« NOUS SOMMES EN GUERRE » depuis… Comment les guerres s’entrecroisent entre elles

par Tristan Edelman
jeudi 10 mars 2022

Nous étions peu nombreux à manifester à Paris ce 13 décembre 2014 pour alarmer à propos d’une guerre civile qui, sans l’ombre d’un doute, allait s’étendre et s’enflammer. J’ai conservé 2 tracts : « Appel du collectif citoyen pour la paix en Ukraine : Arrêtons la guerre en Ukraine : les populations de l’Ukraine de l’Est paie le principal tribut (Lougansk, Donetsk, Donbass) … des missiles balistiques ont été utilisés… les morts se comptent désormais par milliers… certains villages ont été détruits à 80% (Siemionovka, Nikolaeva) …des écoles, des hôpitaux et des maires détruits… huit journalistes tués… plus de 800.000 civils ont choisi l’exil vers la Russie… exigeons un cessez-le feu immédiat… faisons baisser l’hystérie ! »

Je suis d’origine juive, moitié russe-polonais. Pour ceux qui suivent la guerre au Donbass depuis 8 ans et l’évolution de l’Ukraine depuis 2004, il y a un dégout et même un abattement à assister aux récupérations moralisatrices et manichéennes.

Mon frère habite encore à Moscou. Qui sait pour combien de temps. Je devais le rejoindre ce printemps pour donner des cours de danse. Le centre culturel est fermé. L’ambiance est mortifère. La terreur prend les gens. Menace et propagande. De l’Orient à l’Occident les peuples sont sous commotion. Déprimant de voir des restaurants russes diffamés à Paris, des chaines russes censurées (RT), d’entendre des discours pathétiques sur le fait admirable que c’est une femme qui gère l’affaire ; on peut déjà imaginer la Pologne interdire la musique russe et la Russie la musique française. Nous pleurons au téléphone ce désastre culturel… Maïakovky, Nijinsky, Dostoïevsky, Gogol, Tolstoi, Stravinsky… le théâtre, la danse, la littérature… notre indissociable culture européenne commune faite de mille nuances, mille apports imprévisibles des quatre coins du Monde… notre culture aujourd’hui broyée par une logique fanatique.

 

Du covid à l’Ukraine un leitmotiv : provoquer la terreur par une dramatisation de la menace de mort. Nous l’avions dit lors de l’Assemblée italienne : une terreur en chassant une autre, prochaine étape la Russie. Et pendant que l’identité numérique, les scandales génétiques (1) et la prédation sur l’épargne avancent discrètement — et tel est un des objectifs de cette guerre — voici nos populations qui suivent, par un voyeurisme macabre et addictif, les tirs de missiles et les migrations sur smartphone.

 

La sentence « Nous sommes en guerre » déploie ses multiples visages. Combien sont morts à cause de la gestion terrifiante de la covid, entre l’interdiction des traitements préventifs, le délestage hospitalier, la maltraitance des anciens, le suicide des jeunes, les injections expérimentales ? Sans parler de l’effondrement démocratique, économique et social. Un jour on aura les vrais chiffres ; on aura honte.          

 

Quelle meilleure solution que de sortir les canons quand vous sentez que le système actuel controlé par les banques et un cadre d’élites est à son point de bascule ? Et que les peuples ont quelques réticences ? De la covid à l’Ukraine, ne s’agit-il pas de la même guerre ?

 

La guerre et la dictature ne sont pas des états figés et définis, mais un processus ayant différentes formes et intensités selon les rapports de force du moment et les cultures impliquées. La discrimination des non-vaccinés n’est pas la même que celle des juifs pendant la guerre ; elle n’en reste pas moins une discrimination. La Russie a déclaré la guerre cette année, il n’en reste pas moins que l’Ukraine sous l’égide non déclarée de l’OTAN fait la guerre depuis 8 ans avec maintenant des menaces nucléaires. La propagande consiste à définir et à figer les limites de la guerre et de la dictature de manière à légitimer le pouvoir qu’elle sert.

