« Non vacciné, indésirable » : en Allemagne, la propagande rend fou
par Rémy Mahoudeaux
lundi 13 décembre 2021
Le magasin d’antiquités de Wilhelm Schleweis à Gelsenkirchener dans la Ruhr a défrayé la chronique outre-Rhin. Sur la vitrine de son magasin était écrit « Ungeimpfte unerwünscht », ce qui se traduit par « Non vacciné indésirable ». Parce que ce slogan en rappelle un autre qui ornait trop de vitrines de commerçants supposés aryens sous le IIIe Reich : « Juden unerwünscht », juste plus poli que « Juden raus » (« Juifs dehors »), l’affaire a déclenché une « Scheißsturm » (littéralement une tempête de merde, plus connue en anglais : shitstorm) sur les réseaux sociaux en Allemagne. Il s’est trouvé assez d’Allemands pour s’indigner de ce plagiat d’un slogan nazi. L’antiquaire a compris sa faute et s’est amendé : il affiche aujourd’hui « Ich schäme mich » : « J’ai honte ». Fin heureuse d’un fait divers par nature insignifiant ? Pas encore.
Les dissidents hostiles au protocole génique expérimental en phase 3 ont usé et usent encore d’expressions, de slogans et de visuels faisant explicitement référence au nazisme pour dénoncer les aspects totalitaires de la politique sanitaire qui nous est imposée. Ce n’est peut-être pas intelligent et comparaison n’est pas raison. Les grandes âmes de la bien-pensance s’en sont émues. Libération se demandait, par exemple, en juillet dernier ce que risquaient pénalement ceux qui détournaient l’étoile jaune dans des manifestations anti-passe sanitaire et anti-vaccin obligatoire. Sachez-le, les références au nazisme et au fascisme sont la propriété exclusive du camp du bien, qui a le monopole de leur utilisation et saura toujours le faire à bon escient et avec modération.
Dans cette histoire de Gelsenkirchener, c’est ce camp du bien qui a commis le point Godwin : Wilhelm Schleweis est sans doute un homme soucieux du respect de l’ordre sanitaire voulu par l’État. Mais, trop perméable à la propagande ambiante, son recyclage d’un slogan honni était malvenu : il met en évidence l’apartheid en cours d’instauration en Europe. Les non-vaccinés peuvent dès lors prétendre au statut de boucs émissaires désignés par un pouvoir totalitaire et, par conséquent, comme tous les boucs émissaires depuis René Girard, ils sont innocents du crime qui leur est imputé.
En Allemagne comme en France, le pouvoir pousse à la « vaccination » contre le Covid-19 : il est même envisagé qu’elle soit rendue obligatoire dans un futur proche. Celle-ci serait plébiscitée par presque les deux tiers de la population, d’après un récent sondage. Le martèlement dans l’opinion de l’obligation vaccinale a fait son œuvre et le peuple allemand est discipliné.
Mais il est paradoxal de voir l’Allemagne s’indigner de l’affaire de Wilhelm Schleweis et en même temps fouler au pied le code de Nuremberg écrit et ratifié pour que les expérimentations médicales criminelles des nazis ne puissent pas être reproduites dans l’avenir.
Il faudra vraiment qu’un jour je lise la fabrication du consentement de Noam Chomsky et Edward Herman. Mais, même sans l’avoir lu, je peux affirmer que ce monde devient fou avec cette propagande odieuse, faite de demi-vérités, de biais, de mensonges, de censure diverses. Petite perle que nous donne le grand Alexandre Soljenitsyne : « Je n’ai pas la force, tout petit individu que je suis, de m’opposer à l’énorme machine totalitaire du mensonge, mais je peux au moins faire en sorte de ne pas être un point de passage du mensonge ». Qu’au moins, je garde cette force et le discernement qui va de pair !
(publié auparavant chez Boulevard Voltaire - Cliché Richard Mortel CC BY 2.0)