Non à la privatisation d’Arkéa !

par BretonEnColère
mercredi 20 février 2019

Car c’est bien de ça qu’il s’agit, la privatisation de notre banque par son patron Jean-Pierre Denis !

Si Jean-Pierre Denis parvient à ses fins, nous pourrons dire adieu au Crédit Mutuel de Bretagne (Arkéa) tel que nous le connaissons. Fini le mutualisme et les parts sociales. Bonjour le capitalisme, les décisions unilatérales, le boursicotage et l’évasion fiscale !

1,7 milliard. C’est le coût des caprices de notre patron. Qui réglera la note ? Lui-même ? Non ! Les sociétaires d’Arkéa bien sûr !

Cette somme colossale s’explique par l’obligation légale pour le Crédit Mutuel d’être présent sur l’ensemble du territoire français, sans exception. Si notre banque ne fait plus partie du réseau Crédit Mutuel, de nouvelles banques estampillées Crédit Mutuel viendront alors fleurir en Bretagne… aux frais des sociétaires actuels d’Arkéa. Qui financeront ainsi le développement d’une autre banque que la leur. Logique.

Tout ça pour permettre à Jean-Pierre Denis d’avoir sa propre banque, son « joujou ». Lui qui ne digère toujours pas d’avoir vu ses espoirs de prendre la tête de la Confédération Nationale du Crédit Mutuel être douchés.

Quant à savoir ce qu’il fera de notre banque si celle-ci devient indépendante, l’environnement dans lequel gravite Jean-Pierre Denis nous donne une idée assez précise.

Présent au conseil d’administration de l’entreprise de luxe Kering dirigée par François-Henri Pinault, notre patron a vu son nom être mêlé au système d’évasion fiscale mis en place par celle-ci et révélé par Mediapart en début d’année. Jean-Pierre Denis ferait ainsi partie de ceux à la baguette dans toute cette affaire et pourrait être inquiété par la justice dans les mois à venir. 

Notre patron est également présent au conseil de surveillance du fonds d’investissement Tikehau Capital, qui a récemment embauché François Fillon, malgré l’enquête pour emploi fictif dont il fait l’objet. Jean-Pierre Denis sait visiblement s’entourer.

Évasion fiscale, emploi fictif… Voilà qui est de bon augure pour notre banque. Nous sommes bien loin des « intérêts » de la Bretagne que M. Denis affirmait défendre via son projet d’indépendance il y a encore quelques mois.

Et dire que certains d’entre nous sont allés battre le pavé à Paris en faveur d’un dirigeant qui gagne plus d’un million d’euros chaque année, quand nous peinons à boucler nos fins de mois. Le monde à l’envers.

Si Arkéa quitte le Crédit Mutuel, nous, salariés, devrons répondre de nos actes – pour certains, de leur absence d’acte – devant les sociétaires. Nous devrons alors leur expliquer pourquoi ils n’ont plus de parts sociales, leur dire que leur argent va servir à financer le déploiement de nouvelles banques Crédit Mutuel avec lesquelles ils n’ont plus aucun lien.

Mais, surtout, à la question : « Pourquoi ne pas nous avoir prévenu ? », il sera temps, pour chacun d’entre nous, de faire son autocritique.


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