Nouvelle vague du COVID-19 ; news et situation au 5 novembre

par Bernard Dugué
jeudi 5 novembre 2020

 Pour commencer, une invitation à regarder cette première vidéo Covid-19 proposée sur ma chaîne YouTube (cliquer ICI, merci). D’autres seront enregistrées et si les réactions sont positives, je continuerai l’expérience.

 

 1) Nous saurons dans quinze jours si nous sommes tirés d’affaire. Les entrées en hospitalisation augmentent mais très loin d’une exponentielle, comme les réanimations qui en découlent, avec une pente élevée mais rien de comparable avec fin mars 2020. Si mes estimations sont correctes, le pic de contamination a été franchi depuis quelques jours. Une décélération des entrées devrait se produire dans une semaine. Un plateau d’ici deux à trois semaines puis descente. C’est un scénario plausible. Mais on ne voit rien venir à ce jour avec des hospitalisations élevées mais en proportion moins de réanimations (Je m’en tiendrai aux réanimations, je pense qu’il faut laisser de côté les hospitalisations). Au vu des chiffres de ce jour, mes estimations étaient sans doute optimistes et je reconnaîtrai être passé à côté dans mes projections. Verdict dans 15 jours. C’est en général la règle, les projections collent peu souvent aux événements, que ce soit en épidémiologie ou pour une élection présidentielle américaine.

 

 2) En passant je ne demande pourquoi dans les prévisions de l’Institut Pasteur il y a un scénario de référence, un scénario pessimiste et un scénario catastrophe. Pourquoi n’y a-t-il pas de scénario optimiste ? Parce que le principe de précaution s’y oppose. A l’inverse, lorsque l’on adopte le principe de l’audace et de la prise de risque, un scénario optimiste est de mise. Je suis certain que la plupart de ceux qui tentent des choses risquées, incertaines, et réussissent (ou pas) sont de tempérament optimiste. Comme disait à peu près le philosophe Alain, le pessimisme est de lucidité l’optimisme est de volonté.

 

 3) En revanche, si une accélération se confirme, que la pente augmente ces dix prochains jours, la donne change et nous serons dans la fourchette haute des estimations de l’Institut Pasteur, autrement dit 6600 réanimations vers le 15. Par ailleurs, une forte accélération indiquerait alors que des éléments importants de l’infection virale et de la réaction de l’hôte ont échappé à la science.

 

 4) Dernière info. Une découverte décisive (et peut-être sismique) sur le mécanisme viral du SARS-CoV-2 est peut-être en train d’émerger. Je ne vous en dis pas plus pour l’instant

 

 5) Pour le reste, le tragique sonne à notre porte. Il faudra choisir entre atténuer l’engorgement des soins, sauver des malades, des vies supplémentaires ; ou sauver la société, la vie, la culture, l’économie n’étant qu’un moyen au service de la vie d’un peuple, d’une nation. Personne ne peut nier que les contraintes sanitaires ne peuvent qu’abimer la société, aggraver l’état de santé physique et psychique des Français. Le confinement dans un contexte anxiogène, l’impossibilité d’acheter des biens de consommation pour rendre moins triste la vie, l’absence de perspective de sortie de crise. Sans compter l’activité sportive réduite. En plus, l’impossibilité de sortir interdit de recevoir les quelques rayons de soleil qui favorisent la vitamine connue pour être utile aux défenses immunitaires. Que veut le gouvernement, que nous soyons tous malades, tous égaux ?

 

 6) Il se dit que la vague de novembre serait supérieure à la vague d’avril si le schéma épidémiologique du Covid-19 est calqué sur celui de la grippe espagnole. La vague de novembre 1918 fut terrible comparée à la « grippe de trois jours » observée l’été précédent. Sauf que la décalque n’est pas justifiable d’une part et que d’autre part, la vague terrible de novembre 1918 correspond sans doute au Covid-19 d’avril 2020. Auquel cas, la phase de novembre devrait être calquée sur la vague grippale de mars 1919 dont les décès enregistrés sont pour une bonne part imputables à des infections bactériennes. Cela dit, la comparaison n’a pas forcément de sens, la pandémie de 1918 étant grippale alors que celle de 2020 est causée par un corona. De plus, le confinement a modifié la donne. Une première vague sans confinement aurait fait 60 000 morts et maintenant, la plupart seraient immunisés si bien qu’une nouvelle vague automnale aurait fait beaucoup moins de morts qu’actuellement.

 

 7) Résumé de la situation actuelle en mode optimiste. Les entrées en hospitalisation augmentent et devraient se stabiliser. Elles ont quelque 10 jours de décalage avec les contaminations. Les réanimations épousent le taux de positivité. Or, ce taux se stabilise. On pourrait envisager que le pic des contaminations ait été déjà franchi, du moins dans certaines régions (il y a un biais sur ce taux lié à la proportion de patients symptomatiques qui augmente. Une positivité peut augmenter alors que les contaminations diminuent légèrement). Pour le dire autrement, le nombre de contaminés est devenu supérieur au nombre de contaminables si mon estimation est correcte. Ce qui laisse augurer un plateau et une descente. Le paramètre déterminant dans cette analyse épidémiologique, c’est le ratio entre cas réel et cas détectés. Je l’ai estimé à 8 voire 10. C’est ce paramètre qui déterminera la hauteur et le moment du plateau.


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