Nuit Debout : beaucoup de bruit pour rien ?

par Robin Guilloux
vendredi 22 avril 2016

Pour paraphraser Sartre, le libéralisme est l’horizon indépassable de notre temps. le marché est partout et le spectacle qui en fait partie. Vous faites partie du marché, je fais partie du marché, Finky fait partie du marché... Nous faisons tous partie du marché et le spectacle fait partie intégrante du marché.

Les casseurs aussi font partie du spectacle... et ça fait voter les gens autour de moi pour le FN, qui fait aussi partie du spectacle... un spectacle que l’on contemple (mais pour combien de temps ?) à travers un « plafond de verre ».

Mais faudrait quand même faire gaffe, parce qu’entre nous soit dit, si le plafond saute, fini de rigoler ! Qui a lu la fable de La Fontaine : « Les grenouilles qui demandent un roi » ? On ne lit plus La Fontaine de nos jours, on ne lit plus rien d’ailleurs... Dommage.

Vous verrez qu'on finira par regretter Flamby.

On ne refera pas mai 68 (les accords de Grenelle et la révolution sexuelle) pour une raison évidente, c’est qu’il n’y a plus de classe ouvrière et que la Révolution sexuelle a été faite pour le meilleur et pour le pire avec la légalisation de la pilule et de l’avortement sous Giscard d’Estaing, mais une immense classe moyenne abêti et puérile qui vient manger dans la main de l’Etat Providence.

Que veulent les gens ? Consommer, avoir de l'argent et ne pas trop se fatiguer. Et que disent les lycéens ? Qu'ils veulent de l'argent pour consommer et que dit la CGT et que disent les gens de "Nuit debout"... qu’il n’y a pas assez d’Etat Providence et que Papa président ne s’occupe pas assez bien de ses nenfants (Papaouté ?)

Mais le problème c’est que vous ne pouvez pas avoir le beurre et l’argent du beurre : le libéralisme (le fric) et l’Etat Providence, parce que ce n’est pas l’Etat qui crée les richesses, mais les Entreprises. L’Etat ne sait faire que deux choses : augmenter les impôts et recruter des fonctionnaires, en résumé, créer des freins, mais ça ne s’appelle pas « créer des richesses »...

Le problème aussi, c'est que la capitalisme crée du chômage structurel. La solution, comme le dit quelqu'un sur ce site, serait de donner de l'argent à tout le monde, du début à la fin de la vie (le revenu à vie) et de laisser le travail et le salariat en option. Tout le monde aurait de quoi vivre et ceux qui auraient envie de travailler un peu plus d'argent. Pourquoi pas, après tout ?

Mais si vous nationalisez les Entreprises, vous aboutissez au collectivisme, c’est-à-dire au partage de la misère (au moins, il n'y a pas d'envieux) et à une oligarchie qui s'arrange pour faire taire les envieux (en URSS on appelait ça la "nomenklatura") et au flicage généralisé.

Seriza en Grèce : avouons qu’ils étaient plus nombreux sur l’Agora que "Nuit debout" sur la place de la République... un spectacle écrit d’avance... Much ado about nothing... Oui, s’ils étaient sortis de l’Union européenne, ça aurait eu de la gueule, mais non. Tout ça pour ça... Finir par aller manger dans la main de la commission de Bruxelles.

Et on est tous pareils, comme Cohn-Bendit, comme Barroso (un ancien Mao recruté par l’ambassadeur des Etats-Unis de l'époque). Comme Lula au Brésil et Dilma Rousseff. Les gens feraient n'importe quoi pour de l'argent, sauf les saints, mais c'est une espèce en voie de disparition. L'argent est le nerf de la guerre. Comme dit Pascal Bruckner "l'argent est une promesse qui cherche une sagesse."

Ceci dit, il y a encore des tas de choses intéressantes et vraiment utiles à faire : accueillir un réfugié chez soi (au lieu de se contenter de s’indigner), faire partie d’une association, apprendre à jouer du piano, lire Proust... A condition d'avoir quand même un peu d'argent, mais avec les impôts confiscatoires et le socialisme...

Mais franchement, aller chercher des solutions du côté du communisme, après tout ce que l'on devrait savoir sur l'Histoire du XXème siècle...


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