Occident contre Russie quelles leçons et quelles perspectives à ce stade ?

par Nicolas36
jeudi 12 janvier 2023

L’année 2022 est bouclée. On peut faire un bilan des 10 Mois de guerre en développement en Ukraine.

Guerre de « Proxy » Ukrainienne des USA, leur bras armé en Europe, l’OTAN et la Fédération de Russie.

On peut tirer quelques leçons de ce conflit avec le recul de presque un an.

Afin d’étayer cette analyse, on trouve ici en début les références qui ont été utilisées pour réaliser ce texte.

Le conflit dénommé « opération spéciale » par la Russie et « guerre d’agression » par les alliés Occidentaux (l’OTAN principalement) est suivi à travers divers analystes depuis son entame.

Certaines sources remontent à 2014, mais la plupart foisonnent depuis fin 2021.

en premier lieu les cartes tactiques :

 

Military Summary & Analysis - Chaine YT quotidien basé sur les cartes Ukrainiennes et Russes réalisé en langue Anglaise - informations sur l’état du front avec détails, l’analyste (russophone) semble disposer d’informations directes des deux états majors.

THETI mapping - Chaine YT hebdomadaire en langue Anglaise. Approche prospective, l’analyste (US) tire des conjectures stratégiques à partir de la situation.

DPA & DPA War - Chaines YT quotidiens en langue Anglaise établi à partir des cartes Ukrainiennes et Russes. L’analyste (Chinois basé à Singapour) complète ses commentaires par de multiples visions tactiques issues des combats. Langue Anglaise. C’est un observateur des plus objectif car il s’attache à des recoupements avant d’entériner les annonces. Surtout il n’est pas Occidental, ni Russe de sensibilité.

Heeresakademie Österreich - Chaine YT de l’académie militaire Autrichienne - commentaires occasionnels sur l’état du conflit sur le terrain en langue Anglaise.Le commentateur est officier supérieur de l’Etat Major. Rappel : le pays n’est pas membre de l’OTAN.Commentaires purement techniques sur les mouvements et l’armement.

New World Econ - Chaine YT Hebdomadaire en langue Anglaise. Analyste (US) surtout stratégie de terrain et conjectures à partir des cartes Ukrainiennes retouchées. Pas de détails tactiques mais approche assez objective.

Les conflits en cartes - Chaine YT en langue Française réalisé suivant la carte Ukrainienne et corrigées avec des commentaires. Analyse prudente moyennement détaillée mais toujours en décalage avec les faits.

Weeb Union  : Chaine YT en langue anglaise. Analyste jeune qui suit heures par heures les évolutions du conflit sur le terrain. Il semble disposer de nombreuses sources qu’il étudie et recoupe autant par des voies multiples que par un travail topographique détaillé. Ce commentateur recherche le lieu de prise et la date de prise de chaque vidéo. Ses analyses sont pertinentes et sans parti pris.

 

Les analyses du conflit en terme géo stratégiques & géo politiques :

The New Atlas - Chainer YT hebdomadaire en langue Anglaise. L’analyste (US basé en Asie) est un ancien militaire. Il commente et décrypte les annonces du Pentagone au sujet de la nature et du volume des armes livrées à l’Ukraine. Analyse des articles portant sur le conflit des principales publications mainstream US.Expertise militaire palpable.

The Duran & les deux analystes sur leurs chaines YT respectives soit Mercouris et Christoforou. Chaines YT en langue anglaise. Ce sont des commentaires sur la situation politique et diplomatique autour du conflit USA,Ukraine vs Russie. On y trouve de nombreuses nouvelles non diffusées sur les chaines de médias principales.

Mon texte à proprement parler aborde :

 

Une guerre conventionnelle intensive du 21 unième Siècle s’apparente aux tactiques qu’on a connu lors de la première guerre mondiale en 14-18 ; une guerre de tranchées et de bunkers sur plusieurs lignes. On y retrouve aussi une tendance lourde de batailles rangées en milieu urbain qui ont aussi eu lieu en 39-45 ainsi Stalingrad ou Berlin.

Les grands mouvements blindés de « 39-45 semblent dépassés. Ainsi les colonnes Russes blindées en Février à Kiev, ont été stoppées par une arme d’infanterie ravageuse : le missile portable anti tank.

Les prémisses de ce type d’arme ont commencés à démontrer leur efficacité à travers l’usage du panzerfaust en 45 (mais restant dangereux, voire fatal pour le servant, car utilisable trop prés du tank).

