et de crise sociale.
Il n'y a rien de progressiste dans cette confrontation armée. Des secteurs de la gauche réformiste et crypto-stalinienne, ainsi que les dirigeants de pays comme la Chine, Cuba, le Nicaragua ou le Vénézuela, soutiennent l'agression russe et Poutine comme s'il était une "victime" et un combattant "anti-impérialiste" parce qu'il affronte les États-Unis. Poutine dirige un régime capitaliste-impérialiste en Russie, soutenu par la répression et une mafia d'oligarques du pétrole et du gaz. Son conflit avec l'impérialisme américain et européen porte simplement sur le contrôle politique et économique de l'Ukraine : un pays riche en ressources naturelles (denrées alimentaires et mines). Ce conflit dure depuis les années 1990, lorsque l'ancienne URSS a été dissoute et que le capitalisme a été restauré en Russie et dans toutes les anciennes républiques soviétiques. Depuis lors, l'impérialisme américain et l'UE ont semi-colonisé les pays d'Europe de l'Est avec leurs multinationales et leurs banques. La présence de l'OTAN en tant qu'alliance militaire impérialiste entre dans ce processus. Or le gouvernement ukrainien, partenaire de l'impérialisme européen, avait approuvé l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN. C’était un pas de plus dans sa subordination à l'impérialisme yankee et européen. Poutine, à la tête d'une Russie capitaliste et impérialiste économiquement et politiquement affaiblie, remet cela en question.
C'est pourquoi il s'agit d'une lutte entre secteurs bourgeois-impérialistes qui remet en cause l'indépendance de l'Ukraine et son autodétermination nationale. Poutine a reconnu l'indépendance des républiques dites du Donbass. Il fait valoir que ce sont des peuples russophones qui lui ont demandé de les défendre. Ce serait le prétexte pour attaquer l'Ukraine. L'argument du droit à "l'autodétermination" de cette région est faux. Il s'agit de républiques fictives créées en 2014 avec le soutien financier et militaire de la Russie. Des zones qui ont été russifiées (transfert de la population d'origine russe) depuis l'époque de Staline. Cette russification continue sous Poutine. En réalité, il s'agit d'enclaves de l'impérialisme russe sur le territoire ukrainien. Tout comme la péninsule de Crimée annexée par la Russie en 2014. Une enclave est une création artificielle de l'impérialisme pour diviser les nations et dominer les points stratégiques. Les enclaves impérialistes sont, par exemple, les Malouines, le rocher de Gibraltar, Israël, l'Irlande du Nord, entre autres.
Poutine a clairement indiqué que la question ne concerne pas seulement la région du Donbass. Poutine ne reconnaît pas l'ensemble de l'Ukraine comme une nation indépendante et veut la placer sous son contrôle. Comme ce fut le cas sous l'empire tsariste et la dictature de Staline. Dans son discours du 22 février, il a affirmé que Lénine et le gouvernement bolchevique de la révolution de 1917 étaient à blâmer pour avoir reconnu le droit du peuple ukrainien à être sa propre nation et à décider volontairement s'il voulait rejoindre l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) avec ses droits d'autonomie et avec la possibilité de s'en séparer. En effet, c'est le gouvernement révolutionnaire de Lénine et Trotsky qui a reconnu l'Ukraine et les différentes nationalités, qui composaient l'empire bourgeois tsariste, avec tous leurs droits. M. Poutine a rappelé que Staline s'y était opposé et que lorsqu'il a assumé sa dictature après 1926, il a transformé, par sa répression, l'Ukraine et d'autres peuples de l'URSS en ce qui a été appelé "une prison des peuples".
Aujourd'hui, Poutine, un ancien membre du KGB de la bureaucratie soviétique, devenu restaurateur capitaliste, se réclame à la fois de Staline et du tsarisme, pour tenter d'écraser et de placer sous son contrôle l'ensemble de l'Ukraine. L’UIT-QI, réaffirme sa fidélité aux principes de l’internationalisme prolétarien. Nous continuerons à nous battre pour une véritable autodétermination du peuple ukrainien. Celle-ci ne pourra se faire qu'avec un gouvernement des travailleurs en Ukraine.
Mais, dans l’autre camp, il n'y a rien non plus de progressiste ou de démocratique. C'est l'impérialisme américain et européen qui, avec l’OTAN, veut simplement contrôler lui-même l'Ukraine afin de continuer à la surexploiter pour le compte de leurs multinationales. Les deux camps sont responsables de cette nouvelle calamité. C'est la responsabilité de toutes les puissances impérialistes dans leur lutte prédatrice. C'est une nouvelle démonstration de la débâcle sociale et humanitaire provoquée par la crise du système capitaliste-impérialiste.
En conséquence, l'UIT-QI, dénonce le danger d'une guerre réactionnaire en Ukraine et dans la région, sans aucun côté progressiste. L'avancée de l'agression militaire russe et une guerre prolongée ne sont pas du tout favorables ni aux travailleurs et aux peuples d'Ukraine ni à ceux de Russie. Les peuples doivent se manifester pour arrêter cette guerre en exigeant la fin des bombardements et de l'agression russe. La solution fondamentale pour sortir de cette crise est que la classe ouvrière dans chacun des deux pays en Russie comme en Ukraine affronte leurs gouvernements respectifs et impose des gouvernements ouvriers en reprenant le mot d’ordre des internationalistes : l’ennemi principal est dans notre propre pays.
L'UIT-QI, appelle à la mobilisation pour répudier l'agression militaire russe contre l'Ukraine en cessant immédiatement toute forme de bombardement.
- Non à l'ingérence de l'impérialisme russe ou de l'impérialisme yankee et européen.
- Non à l'OTAN en Ukraine.
- Retrait immédiat de toutes les armes nucléaires et des missiles de la Russie et de l'OTAN.
- Pour l'autodétermination du peuple ukrainien.
Unité Internationale des Travailleurs-Quatrième Internationale (UIT-QI)
24 février 20