Notre-Drame-des-Landes
par gruni
mardi 12 décembre 2017
Ça pourrait mal finir ; mais pour qui ? D'abord pour Emmanuel Macron qui devra trancher dans le vif d'un sujet polémique depuis pas mal d'années. Que le président dise Oui ou Non à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, après lecture du rapport des médiateurs qui sera dévoilé le 13 décembre ! Si c'est Non, vous trouverez des mécontents pour considérer que le Président se comporte comme un dictateur qui ne respecte pas la volonté du peuple...de Loire-Atlantique. Ou que cette décision est un véritable "déni de démocratie" selon l'ex Premier ministre atone de François Hollande, Jean-Marc Ayrault. Si c'est Oui, d'autres considéreront qu'il se moque complètement de l'écologie pour favoriser le business.
Dans les deux cas, Oui ou Non, il faudra un jour ou l'autre virer les zadistes et des coups de bâton et de matraque sont probables, voire même quelques grenades... Non, surtout pas dégoupiller avant les fêtes, et puis, il paraît que les gendarmes ne sont pas trop pressés d'aller salir leurs bottes dans la gadoue de la ZAD. Mais alors, que va-t-on faire des 300 libertaires qui plantent leurs légumes bio et des bâtons de la révolte dans la zone ? Pour les permanents du bocage, il y aurait une solution alternative.
"un dispositif juridique qui avait été octroyé par Cécile Duflot quand elle était ministre de l’environnement. Ce dispositif est très simple, compte tenu de l’ancienneté de leur occupation, on avait donné aux zadistes le statut de résident-locataire. Et la loi française interdit les expulsions de locataires pendant la période d’hiver."
Mais au printemps, le problème restera entier. Sauf si le non à l'aéroport est finalement décidé par le pouvoir. Dans ce cas, les radicaux verts partiraient d'eux-mêmes vers un autre ZAD, mais peut-être pas tous. C'est là, qu'une nuit sans lune, des gens armés pourraient finir de d'éteindre les derniers feux de camps de la résistante anticapitaliste.
Imaginons maintenant que le Oui l'emporte. La voix du peuple serait enfin entendu, sauf celui du peuple de Notre-Dame-des-Landes qui avait voté à 73,57%, contre l'arrivée des grands oiseaux métalliques pollueurs. Mais, c'est cela aussi la démocratie, il y aura toujours des gagnants et des perdants. Nicolas Hulot, le teint verdâtre, avalerait d'un coup les 8 espèces de couleuvres françaises, même les espèces en voie de disparition, sans démissionner de sa fonction ministérielle. L’adaptation de l'aéroport de Nantes, même s'il n'"y a visiblement pas de projet parfait" et sans doute la meilleure solution pour lui, qui a toujours été contre la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Quant aux opinions des opposants politiques d'Emmanuel Macron...
En 2016, Mélenchon était contre la construction du nouvel aéroport, "Il faut renoncer à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ça ne sert à rien ce truc". Marine Le Pen également, mais selon elle, "rien ne peut aller contre une consultation populaire". Wauquiez, récemment, dénonçait des pouvoirs faibles où "quelques centaines de zadistes" peuvent "défier la parole d'un président de la République", d'un Premier ministre, d'un ministre et de tout un territoire".
Faire passer la politique avant l'intérêt général, c'est d'abord ça, Notre-Drame-des-Landes !
http://www.europe1.fr/societe/notre-dame-des-landes-hulot-prendra-ses-responsabilites-3517163