Les lance missiles portables actuels tirent des engins quasi guidés sur des longues distances qui permettent la dissimulation du servant avec un grand facteur de succès.

Lancer des attaques blindées contre des lignes d’infanterie retranchées devient très couteux pour l’assaillant.

A tel point que la question de l’utilité de l’arme blindée roulante se pose (ou tout du moins la tactique d’utilisation dans ce nouveau contexte) traditionnellement héritée de la seconde guerre mondiale, la Russie a créé une grosse masse de manoeuvre blindée qu’elle considérait comme décisive pour l’emporter sur le continent contre un agresseur venu de l’Ouest.

On constate actuellement l’énorme volume de tanks Russes en stock depuis la guerre froide qui réapparaissent sur le champs de bataille : T55 , T62, T72 , T80 puis T90 ; des modèles issus des années 50 jusqu’aux plus récents.

Cette profusion de matériel engagés démontre que les pertes de tanks Russes sont lourdes et qu’un T90 récent ou un T55 de 1950 ne change pas la donne.

La tactique d’utilisation blindée semble évoluer ver une arme qui n’avance qu’en terrain détruit préalablement afin de limiter les pertes de l’infanterie et non plus en facteur brisant brutalement les lignes. La stratégie de la « blitzkrieg « a vécu ! Le système de défense Maginot renait de ses cendres.

La reine des batailles de notre époque semble être l’artillerie, une arme qu’on jugeait complètement périmée.Deux doctrines d’artillerie s’affrontent sur le terrain :

Une artillerie « de précision » qui correspond à la doctrine Occidentale.

Une artillerie de rupture qui est classiquement celle de l’origine des canons.

On constate que l’artillerie de rupture en usage dans l’armée Russe prend largement le dessus sur la doctrine Occidentale. Les moyens coûteux fournis par les armureries de l’OTAN peinent à faire la différence avec les canons Russes conventionnels.

On distingue deux raisons qui expliquent la situation (plus quelques détails qui pèsent lourds dans la balance).

L’artillerie Occidentale (H777, Caesar etc ) ont été conçus pour être très mobiles donc de construction légère comme du titane pour le 777 US. Cela rend ces canons assez fragiles et nécessite des servants biens formés et des moyens logistiques de maintenance proches.

Ce n’est pas une artillerie de masse : la précision et la portée de tir exigible ( + - 25 M et 40 à 50 Km de portée) impose un processus de production très lent et très précis des tubes .

Un tube pour Caesar demande deux ans de stockage sur parc afin de stabiliser le métal avant de multiples usinages. Le rythme de production est de quelques matériels par ans. La doctrine Occidentale n’exige pas de disposer de nombreux canons de ce type.

L’approche US du 777 est identique. Cette arme était aisée à déplacer par hélicoptère au Vietnam pour être déposée sur des pitons et apporter un appui feu aux bataillons de marines en chasse au Viet Cong dans la jungle.L’armée US ne se déplaçant que sous un appui feu au sol par canon de précision ou par appui feu air en terrain découvert ( rare en Indochine).

En résumé, l’artillerie Occidentale répond à un cahier des charges de guerre contre des pouilleux armés de kalashnikovs incapables de contre battre les canons, mais certainement pas pour des actions de barrage et de saturation.

Ces types d’armes, extrêmement précises, ont une grande efficacité pour détruire à distance des objectifs fixés par quelques tirs ciblés.Barrer la route à une colonne en mouvement exige de nombreux canons et une grande cadence de tir.

Actuellement bien 30% de l’artillerie Occidentale fournie aux Ukrainiens est en maintenance permanente à l’arrière par usure anticipée ou casse. Tirer 150 obus de suite à grande cadence, les 777 et les Caesars n’apprécient pas trop longtemps.

Là dessus quelques détails :

Outre que l’OTAN n’est pas en mesure de livrer des centaines de canons de ce type, la maintenance ne peut se faire qu’à bien mille KM du front en Pologne ou en République Tchèque.

Il s’ajoute à cela la problématique des munitions. Les Occidentaux n’avaient aucun intérêt à constituer des millions d’obus de 155 mm (standard OTAN), en dépôts.La haute précision requise des différents matériels à rendu le standard 155 mm complètement théorique.Chaque type de canon exige sa munition spécifique pour être efficace.