 

Quelles que soient les nouvelles formes de guerre, on retrouve toujours ce double mouvement : 1) entente des oligarques pour soumettre les peuples, 2) concurrence entre eux avec instrumentalisation des peuples. L’utilisation des peuples s’appliquent diversement selon le degré d’expansion : domination centrée sur le peuple (dictature Chine/Russie), sur les autres peuples (impérialisme USA/Occident). Cette instrumentalisation humaine se couple avec une utilisation dévastatrice des ressources terrestres. De nombreuses forces nous emmènent vers une modalité mondiale combinant à la fois dictature, impérialisme et destruction de la planète. Les victimes inchangées restent les peuples et les écosystèmes. On assiste à une hybridation sordide entre les forces communistes et capitalistes, ou plus exactement entre les forces du Marché et de l’Etat. Les ploutocrates se croient protégés mais la violence les frappera également à rebours, dans leur propre milieu ou avec un temps de délai.

Par chance la manifestation à Rome « Ni Poutine ni OTAN ! » ce samedi dernier nous a rappelé avec espoir que certaines portions de la population restent éveillées quant à notre socle culturel et humain.

Si nous voulons sortir de ce système de guerre permanente et totale, il faut au minimum en reconnaitre la réalité et en comprendre le processus multiple et intriqué. Cela demande de sortir de la bipolarisation et de la diabolisation afin d’accéder à une analyse plus large qui dépasse les événements locaux.

 

Contrairement aux exigences du spectacle médiatique, nous proposerons une lecture du général au particulier en 4 temps : 1) analyse des forces profondes, 2) regard sur le monde depuis 1945 avec une absence de morale, de démocratie et de légalité, 3) la guerre en Ukraine, les stratégies et ses conséquences avec un rappel chronologique, 4) une perspective de résolution — si tant est que les blocs le souhaitent — et la question clef : quelles forces peuvent contrer ce système nihiliste et proposer une alternative ?

Je n’ai pas la prétention de fournir une analyse historique exhaustive, mais seulement quelques bases pour une approche du réel qui nous aide à imaginer d’autres solutions que celle imposée par l’idéologie dominante.

 

LA GUERRE PERMANENTE ET TOTALE REVÊT AU MOINS 5 DOMINATIONS CONSUBSTANTIELLES

 

 

LA GUERRE TOTALE ET PERMANENTE DEPUIS 1945

 

Faut-il rappeler qu’en 1950, Truman profite de l'absence de l'URSS à l’ONU pour faire voter une résolution contre la Corée du Nord ? Sous prétexte de l’endiguement (containment (11)) d’une Russie soviétique dévastée par la seconde guerre et qui ne menaçait personne, les USA ravage le pays par des bombardements massifs, et menace d’un bombardement atomique.

A Cuba en 1962, les russes décident de retirer leurs missiles aux frontières des USA pour éviter l’escalade nucléaire. L’OTAN et l’Ukraine ne devraient-elles pas suivre cette leçon historique de dé-militarisation qui ouvert la voie à un détente ?

Faut-il rappeler à nos thuriféraires de la bien-pensance que la guerre du Viet-nam ne fut jamais déclarée et que cela n’empêcha pas le carnage que l’on connait ? Que la guerre d’Algérie peine à dire son nom ? Qu’en Ex-Yougoslavie en 1999 et 2008 les bombardements ont été lancés par l’OTAN sans mandat du conseil de sécurité ?

Aurait-on déjà oublié la politique américaine en Iran et au Chili où après un coup d’état contre la démocratie, les USA ont aidé à mettre en place un état policier ? Et la participation manifeste au révolutions colorées en Géorgie, au Kirghizistan ? Plus récemment en Egypte où le coup d’état militaire de 2011 fut présenté comme un coup d’état démocratique avec la destitution de Moubarak et où l’armée n’a jamais été disposée à abandonner son contrôle sur le gouvernement en faveur du peuple égyptien ?

