Norvège : L’auteur de l’attentat et ses rhétoriques anti-femmes…

par Lorelei
samedi 30 juillet 2011

Depuis l’arrestation d’Anders Behring Breivik, un carnage, qualifié de "tragédie nationale" par le Premier ministre Jens Stoltenberg, depuis la seconde guerre mondiale, on s’est posé pléthore de question sur l’individu vu comme un être maléfique et très intelligent voyant dans l’islam une menace très grave pour l’UE, mais vivant la libéralisation des femmes du joug du machisme comme une menace à une vision tronquée de la virilité.

On peut lire dans le daily mail que les conservateurs s'inquiètent de l’islamisation de l'Europe et blâment souvent le féminisme d’affaiblir les sociétés occidentales et les ouvrir à une invasion musulmane démographique. 
 
Le Best-seller de Mark Steyn America Alone : ​​The End of the World a prédit la disparition des "races européennes trop égocentriques pour se reproduire", conduisant à la transformation de l'Europe en Eurabia. Selon eux, et une étrange hiérarchisation et idéologie qui laisse songeur… « La liberté des femmes occidentales leurs droits de choisir sont menacés et finiront par disparaitre en raison même de l’invasion d’une culture qui refuse cette liberté aux femmes et toujours d’après eux la responsabilité en incombe aux féministes vu comme une entrave à la virilité de l’homme ».
 
On ne va pas s’étendre sur son manifeste de 1.500 pages détaillant la préparation des attentats du 22 juillet, la vidéo décrivant l'islam comme « la principale idéologie génocidaire ». Dans son manifeste posté sur Internet, Anders Behring Breivik, glorifiait Geller, mentionnant son blog, Atlas Shrugs , Robert SpencerJihad WatchIslam Watch, et le magazine Front Page  et parlant de problème comme de viols commis par des musulmans…« Norvège : ces cinq dernières années, TOUS les viols ont été commis par des musulmans »

En tout cas on peut constater que l’idéologie de l’islamisme comme celle de l’extrême droit et autres machisme ont une haine certaine des femmes…
 
 
Le terroriste se plaint d'une éducation trop libre et matriarcale affirmant qu'elle « a contribué à me féminiser à un certain degré."
"La manipulation des femmes des hommes a été institutionnalisée au cours des dernières décennies et est une cause partielle de la féminisation des hommes en Europe", écrit-il.
 
Dans son document  : Il blâme les femmes émancipées pour son propre isolement, accusant le féminisme moderne, la révolution sexuelle, le fait que les femmes disent on veut exister dans la sphère publique avec notre féminité serait la raison de ses échecs et des malheurs, là on a le schéma classique de la femme bouc émissaire. Pour lui, dans ce cadre, les hommes ne sont plus les hommes, mais des "êtres métros sexuels, émotionnels" qui sont là pour servir l'objectif à la déesse femme dans la nouvelle ère féministe. "
 
Toujours selon l’auteur du carnage, l'argument, est d’une extrême logique, les hommes émasculés par les femmes car bien entendu le fait que plus de la moitié de l’humanité veuille exister dans l’espace publique et être respectée est selon les tenants de cette théorie une destruction de « la virilité » des hommes et une invitation lancés aux extrémistes musulmans à prendre le relais.
 
Petite note
 
 La virilité désigne :
 
1. les caractéristiques physiques de l'homme adulte, au sens biologique.
2. le comportement sexuel de l'homme, en particulier sa vigueur et sa capacité de procréer (en ce sens, il peut désigner directement le membre viril).
3. les caractères moraux de l'homme, en tant que genre sexuel, qui lui sont culturellement associés.
 * La perception de la virilité comme vertu, est en soi un jugement de valeur, qui consiste à associer au genre masculin des qualités comme la force ou le courage. Dans les sociétés qui la valorisent, comme les sociétés patriarcales, cette association est au principe du développement de la personnalité masculine, et seule permet de la structurer de façon socialement satisfaisante.
 * Aujourd'hui, principalement en Occident, un tel modèle est remis en cause par les mouvements féministes radicaux qui y voient un système oppresseur, qui ne correspondrait plus à la vie des hommes modernes, comme en témoigne le titre de chanson : "la femme est l'avenir de l'homme", qui pastiche discrètement "L'homme est l'avenir de l'homme", citation de Karl Marx comme de Francis Ponge. Cette remise en cause constitue une source de tensions entre les individus ayant intégré le modèle traditionnel et ceux qui adoptent une attitude progressiste.
 
On constate que la notion de virilité associe courage, vigueur, énergies etc…sont associés à l’homme, le masculin alors que ses valeurs sont une affaire non pas de sexe de couleurs de peaux ni de religions mais bel et bien de personnalité, et en conséquence que des femmes refusent une vision "raciale" de la société où la femme est vu comme une chose fragile, irrationnelle et autre qualificatif fort peu valorisante est dans l’ordre de la logique.
 