La vie des artilleurs Ukrainiens est rendue compliquée par la rareté des munitions et leur adéquation.Ainsi de nombreux canons sont usés prématurément, voire détériorés par l’introduction forcée de munitions inadéquates.

Face à un assaut Russe, l’exploitation du matériel Occidental ne permet pas de faire une quelconque différence au contrario de toute la propagande des Médias.

Des cibles précises sont détruites chez les Russes indubitablement, et force renfort de publicité suivent, mais rien de décisif n’est obtenu en réalité tactique.

On est obligé de constater que la masse de l’artillerie Russe surpasse les moyens Ukrainiens et Occidentaux sur le terrain.

Ce fait est reconnu par ces derniers mais on ne perçoit pas de réponses sur ce point par l’OTAN à ce stade du conflit sinon que l’Ukraine utilise son artillerie de l’époque soviétique et les Occidentaux achètent force munitions spécifiques et canons partout dans le monde ex satellite de l’URSS.

Les canons OTAN sont assez peu présents et les munitions de 155 arrivent au compte goutte (surtout celles qui sont extrêmement couteuses).

In fine, les forces Ukrainiennes s’abritent le plus souvent derrière un ensemble de fortifications en profondeur sur l’ensemble du front du Dombass. Ces fortifications ont été construites depuis 2015 et puissamment dotées de canons et de munitions. La perforation de ce type de défense est quasiment impossible sans procéder à l’annihilation totale des supports arrière soit blindés, artillerie et lance missiles. Tout ceci dû à la portée longue et la précision des armes actuelles.

Ceci explique la multitude de bombardement exercé par les forces Russes et leur avancée lente dans ce secteur. La tactique suivie est la destruction des supports arrières et l’investissement des voies d’approvisionnements afin d’étouffer les fortifications.

Lors de la seconde guerre mondiale, on a observé des lignes de front considérables ou se battaient des effectifs d’armées de plusieurs centaines de milliers de combattants appuyées par des dizaines de milliers de blindés et d’artillerie.

Le front Ukrainien mesure 1000 Km au total. Le terrain est diversifié et les unités de combat sont de nature polyvalentes.

On manoeuvre en terme de base des bataillons de 500 à 800 hommes de chaque cotés. Ces unités de combat sont fortement mécanisées et disposent de moyens d’assaut, de rupture, d‘artillerie classique et de lance missiles multiples.

Ces unités sont protégées par des systèmes mobiles de défense aérienne car l’observation du champs de bataille et également des bombardement ciblés sont réalisés par des drones.

L’usage massif de drones pour repérer et régler des tirs, pour bombarder des cibles précises et pour brouiller les radars de tir adverse est l’élément nouveau et incontournable de cette guerre conventionnelle.

Les forces Russes sont extrêmement polyvalentes en moyens et disposent de nombreux matériels dans leurs bataillons ou dans leurs brigades suivant la taille des objectifs.

Un problème des forces Ukrainiennes malgré un effectif engagé nettement favorable, est la pauvreté en moyens d’assauts blindés et de transport. Cet état de fait entraine des pertes humaines importantes pour l’Ukraine lors de ses différents assauts ou offensives.Le différentiel de puissance de feu à joué son rôle en faveur des forces Russes.

La reprise du terrain dans les Oblast de Kherson et de Kharkiv fut donc certainement un succès tactique obtenu par un sureffectif local mais les pertes ont été probablement très lourdes. On observe que il n’y a pas eu continuité de cette dynamique coté Ukrainien.

A l’heure actuelle, la tactique de combat Ukrainienne sur le terrain reste de s’accrocher à des fortifications naturelles ou construites en y maintenant des troupes peu mobiles issues des réserves et de la conscription.

Ces troupes sont peu formées pour le combat et payent un lourd tribut humain pour conserver le terrain face aux bombardement d’annihilation russe. Les troupes professionnelles, relativement mobiles et bien équipées sont utilisées depuis l’arrière à mener des mouvements de soutien au front er des offensives lors qu’une opportunité de point faible du front russe se précise.

Objectivement l’Ukraine et l’OTAN jouent le pourrissement du conflit au prix de très lourds sacrifices de soldats récemment appelés. Les Russes, pour leur part, pratiquent une méthode d’écrasement en utilisant des bombardement massifs conventionnels et missiles sur tout les points de résistance.

