Ode à la France

par sebastienparis
dimanche 22 novembre 2015

J’ai 26 ans, je suis militaire, fier d’être français et fier de vous.

 

Comme la plupart des français, j’ai vécu l’horreur des évènements récents à distance.

La France m’offrant la chance de pouvoir poursuivre ma formation aux Etats Unis pendant deux ans, c’est à travers les medias locaux et les chaines françaises en streaming que j’ai suivi l’évolution des attaques et de leurs conséquences.

Ma présence aux Etats Unis depuis presque deux ans me permet de découvrir une approche différente de mon futur métier.

J’ai aussi la chance de rencontrer chaque jour une population qui soutient profondément (voire aveuglément) ses forces armées, de police et globalement les groupes de service public. Ici, les militaires ne reçoivent pas le conseil de ne pas porter leur uniforme hors des enceintes militaires. Par conséquent, chaque sortie en supermarché, station service, … est l’occasion d’être remercié, félicité par des anonymes qui nous adressent un amical « thank you for your service ».

Ici cet amour global pour la police, l’armée, les pompiers est juste une évidence. Les américains se sentent véritablement en danger, ils ont été à plusieurs reprises visés par des attaques à grande échelle et ont vu l’acharnement de ces services pour les défendre, les protéger et les soigner.

Déjà loin de la France lors de l’attaque de Charlie Hebdo, j’avais vu avec émotion des vidéos de français applaudissant les policiers, les pompiers, dans les rues de Paris. Ça ressemblait aux images de la libération, quand les filles sautaient dans les bras des GI, les gens chantaient. La guerre n’était pas finie, mais l’union était là.

 

Bien sûr il est dommage et terrible d’attendre de tels carnages pour remercier celui qui défend et qui meurt. Il n’est cependant jamais trop tard.

 

Huit mois plus tard donc, la France est de nouveau attaquée, avec une violence que les experts, historiens qualifient d’historique.

Après avoir ressenti l’horreur, la panique, la peur, le dégout, l’abattement lorsque j’éteins la télévision le soir du vendredi 13 Novembre, la France et les français m’inondent de fierté lorsque je la rallume le samedi matin.

Ce peuple qu’on aime tous qualifier de pessimiste, râleur, feignant, gauchiste, conservateur, homophobe, antimilitariste, raciste … s’avère être d’une force incroyable et d’un altruisme inédit.

Les gens ont peur bien sûr, mais chacun semble prêt à se battre.

Certains se battent avec un bistouri, des compresses, comme les dizaines de médecins, infirmiers et autres qui se sont présentés volontairement dans les hôpitaux parisiens pour apporter leur aide.

D’autres jouent du piano, pour nous aider à verser la petite larme qui restait bloquée depuis quelques heures.

Certains continueront juste à manger une planche de fromages français en terrasse, avec un verre de côte du Rhône (croyez moi ça me manque ici) ; il me semble que c’est déjà se battre.

Les croyants prieront, les penseurs penseront, et les dessinateurs dessineront.

D’autres râlent. Parce qu’ils sont français quand même !

Mais finalement ce n’est pas grave de râler. Mourir c’est grave.

 

Pendant ce temps, des hommes, des femmes continueront à les protéger et malheureusement à mourir. Ces hommes et ces femmes le savent.

Ils sont policiers, douaniers, pompiers, militaires, gendarmes.

Nous les détestons quand ils nous prennent 90 euros pour un excès de vitesse, nous les adulons quand ils nous sauvent la peau.

Essayons tous de nous dire que ce sont les mêmes.

Remercions les. Je sais ça fait bizarre, mais c’est facile, et c’est gentil.

 

La France est belle, généreuse, travailleuse.

Nous sommes compliqués, différents,… soyons soudés.

Nous ne sommes pas d’accord, continuons à parler, à débattre.

 

Si nous avions des doutes sur la grandeur de la France, la force de sa culture, du respect que les autres nations ont pour nous, les témoignages et manifestations de ces derniers jours les auront, me concernant, tous levés.

Réussir à faire apprendre la Marseillaise aux anglais, croyez moi il n’y a vraiment que nous pour le réussir.

Je suis fier de vous, fier d’être français et j’ai hâte de rentrer.

France, je t’aime.


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