Il voit la « féminisation » de la culture partout, déplorant que les hommes modernes passent beaucoup de temps à se soucier de leurs vêtements et leurs eaux de Cologne, et affirmant que les accusations de harcèlement sexuel sont utilisées pour keep men in line’’.
 
Le ressentiment envers les femmes et la nostalgie d'une sorte mythique de la masculinité n'est pas unique à Breivik chez les meurtriers de masse. 
 
Comme d'autres l'ont souligné, c'est une caractéristique assez commune de ces hommes, la majorité des assassins de masses sont des hommes, Jared Lee Loughner (auteur d'un message affirmant que les femmes aiment être violées aucollège) Cho Seung-Hui, qui a traqué les femmes avant son massacre à Virginia Tech, George Sodini , qui a tué et blessé plusieurs femmes après s'être plaint du sexe opposé n'était pas attiré par lui, et Charles Carl Roberts IV, qui cible spécifiquement les filles .
 
 Le psychiatre James Gilligan a déclaré au New York Times il y a quelques années à propos de ses patients », qu’il existe un facteur sous-jacent qui est pratiquement toujours présente à un degré ou un autre. C'est un sentiment que l'on a à prouver sa virilité, et que la façon de le faire, pour obtenir le respect qui a été perdu, c'est commettre un acte violent et "misogynie et l'homophobie font presque toujours partie de ce paquet".
 
Gilligan suggère que la violence est engendrée par « le code patriarcal de l'honneur et la honte et qu’elle génère et oblige la violence masculine."

Une terreur de la féminisation hante son document confus. Les femmes forment plus de la moitié de l’humanité et assez étonnamment on peut lire ci et là des hommes parlant exactement de la même manière que ce criminel pour qui le fait qu’il puisse y avoir une expression féminine est considérée comme une chose maléfique, impure et mauvaise.
 
Cette haine du féminisme se vérifie de plus en plus et s’exprime avec une grande facilité comme si dire qu’un être humain car il a le corps d’une femme, n'est pas une justification aux violences diverses allant du viol à ce regard qui dit tu es objet un hamburger, ce corps diabolisée de mille et une manière et autres manifestation de haine ne pouvait pas continuer ainsi ad viternam…Le fait que des femmes affirment désormais clairement un refus d’être maltraitée et affrime une volonté d'être visible comme femme avec ce corps que l'on a diabolisé provoque des réactions d’une violence gravissime.
 
Et ce point est fort intéressant car c’est exactement ce que l’on trouve dans l’histoire occidentale jusqu’à encore peu longtemps d’où une certaine nostalgie de la part de certains intégristes et autres machos pleurant sur un monde où les femmes étaient à leurs places selon le concept où l’autre en raison de son corps est regardé comme un sous être….une chose dont on peut disposer selon ses besoins et surtout rendre responsable et blâmer pour ses propres déficiences.
 
Cet homme qui prétendait combattre l’obscurantisme islamique possédait le même schéma mental que ceux qu’ils prétendaient combattre, et comme dans ses sociétés archaïques et patriarcales, les femmes servent d’exutoire à diverses formes de violences. Dans ses sociétés, la femme n’est pas une personne à part entière libre de vivre sa sexualité, d’exister dans l’espace publique et d’avoir sa place dans le monde, elle est vu comme l’objet d’une étrange idée de l’honneur qui n’est que fureur agressivité et déchaînement de haines.
 
Ses écrits montre un profond désir d'être vu comme un héros, un guerrier un chevalier comme les islamistes au passage qui se voient comme de grands chevaliers aussi, et avec une vision pour l'Europe un retour vers un passé où régnera un nouvel ordre culture conservateur et archaïque qui bien entendu est pour lui un idéal comme les islamistes qui considèrent que la société arabe est trop libre et il faut revenir à un modéle conservateur et arrièré..où la liberté de conscience est inexistante et où la femme n'existe pas dans le monde du visible.
 
Mais la seule chose que cet homme laissera dans l’histoire comme tous les criminels de son acabit est le sang, la misogynie et la violence.
 
ll est facile de radier, d’ignorer le massacre Breivik, ou tout acte terroriste, comme un acte individuel de folie. Mais l'officier de la CIA Mark Sageman souligne dans le New York Times , la source de "Cette rhétorique », et l'infrastructure à partir de laquelle elle prospère…La misogynie peut dégénérer en violence et parfois ces violences peuvent conduire au viol ou encore faciliter l'assassinat d'un médecin de l'avortement .
 
Au final Anders Breivik est un chrétien fondamentaliste qui a une haine féroce des femmes comme un grand nombre de criminel et dont l'objectif est le même que al-Qaeda's de mettre un terme au dialogue entre les religions et revenir à un mode de vie talibananisée.

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