Leur démarche tactique est de saigner l’armée Ukrainienne à blanc et de contourner les blocs de forteresse afin de les étouffer par encerclement.Cette guerre est une guerre d’attrition.

Hormis la domination par l’artillerie, les forces aériennes jouent un rôle plutôt réduit sur le front.

L’aviation Ukrainienne est très réduite et l’appui au sol est quasi inexistant.

La puissance destructrice des missiles anti aériens, qu’ils soient d’infanterie ou portés, interdit quasiment l’usage d’attaques à basse ou moyenne altitude sous peine de destruction totale des aéronefs.A ce titre, l’usage des hélicoptères d’attaque ou de transport, prés du front se révèle une démarche suicidaire. Au point que ce type d’outil reste comme appui logistique à l’arrière du front.

Les Russes utilisent des bombardiers lourds pour lancer des missiles guidés ou des missiles de croisière mais ils opèrent en altitude et effectuent leur missions à l’intérieur de leurs zones de protection. Peu d’avions hostiles se risquent au dessus de l’Ukraine comme de la Russie.

Les attaques aériennes sont essentiellement le fait des missiles à longue portée et des drones suicides. Tout ces matériels sont soit pré programmés soit guidés en cours de vol. Ils sont redoutablement précis pour la destruction de cibles en arrière du front ainsi que des infrastructures.

Les Russes dominent le conflit par missiles en terme de quantité et de qualité. L’Ukraine réplique avec les moyens MLRS et Drones fournis par les USA mais le rapport de volume est de 1 contre 10 au mieux.

L’OTAN possède des systèmes perfectionnés de missiles ainsi que les Russes mais les quantités disponibles dans les stocks Occidentaux sont très faibles et l’infrastructure de production est largement insuffisante.L’Ukraine est dominée en artillerie, en missiles longue portée et en munitions correspondantes. Le déficit d’aviation ne joue pas un grand rôle.

On peut s’interroger sur l’interêt de l’aviation de combat classique dans les guerres modernes au vu des événements.

Le fait reste que la force aérienne Occidentale est construite pour obtenir une domination du ciel à l’aide d’une première frappe qui se doit d’être décisive. A ce titre les USA ont développés depuis 20 ans une doctrine d’avions indétectables au radar. Ils disposent de bombardiers (B1) et de chasseurs bombardiers (F22 et F35) qui sont des aéronefs capables de furtivité et disposant de technologies de contre mesure de 5ème génération.

Au même titre, la doctrine Russe depuis 40 ans , est de disposer d’un système hautement perfectionné de détection des menace aériennes et de missiles de destruction intelligents agissant en masse sur des altitudes et des distances élevées.La réputation de la DCA Russe est redoutable.

En l’état actuel, la technicité élevée des avions Occidentaux ne permet pas de livrer ces matériels aux Ukrainiens compte tenu de la longueur de formation requise et de l’énorme infrastructure exigée. Outre le fait que l’apparition de tels avions pourrait impliquer l’OTAN directement dans ce conflit avec les risques d’escalade nucléaire.

En théorie, on peut s’interroger sur la supériorité aérienne de l’OTAN. Les Russes disposent de missiles balistiques guidés de nature hypersoniques. Cela implique que leur vitesse de déplacement les rends impossibles à repérer et à intercepter. Ces missiles ont été déjà testés par les Russes et ils semblent disponibles au combat si besoin.

Une première frappe de missiles hypersoniques à charge conventionnelle peut détruire les peut être 50 ou 60 base d’aviation militaire en Europe, les stations radars et les centres de commandement aériens en quelques 20 minutes.

Hormis les appareils embarqués sur mer, l’essentiel des forces aériennes furtives ou non peuvent être détruites ou inutilisables en moins d’une heure sur tout le secteur controlé par l’OTAN en Europe.

Ceci uniquement par des moyens purement conventionnels. La réponse nucléaire restant sous la responsabilité des politiques de l’Ouest. Une réponse nucléaire contre une attaque conventionnelle, fut elle catastrophique, resterait un problème compliqué pour l’OTAN.

Quoi qu’il en soit l’arme aérienne classique pilotée par de l’humain a peut être pris un coup de vieux via ce conflit en Ukraine.

La domination de l’air risque dorénavant être l’apanage des missiles de croisière, les balistiques ou les avions de combat sans pilotes, les drones.

