Non, l’islamophobie n’est pas de la musulmanophobie !

par Christine Tasin
samedi 28 février 2009

En complément à mon petit texte sur Redeker et en réponse à ceux qui, à court d’arguments, nous (moi et mes amis de Riposte Laïque, entre autres) traitent d’islamophobes, croyant que c’est l’injure suprême, j’ai envie de donner un petit cours de français.

"Phobein" en grec, signifie "avoir peur" ; être islamophobe signifie étymologiquement "avoir peur de l’islam".

"Phobe", dans "xénophobe", a pris le sens de "qui hait" à cause de l’évolution de la langue, des mentalités et de l’histoire. Dans les années 1930, à cause de la crise économique et des ligues faisant des campagnes haineuses contre les juifs et les étrangers en général accusés d’être responsables de tous les maux, "xénophobe" est passé peu à peu du sens "qui a peur de l’étranger" à "qui hait les étrangers", parce que ça allait de soi pour la majorité des racistes de l’époque qui jouaient habilement de la peur de l’autre. 



Xénophobe est un terme péjoratif et être xénophobe relève du délit de racisme, parce que "xenos", l’étranger, est un homme. On n’a pas le droit, fort heureusement, d’avoir peur de quelqu’un ou de le détester à cause de son origine. C’est comme l’antisémitisme ou l’homophobie qui touchent des êtres humains et poussent certains à leur faire la chasse à cause ce qu’ils sont, de leur religion ou de leur orientation sexuelle.

Or, l’islam est-il un homme ? L’islam est-il un être humain ?

Evidemment non. C’est un système, une abstraction, l’application d’un texte... 

Alors au nom de quoi serait-il interdit et néfaste d’avoir peur - et même de la détester- d’une idée, d’un système ?


Alors au nom de quoi serait-il interdit d’avoir peur de la religion catholique, de la religion musulmane, de la religion tout court, comme on peut avoir peur de Mein Kampf, de la violence, de la barbarie ou même, comme c’est le cas pour certains, des écrits de Marx ?

Etre islamophobe ne signifie pas être "musulmanophobe", ce qui conduirait à un racisme dangereux, car on verrait dans tout musulman un être qui fait peur, voire un être à haïr. Cela n’a rien à voir. 

Cela n’a rien à voir... pour le moment. Il faut être sourd et aveugle comme nos dirigeants, de gauche et de droite, et les théoriciens fous de l’islam pour ne pas se rendre compte que donner à cette religion la place prépondérante qu’elle revendique dans l’espace public risque de conduire, un jour ou l’autre, à de la musulmanophobie. Ce jour-là les musulmans nous trouveront à leurs côtés. Mais il sera peut-être trop tard...


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