Déjà oublié l’invasion de l’Irak sans l’approbation du Conseil de sécurité des Nation Unies et le grand mensonge des armes de destruction massive qui a légitimé les frappes chirurgicales ayant éliminées des millions de civils irakiens ? Et le discours d’Obama à Bruxelles en mars 2014 au palais des beaux arts où il déclarait que les USA avait sauvé et démocratisé l’Irak ?

Contrairement au Maroc, à l’Egypte et à la Tunisie dont les révolutions de couleur n’ont fait que récupérer et diriger une colère populaire vers un renouvellement de façade, le régime de Kadhafi, certes lui aussi autoritaire, avait repoussé les efforts américains pour une base américaine et projetait une création des états unis d’Afrique avec une armée permanente, une banque continentale indexée sur l’or indépendante du FMI et un système autonome de communication. Les gouvernements de la Chine et de la Russie devraient avoir honte d’avoir permis la destruction de la Libye.

N’est-ce pas toujours pour sauver le pays des islamistes que les puissances interviennent en Afghanistan, aussi bien du coté russe qu’américains ? La guerre en Tchétchénie de 1991 était-ce pour la position stratégique de l’exportation du pétrole du Caucase ou pour sauver de l’extrémisme radical ?

En Syrie le prétexte de la Démocratie pour « détruire l’Etat islamiste » semble maigre quand l’OTAN entame une guerre longue. Ne s’agit-il pas pas plutôt d’éliminer les bases maritimes pour les Russes, de miner un partisan de la Palestine, d’entourer l’Iran et le Hezbollah et d’établir de nouvelles bases militaires ?

Sans aller plus loin, comment peut-on être aussi à l’aise avec ce qui se passe ici en Autriche, en Hongrie, en Italie, au Canada concernant les mesures liberticides ? Mais il s’agit d’une vague d’extrême droite novax, alors tout est permis.

 

LES LIMITES DE LA MORAL ET DU DROIT

 

G.Bush promit en 1990 qu’en cas de dissolution du pacte de Varsovie, la Russie serait assurée que l’OTAN ne remplirait pas ce vide. Son successeur W.Clinton viola cette promesse en faisant rapidement entrer d’anciens pays du Pacte de Varsovie dans l’OTAN. Et pour comble, l’Ukraine ne faisant pas partie de l’OTAN, l’envoie du matériel militaire n’est pas prescrit légalement. En 2015 les accords de Minsk 2 (12) réitéraient la volonté de la Russie d’un cessez-le-feu et le retrait des armes lourdes. Il ne fut jamais respecté par les Ukrainiens soutenus par l’OTAN (13).

Au vu de l’histoire, il faut se rendre à l’évidence : le Droit, la moral et les Constitutions sont allègrement foulées aussi bien au niveau national qu’international. Ce qui guide le Pouvoir n’est ni la philanthropie, ni la démocratie, mais la conservation et l’expansion du pouvoir. Dans ce contexte, il est indéniable que le déploiement de l’OTAN en Pologne, dans les pays Baltes sont des menaces du point de vue de la Russie, des opportunités du point de vue des USA, une ruine du point de vue de l’Europe, des risques d’instabilité du point de vue du monde et un chaos dramatique pour les habitants du monde.

 

La vraie question depuis presque 20 ans est : pourquoi la Russie a tant attendu à mettre un frein réel aux menaces de l’OTAN ? La Russie a-t-elle cru en la bonne volonté occidentale ? La menace nucléaire et l’accumulation des troupes de l’OTAN ont-ils passé un point limite (14) ? La Russie n’avait-elle pas encore les moyens militaires, économiques ? Les victoires en Syrie, Afghanistan et le rapprochement avec les BRICS et la Chine en particulier lui permettent-elles d’intervenir et de rompre avec l’Occident ? Les blocs sont-ils prêts à une nouvelle partition du monde ? Peut-être même se sont-ils déjà entendus et mesurent-ils leur forces, sachant qu’ils ne se fondent in fine que sur le rapport de force guerrier ? Cela ne participerait-il d’une politique de diversion sur laquelle les blocs se sont mis d’accord (15) ?
Quoi qu'il en soit, ce sont les civils qui paient le prix du marasme, des calculs et de l’indifférence internationale.