La défense aérienne est à rapprocher à tout les besoins d’observation du conflit et des zones de combat.L’observation satellite est l’outil qui est utilisé par les états majors afin de suivre les évolutions stratégiques et surtout tactiques du conflit.

On peut dire sans se tromper qu’aucun mouvement de troupe ou d’aéronef ne passe inaperçu de l’OTAN ou des Russes de jour comme de nuit. Ceci implique que la défense aérienne est une structure coordonnée en réseaux et par échelon suivant la nature de la menace.

Ainsi les drones de taille réduite et évoluants plus lentement à basse altitude sont plutôt pris à partie par des moyens de défense plus spécifiques. Les missiles d’interception lourds sont dédiés aux missiles de croisière , des missiles balistiques, aux avions de combat et d’observation.

A ce stade les assauts Ukrainiens menés par l’OTAN contre des cibles Russes essentiellement fixes ont fait plus de bruits médiatiques que de dégâts significatifs à l’échelle du conflit.Par contre les infrastructures Ukrainiennes sont détruites à 50% .

Comme dans tout les conflits depuis 150 ans, la logistique joue un rôle essentiel dans le déroulé des opérations militaires. Ce conflit démontre le caractère essentiel de la maitrise des voies de communications route ou fer, ainsi que la coordination des approvisionnement.

La guerre c’est comme l’industrie : le bon produit , en quantité nécessaire, au bon endroit et au bon moment. Ce principe mal appliqué transforme une opération même puissante en fiasco inévitable.

L’attaque de Février Mars 2022 dans le Nord Est de l’Ukraine qui a tenté de prendre Kiev en ciseau fut un échec considérable pour l’Etat Major Russe. Les colonnes de blindés, bien que considérables, n’ont pas bénéficié des approvisionnements en carburant et en autre fournitures pour remplir leurs objectifs.

Les troupes blindées ont été bloquées par attrition des fournitures et prises de flanc par des attaques d’infanterie ukrainiennes équipés de missiles anti char de précision. L’armée Russe a donc été obligée de battre en retraite en laissant derrière elle de nombreux matériels. Le défaut de logistique a été patent.

Ce point est pris en priorité actuellement dans les opérations menées par les forces Russes.

On savait pourtant depuis le seconde guerre mondiale que des unités blindées engagées trop loin pour être correctement approvisionnées sont détruites par des coups de revers de flanc quelque soient la puissance de la colonne. L’échec de Von Manstein devant Kursk ou celui des Russes autour de Kiev l’a déjà démontré.

Sachant que les volumes énormes de munition utilisés sont encore plus importants par le fait des cadences de tir actuelles, la logistique est encore plus essentielle que par le passé.

Le recrutement des troupes est fondamentalement différent que celui des précédentes guerres conventionnelles de masse. Les belligérants disposent d’un noyau de troupes professionnelles entrainées.

Le volume permet des engagements qui ne dépassent pas 300 à 400 000 hommes ce qui oblige de disposer d’au moins 800 000 militaires du fait des rotations indispensables. Pour le reste il faut faire appel a des réserviste si il y en a. La réserve n’existe que dans le cas d’un service militaire obligatoire sinon elle est réduite à un volontariat forcement réduit.

A l’extrême limite on appelle la conscription soit des hommes sans formation militaire de base.La Russie et l’Ukraine pratiquent le service militaire obligatoire, ils ont donc des réservistes en grand nombre de part et d’autre.

La limite étant la taille de la population masculine en âge et la taille du conflit. Ici on est sur un front de 1000 km et tout le territoire de l’Ukraine est concerné soit 600 M de Km2.

Il semble que la Russie se satisfait des rappels sélectifs de réservistes mais l’Ukraine doit probablement mobiliser des conscrits.

L’utilisation de la conscription est un exercice délicat au plan du moral de la population car la propagande de guerre traditionnelle (nous sommes en train de gagner et nous sommes les plus forts) est contrebalancée par l’afflux inévitable des victimes militaires d’autant plus nombreuses car inexpérimentées.

L’Ukraine se voit obligée d’abuser des conscrits en première ligne avec des conséquences qui vont apparaître sous peu.Le nombres des morts, disparus et blessés restera inconnu du public mais le sentiment du massacre se diffusera immanquablement dans la société civile.

Les pouvoirs politiques Occidentaux et leur bras armé l’OTAN mènent clairement une guerre par procuration (dite proxy war) en se servant de l’Ukraine comme d’un champs de bataille et des Ukrainiens comme chair à canon.

