Nucléaire : les emplois prioritaires
par Atome gagnant
samedi 6 juillet 2013
En période de crise, la création d’emplois est une priorité pour les gouvernants. Pourtant, en France, l’un des secteurs les plus dynamiques en termes d’embauche, le nucléaire, est constamment menacé par les gouvernants. Alors que le taux de chômage bat des records et que l’industrie nucléaire recrute abondement, François Hollande et son nouveau ministre de l’énergie et de l’environnement, Philippe Martin, auront-ils le courage politique de revenir sur la volonté de réduire le parc nucléaire français.
Embauches massives dans le secteur nucléaire
Ces dernières années, l’industrie nucléaire a massivement embauché, alors que le reste du parc industriel français s’effondrait peu à peu. A elle seule, une entreprise comme Edf a créé près de 6000 nouveaux emplois en 2012 et devrait en créer autant en 2013.
Et ce phénomène n’est pas près de s’arrêter. Rien que les prestataires des grands groupes énergétiques français ont prévu un nombre de créations de nouveaux emplois compris entre 10000 et 15000 lors des 10 prochaines années.
La demande est tellement importante, que les prestataires ne parviennent plus à trouver de salariés qualifiés. Depuis quelques temps, ils s’inquiètent de ne pas pouvoir recruter autant de salariés qu’ils en ont besoin. Le monde à l’envers !
Face à ce problème incroyable quand on connaît l’état des autres secteurs économiques, les pouvoirs politiques essayent de trouver des solutions. Ainsi, le célèbre Jean-Michel Baylet, président du parti radical, qui s’était présenté à la primaire socialiste pour les dernières présidentielles, a décidé de prendre ce problème à bras le corps, conscient qu’il s’agit surtout d’une formidable chance pour l’emploi en France, une forme de problème de riche, comme on dit dans son Sud-Ouest natal :
« Contrairement à ce que l’on voit partout ailleurs, nous avons la chance d’avoir à notre porte une industrie qui recrute. C’est le rôle des élus locaux de prendre conscience des difficultés des employeurs à embaucher, et de réagir au plus vite pour créer les conditions afin qu’ils trouvent du personnel. »
L’ambiguïté présidentielle sur un dossier trop politique
Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, chargé de la « réindustrialisation » de la France et de lutter contre le chômage et les fermetures d’usines, est évidement personnellement opposé à la fermeture de Fessenheim et à la réduction de la part de nucléaire dans le mix énergétique français. Il considère même publiquement que le nucléaire est « une filière d’avenir ».
Tout comme le peuple de France, qui semble avoir beaucoup appris avec le débat dur la transition énergétique, puisque les Français sont désormais 59% à vouloir maintenir notre parc nucléaire tel quel, contre 54% il y a trois mois, juste avant que le gouvernement ne lance le débat.
Alors que l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) vient de donner un avis satisfaisant pour le prolongement des centrales françaises sous certaines conditions, comment François Hollande justifiera-t-il son projet de détruire des milliers d’emplois ? Pourra-t-il, face à la France, refuser de prendre ses responsabilités et continuer à faire la politique de l’autruche, dans le seul but conserver Cécile Duflot au gouvernement et de maintenir l’illusion d’une gauche plurielle, quand Les Verts, le Front de Gauche et les Communistes passent leurs journées à critiquer violement l’action gouvernementale ?
L’heure n’est plus aux palabres électoralistes et aux calculs politiciens : des dizaines de milliers d’emplois sont en jeu et part les temps qui courent, c’est précieux.
François Hollande sait très bien ce qui lui reste à faire…