 

CONSÉQUENCES

Habitants du monde

 

Occident (Europe et USA) (16)

L’aspect le plus extraordinaire de cette crise est la servilité des européens contre leurs intérêts et l’américanisation avec une homogénéisation culturelle. Cela s’explique tout simplement par la prise de l’appareil d’Etat par des serviteurs atlantistes auxquels les citoyens font confiance comme la solution du « moins pire ». Contrairement à l’Europe, les USA veulent des sanctions sévères contre la Russie car ils ont tout à gagner : ils sont loin. Les USA n’ont pas les moyens de combler les déficits énergétiques de l’Europe, sachant que la crise de 2008 et 2012 ont fait sombrer l’économie européenne dans une permanente récession. L’U.E s’endettera auprès des USA. Cette escalade permet de renforcer la domination américaine en coupant l’Europe de l’Asie. Cette stratégie de dépendance est en continuité avec les sanctions prises contre l’Iran en 2018 par Trump (17) qui obligea ainsi les européens, et notamment les français, à rompre les contrats avec l’Iran. Comme disait Chester Bowles, le chef de Economic Stabilization Bureau : « le véritable argument du planMarshall est un renforcement du système américain pour les années futurs ». Plus précisément il s’agit de :

Eurasie

Zones sud
On peut d’ores et déjà imaginer que les zones sud, déjà déstabilisées et exploitées depuis fort longtemps, vont connaitre une recrudescence de militarisations, de conflits et d’affrontements pour la simple raison que les blocs vont étendre leur développement et la recherche des ressources sur ces zones qui n’ont pas les moyens de rivaliser.

 

Ukraine

Maintenant que la carte globale a été esquissée, il est plus facile de comprendre la place géostratégique de l’Ukraine :

 

CHRONOLOGIE (22)

 

Au IX ème siècle Kiev était un des grands centres de la culture slave orientale qui a donné naissance à la Russie et à l’Ukraine (Terre de frontière). Vers le XIII ème siècle, l’Ukraine a été divisée et gouvernée par une variété de pays occidentaux. Au cours du XVII ème une république cosaque apparait. La seconde guerre mondiale des combats acharnés ont lieu, d’autant plus qu’une large partie du pays est acquis à la cause nazie. Le pays reste divisé jusqu’à ce que l’Union soviétique la consolide dans une république de manière artificielle et autoritaire avec des déplacements de populations. Elle ne devint une nation indépendante qu’en 1991. Toujours un enjeu entre l’Est et l’Ouest, le territoire Ukraine est étendu à la fois trop à l’orient russophone et trop à l’occident ukrainophone.

Sans entrer dans les détails des minorités polonaises, hongroises, roumaines et bulgares, la polarisation politique comprend des contours religieux entre les adeptes de l’église orthodoxe ukrainienne qui se rattache à Moscou et l’église orthodoxe ukrainienne autonome qui se réclame de Kiev. Malgré l’aversion envers les juifs bien connue et assumée par un segment des partisans de l’opposition, les juifs ukrainiens se sont divisés entre les pro et anti-gouvernements. Le gouvernement d’Israël qui se cache derrière la défense des intérêts juifs est très discret sur cette question épineuse et clivante.

 

Depuis 1991, indépendance du pays, les USA usant de la couverture européenne, n’ont cessé de pénétrer profondément le système politique. Cela s’est concrétisé sous le régime Eltsine qui a favorisé le pillage et la destruction de la Russie et de l'Ukraine par des mandataires politiques néolibéraux appliquant une politique d’austérité conforme au FMI.