Chair à canon également accompagnée par de plus en plus de « volontaires » Polonais, Baltes ou d’origine Anglo Saxonne qui sont en réalité des mercenaires, ancien militaires à la retraite, recrutés sous contrat et payés par les aides financières directe de l’UE et des USA.

Les Etats Majors Occidentaux sont au fait que l’Ukraine ne sera pas en mesure d’infliger une défaite militaire décisive aux Russes.

L’Occident mène donc une guerre d’attrition à deux niveaux :

Une série de sanctions économiques et diplomatiques qui ont l’objectif d’affaiblir l’effort militaire Russe mais aussi de déstabiliser le pouvoir du Kremlin.

Un soutien financier et militaire en fournissant des armes et des munitions à l’armée Ukrainienne mais surtout en apportant un appui stratégique par l’observation satellite et en assurantune base arrière en Pologne, en Roumanie et dans les états Baltes.

Après 10 Mois de conflit, ces deux procédures ne semblent pas avoir une efficacité prouvée.

Au plan diplomatique l’isolement de la Russie a échoué. Il apparait que la désapprobation existante de l’action Russe en Ukraine est inférieure au rejet de la politique Occidentale, plus spécifiquement des USA. Des rapprochements nuisibles aux intérêts Occidentaux se forment dans le Monde.

Au plan économique , les embargos sur les composants énergétiques ont plutôt portés préjudice aux économies Occidentales, particulièrement l’UE.Les différents point de sanctions sont progressivement contournés par les opérateurs commerciaux et industriels. La Russie souffre peu des retraits Occidentaux de son économie et in fine les Russes continuent à exporter des marchandises qui restent indispensables pour l’Occident.

Au plan sociétal, le Kremlin conserve le soutient de sa population. Les observateurs Occidentaux ont basés leur stratégie sur une connaissance biaisée de la résilience et du nationalisme Russe.

Au plan militaire, l’OTAN et les USA ne disposent pas à court, moyen terme des structures militaro industrielles pour affronter victorieusement un conflit conventionnel de grande intensité. La stratégie de défense Occidentale ne dispose pas de doctrine élaborée pour mener une guerre du type de celle qui se déroule en Ukraine. Les moyens militaires sont sophistiqués mais rares, long à produire et très onéreux.

Plus gravement, l’opinion publique des « Démocraties » est loin d’être prête à encaisser les pertes et les destructions consécutives à ce type de guerre.L’inflation des prix et les pénuries apparaissant ici et là commencent à créer des remous en Europe. Un calme social relatif est acheté par les gouvernement à forces subventions et soutiens financiers.

Des dépenses financières qui s’ajoutent à celles déjà importantes du Covid des années 2020-2022.En tout état de cause les Milliards s’accumulent pour mener ce conflit contre la Russie. L’inflation galopante et une dépression économique sévère guette le monde Occidental.

Un dépression boursière significative et contrariante pour les oligarques Occidentaux pourrait faire siffler la fin de partie Ukrainienne plus surement que les troubles sociaux.

L’Ukraine tient la ligne et gagne du temps au prix de nombreuses victimes militaires et la destruction de ses infrastructures et de son économie.Il est visible que l’échec autant pour les Russes que pour les USA et l’OTAN n’est pas une option à ce stade.

Le conflit risque de s’enliser et d’être long. Une prospective imaginée par les scénaristes US (jamais trop éloignés du pouvoir politique) projette une guerre larvée robotisée encore jusqu’à 2030 dans une Ukraine totalement dévastée.

Ce scénario envisage l’effondrement de la Russie et une région livrée à une guérilla combattue par des forces de l’OTAN, principalement US. On y voit apparaitre les drones terrestres et aériens massivement et dirigés par les Etats Majors OTAN de l’arrière. En résumé une zone de guerre avec beaucoup de victimes locales et pas de pertes militaires Occidentales.

Il faut noter que ces robots de combats existent plus qu’à l’état de prototypes (voir Boston Robotics).Il faut être conscient que la « militarisation » des populations Occidentales au stade ou ils sont arrivés sociologiquement est une mission impossible.

Sinon d’un effondrement politique aux USA ou de l’UE (peu probable), l’effondrement du nationalisme Russe demeurant une illusion ; on penser que la guerre en Ukraine sera au moins active encore 10 ans.


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