 

Après 1991 l’Ukraine comme la Russie ont été soumis, en coopération avec un grand nombre de leur propres oligarques, à la désindustrialisation et à l’extraction des ressources naturelles par l’Occident. Les oligarques ont privatisé l’industrie sans réinvestir leurs bénéfices dans leur propre pays, mais au contraire en les déviant vers des comptes offshore et les marchés boursier de New-York et de Londres. Le résultat fut un boom économique pour… les occidentaux.

 

Depuis 2004, l’Ukraine connait des expériences ratées de politique néolibérale. L’Occident soutient un régime docile censé rejoindre le Marché commun et l’OTAN mais en tant qu’état client subordonné. A la suite de la « révolution » orange, l’U.E et la Russie s’installent dans un partage sensiblement égal des échanges avec les ploutocrates locaux, européens, israéliens et russes.

 

Au krach de 2008 la plupart de ses habitants sont touchés par la précarité. En 2010 les accords du FMI comportent une augmentation de 50% du gaz domestique, des réductions de pensions, des emplois, la privatisation des actifs et des biens publics. Ce sont les banques qui reçoivent le principal des paiements des intérêts du FMI. Les entreprises qui exportent à l’Occident sont favorisées.

En 2010 et en 2013, le pays fournit un navire de guerre à l’OTAN. Il est envahit par les conseillers militaires, héberge des navires de guerre, des troupes, des missiles offensifs avec une ambition et une insouciance qui surpassent l’imagination.

 

En 2013 l’Ukraine est essentiellement un état tampon non aligné. En septembre à la conférence de Yalta, l’ancien secrétaire à énergie américaine Bill Richardson parle de la révolution énergétique du gaz de schiste que les USA, dénué de toute responsabilité écologie, espère utiliser pour remplacer les réserves de la Russie afin d’affaiblir cette dernière et de rendre dépendant l’Europe.

 

2014. Mais en raison des conditions d’austérité draconiennes de l’ALEAC (Accord de libre échangeante l’Ukraine et l’UE approfondi et complet) et des conditions économiques plus favorables proposées par la Russie, l’Ukraine ralentit les négociations. Mais les médias savamment ré-organisés depuis 1991 par les USA notamment via leurs ONG, présentent la reculade de Ianoukovitch de manière négative.
Les puissances de l’OTAN n’attendent pas les élections et renversent le gouvernement, imposant des militaires néo-fascistes et une junte civile docile au Marché. Le nouvel ordre politique accélère la privatisation des entreprises publiques et des ressources, poussant à la rupture des liens commerciaux avec la Russie. Les néo-nazis bien entrainés par la CIA et le FBI supervisent la répression des citoyens bilingues et de l’opposition pro-démocratie. On garde en mémoire les photos du massacre d’Odessa sous faux drapeaux, avec l’incendie du siège syndical le plus important et la tuerie barbare comprenant des femmes et des enfants frappés à mort à coups de hache.

 

L’implication de l’Occident au coup d’état apparait notamment dans la célèbre conversation téléphonique de la diplomate Victoria Nuland avec l’ambassadeur Geoffrey Pyatt qui vante « les 5 milliards de dollars donnés pour l’U » depuis 1991 pour sa « démocratisation ». Pour fomenter un changement de régime, il s’agissait d’une part de s’appuyer sur des partis autoproclamés néo-nazi (Svoboda et Pravy Sektor ), sur Ianouchenko — « IATS est notre type » — et d’autre part de court-circuiter l’Europe réticente à cette politique agressive — « ce serait formidable d’avoir l’aide de l’ONU pour baiser l’U.E ». Du coté officiel, la NED (National endowowment for Democracy) continuait de promouvoir la démocratie en finançant des éléments néo-nazis proches de l’héritage Bandera qui commençaient à terroriser les membres du parlement Ukrainien pour qu’ils adoptent des loi néo-libérales.

Le pays n’ayant plus de souveraineté populaire, il en résulte une violation permanente de la Constitution avec une interdiction du statut juridique de la langue russe, mais aussi du magyar pour favoriser une culture scandinave aryenne néo-nazie.

Un médecin qui avait soigné des manifestants dit lors d’un enregistrement qui avait fuité sur YT que « Tous les éléments montrent que les gens - policiers et manifestants -, qui ont étés tués par des tireurs embusqués l’ont été par les mêmes tireurs ».

Derrière ce coup d’état démocratique se trouvent les intérêts capitalistes occidentaux et ceux des fonctionnaires locaux corrompus qui veulent finir de s’emparer des biens publics pour une redistribution vers le haut en faveur du 1%.

 

Mais la perte du marché russe entraine un chômage de masse, un coût élevé de l’énergie, un gonflement des déficits commerciaux extérieur du aux importations et un endettement auprès du FMI et de l’UE pour éviter une cessation de paiement. Faillites, diminution du revenu des ménages, destruction de l’industrie locale, pertes de l’investissement étranger en raison de l’instabilité, dette à long terme, inégalités.
« Les stratèges « de l’OTAN qui n’ont en tête que d’éliminer les rivaux, ne prennent jamais en compte les conséquences sur les populations. Ils pensent encore que le démantèlement de la Yougoslavie, de l’Irak, de la Libye sont de grands succès politiques.

 

Crimée et Donbass

La Crimée est le plus grand port commercial russe sur la mer noire à la croisée de pipelines entre la mer noir et la mer Caspienne. Le gouvernement russe est dans une situation difficile.

La main mise de l’OTAN visait à exclure la Russie des base militaires de Crimée pour les transformer en base militaires de l’OTAN, et à interrompre la chaine de production ukrainienne destinée à l’exportation militaire russe. Coup dur pour la Russie. Elle a répondu qu’en deux année le pays serait en mesure de reprendre une production nationale et que la Crimée serait intégrée. Malgré l’hystérie théâtrale des USA, le taux de participation de 83% avec une réponse favorable de 96% pour son rattachement à la Russie. Le résultat du vote n’avait rien de surprenant : avant le rattachement de la Crimée attribuée de manière artificielle à l’Ukraine en 1954 par Kroutchev, la Russie était en Crimée depuis le XVIII, notamment pour préserver le port de Sébastopol et pour des raisons de défense nationale et de population à majorité russe. C’est la même situation qui concerne les territoires de l’est (Donbass, Donetsk, Louhansk (23)), sauf que la Russie n’avait pas d’intérêts militaires immédiats et n’en voulait pas la responsabilité financière. C’est face à une présence militaire de plus en plus menaçante (24), que la Russie reconnait ces nouvelles républiques et s’engage dans la guerre.

 

FÉDÉRATION AUTONOME POUR L’UKRAINE

 

Allons-nous vers une invasion de l’Ukraine pour restaurer « la grande Russie » ou une avancée démocratique de « la grande Amérique » ? Ou une guerre au long court qui permettra d’asseoir une dictature planétaire ? Ou une guerre de façade pour des manœuvres de diversion ?

 

En tout état de cause, on ne peut que souhaiter un cessez-le-feu afin d’organiser la reconstruction selon :

L’espoir d’une telle résolution est bien maigre devant tant la folie. Car au fond c’est bien de folie qu’il s’agit. De quoi la guerre totale et permanente est-elle la manifestation ? Frayeur face à l’existence. Désir de contrôler l’existence. Anéantissement de l’existence.

 

DES FORCES POPULAIRES ET CITOYENNES

 

Les révolutions de couleur (25) posent une question extrêmement dérangeante : comment est-il possible que des élans populaires soient aussi souvent et rapidement récupérés (Serbie 1999, Géorgie 2003, Ukraine 2004, Liban 2005, Iran 2009, Libye 2001, Syrie 2011…(26)) ? En ce sens concernant l’Ukraine, les médias russes surestiment le rôle de la droite nationaliste tandis qu’elle est sous-estimée par les médias occidentaux : Maidan n’était pas constitué uniquement de mouvements ultra nationalistes, mais portait un large spectre politique et ethnique qui sortait de manière festive pour le prix des matières premières (27).

 

On connait le rôle des ONG qui s’appuient sur les parties les plus identitaires, violentes et mercenaires. Cette tactique de « l’essaimage » consistant à infiltrer la société civile d’ONG vise à donner l’impulsion au mouvement pour ensuite le récupérer grâce à une agitation anti-démocratique qui contrefait les soulèvements démocratiques. Les ONG, les fondations et les médias sont de concert avec les oligarques qui souvent siège au parlement. Par exemple, Pintchouk (28) deuxième homme plus riche d’Ukraine, possède des usines sidérurgiques, une fondation, un empire dans les médias, un réseau parlementaire, tout en interagissant fréquemment avec Wall street, les fondations Clinton, Blair et B.Gates. G.Soros dès 1991 s’est appuyer sur les ONG pour accentuer les divisions et favoriser l’instabilité.

Par ailleurs, les politiques néo-libéralistes mondialistes en engendrant le précariat, la guerre et la peur rendent serviles et enflamment les rivalités ethniques. La technique semble imparable : tandis que les médias s’occupent de manipuler les émotions et les espoirs, les ONG dirigent de l’intérieur et les ploutocrates s’emparent des Institutions. Le peuple veut rarement la guerre : il faut un récit dramatique basé sur la diabolisation et la polarisation, de la division interne et de la contrainte externe.

 

Sachant cela, qu’est-ce qui pourrait faire qu’un mouvement humain reprenne son destin en main pour éviter la guerre totale et permanente ? La question reste ouverte.

 

UNE VISION DU FUTUR

 

Nous avons créé de l’information libre avec des groupes d’experts indépendants, alerté les parlementaires. Nous nous sommes emparés des leviers du droit et fait des appels vibrants au nom des plus belles valeurs éthiques. Nous sommes descendus dans les rues et avons bloqué pour un instant le rouleau compresseur du Pouvoir. Nous avons informer, former, éduquer. Ca n’a pas suffit. Loin s’en faut.

Qu’est-ce qu’il manque ?

J’ai l’impression que nous manquons d’ancrage. Un ancrage dans l’appréhension du réel. Un ancrage qui nous permette de comprendre vite et au plus profond les enjeux et d’aller à la source des problèmes. Un ancrage qui nous donne l’intuition dans les relations, les conflits et l’orientation des groupes humains. Un ancrage qui donne le courage de sortir des dogmes et des légitimités. Un ancrage qui laisse monter la vision d’un avenir autre.

 

Un mot me vient : transmission.

S’ouvrir à la transmission non seulement de l’héritage humain, mais surtout au flux qui nous dépasse et nous ramène à la continuité entre la vie et la mort. Transmission entre les corps, les esprits, les générations, les territoires.

 

Alors nous pourrons espérer avoir les moyens de fédérer des groupes solides, de redonner vie à l’imaginaire, de trouver la force pour une inspiration, un espoir communs et les chemins d’accomplissement…

Alors nous pourrons espérer réduire les budgets militaires fous, arrêter l’expansion de l’OTAN pour conquérir le monde, désamorcer le complexe militaro-industriel planétaire…et qui sait  : prendre un autre voie que celle nihiliste de la folie du contrôle, de la terreur et de la guerre totale et permanente…

Encore faut-il enlever les oripeaux de la bonne conscience et en soi-même, reconnaitre ces forces mortifères pour avoir le loisir de les transformer…

 

***

(1) https://www-dcclothesline-com.translate.goog/2022/02/02/hidden-pfizer-trial-data-shows-that-all-vaccinated-women-in-pregnancy-lost-their-unborn-babies/?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=ajax

(2) https://www.securite-mag.com/2017/07/18/dubai-robotisation-de-police-marche-grace-a-lintelligence-artificielle/#.YikxPS17Tdc

(3) https://www.senat.fr/lc/lc263/lc263.pdf

(4) https://centerforhealthsecurity.org/event201/

(5) http://le-blog-sam-la-touch.over-blog.com/2022/03/kiev-a-tente-de-dissimuler-de-toute-urgence-les-traces-d-un-programme-biologique-militaire-finance-par-le-departement-de-la-defense

(6) https://www.capital.fr/economie-politique/otan-2030-il-faut-stopper-ce-train-fou-avant-quil-ne-soit-trop-tard-1396756

(7) https://boowiki.info/art/doctrines-politiques-des-etats-unis/wolfowitz-doctrine.html

(8) https://documents1.worldbank.org/curated/en/848411468156560921/pdf/WPS5316.pdf

(9) https://assurance-vie.ooreka.fr/astuce/voir/676065/loi-sapin-2-et-assurance-vie

(10) https://www.cairn.info/revue-critique-internationale-2005-2-page-109.htm « Si le successeur de Koutchma est soutenu financièrement par des fondations et des entreprises russes, c’est parce que Poutine souhaite le maintien au pouvoir d’une élite ukrainienne qui parle le même langage que les dirigeants russes. Iouchtchenko, qui a au contraire pour modèle des démocraties occidentales et souhaite une future adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, est perçu comme une menace pour la politique russe de maintien d’une sphère d’influence dans l’ancien espace postsoviétique. »

(11) https://www.leconflit.com/2018/05/endiguement/containment-strategie.html

(12) https://horlogedelinconscient.fr/wp-content/uploads/2020/10/Accords-de-Minsk-2-Texte-integral.pdf

(13) https://www.legrandsoir.info/nous-n-acceptons-pas-la-domination-de-l-otan-interview-de-m-lavrov-ministre-des-affaires-etrangeres-de-la-russie-avec-al.html

(14) https://www.anguillesousroche.com/securite/poutine-ordonne-a-larmee-de-detruire-les-laboratoires-biologiques-en-ukraine-alors-que-les-etats-unis-eliminent-les-preuves-de-leur-existence/

(15) https://dailyexpose.uk/2022/03/01/russia-distraction-uk-gov-revealed-triple-vaccinated-account-9-in-10-covid-deaths/

(16) https://comedonchisciotte.org/giorgio-bianchi-stanno-usando-lucraina-per-distruggere-leuropa/

(17) https://www.hfw.com/Sanctions-contre-l-Iran-la-riposte-europeenne

(18) https://www.mediapart.fr/journal/france/dossier/dossier-laffaire-alstom

(19) https://www.upr.fr/liberation-de-la-france-de-lunion-europeenne-frexit/l-union-europeenne-est-subordonnee-a-l-otan/

(20) https://www.courrierinternational.com/article/geostrategie-lorganisation-de-cooperation-de-shanghai-accueille-liran-et-selargit-louest

(21) https://francais.rt.com/international/96677-mexique-ecarte-toute-sanction-anti-russe-oppose-censure-medias-russie

(22) Pour cette chronologie je me suis inspiré du livre sous la direction de Stehen Landman : Flashpoint in Ukraine, how the us drive for hegemony risks world war III, 2014, Clarity Press.

(23) https://arretsurinfo.ch/discours-de-poutine-en-2007-a-munich-sur-les-dangers-de-la-gouvernance-unipolaire/

(24) https://arretsurinfo.ch/la-russie-demande-que-les-etats-unis-retirent-leurs-armes-nucleaires-deurope/

(25) https://www.cairn.info/revue-tiers-monde-2008-1-page-55.htm

(26) https://www.monde-diplomatique.fr/2005/01/GENTE/11838

(27) https://www.cairn.info/revue-critique-internationale-2005-2-page-109.htm#no32

(28) https://qactus.fr/2022/03/05/ukraine-le-financier-le-plus-notable-du-bataillon-azov-est-loligarque-juif-ukrainien-israelien-ihor-kolomyskyi-lun-des-oligarques-les-plus-corrompus-dukraine-ce-qui-pour-lukraine-en/

 


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