OK Boomer - « Drôle » d’époque !

par gruni
mercredi 1er janvier 2020

Serions-nous au commencement d'une effroyable guerre intergénérationnelle ? C'est bien possible ; la faute à la génération dorée du "babyboomer". Depuis qu'une jeune fille Viking de 16 printemps, à qui des délinquants climatiques arthrosés auraient volé sa jeunesse, est venue du froid pour faire la leçon au vieux. Les bommers, dont beaucoup ont des remords, tremblent de frousse à l'idée de finir dans un placard. Mais au fait, pourquoi dit-on OK boomer ?

L'expression OK boomer est devenue virale sur les réseaux sociaux depuis que la parlementaire néozélandaise Chlöe Swabrick qui parlait de changement climatique a été interrompue vertement par des membres de l'Assemblée. La jeune femme de 25 ans a donc lancé son fameux OK boomer, une façon de dire à ses collègues plus âgés qu'elle n'insistait pas, car ils étaient tous dépassés et ne pouvaient plus rien comprendre au réchauffement climatique. Comme Trump en quelque sorte !

Pour bien comprendre, il faut savoir qu'un Zoomer est âgé de moins de 24 ans. On parle alors de la génération Z. Tandis que le millenial est né entre 1980 et la fin des années 90, c'est la génération Y. Quand au Babyboomer ou le plus réaliste Papyboomer, il est de 1946 et le début des années 1960. C'est eux, les boomers, qui seraient les méchants qui auraient bousillé la planète et mangé avec avidité et insouciance le pain des jeunes. 

Pour continuer à bien comprendre, il faut rentrer dans la tête d'un jeune pour lire ce qu'il pense d'un vieux C.., et ce n'est pas facile car les générations Z et Y ont la tête dure. De mon temps les gamins et les gamines étaient bien plus obéissants et malléables (exemple type du radotage des Boomers).

Bon, maintenant il va falloir rentrer dans le vif du sujet âgé et tâcher de piger pourquoi les jeunes font tant de reproches à leurs ainés. En fait, rien n'est plus simple à saisir. À l'époque des trente glorieuses, que certains appellent les trente calamiteuses ou désastreuses pour l'environnement. On ne parlait pas encore du Sida en France (1er cas signalé en 1981), les jeunes d'alors pouvaient jouir sans entraves et même parfois sans capote anglaise, ce qui galvanisait la natalité. Ce n'est qu'un détail, mais déjà une profonde injustice pour la jeunesse actuelle. Mais le plus grave est à venir.

Oui, car en réalité les griefs adressés aux anciens par les nouvelles générations ne sont pas seulement écologiques. "Les « baby-boomers » sont pointés du doigt pour avoir connu plein emploi, progrès de tous ordres, mobilité sociale ascendante et insouciance face aux changements climatiques et environnementaux. Les milénials nés entre 1980 et la fin des années 1990 seraient, au contraire, confrontés à plus de chômage, plus de précarité et à l’éco-anxiété. Ces inégalités intergénérationnelles continueraient de se creuser."

Alors, les baby-boomers ont-ils volé l’avenir de leurs enfants ?

Même si c'était une autre époque, les choses ne sont pas si simplistes que ça. Pour les jeunes qui le pensent encore, même si la vie d'aujourd'hui est difficile pour la jeunesse. Il est temps de sortir de la caricature du Boomer privilégié en lisant cet article sur Reporterre.

Quant à la guerre intergénérationnelle, même s'il peut y avoir des tensions entre générations, elle n'aura pas lieu. Et vous savez pourquoi ? Tout simplement parce que les vieux aiment leurs jeunes et les jeunes leurs vieux. Voilà c'est tout, le reste c'est pour faire causer.

 

Illustration - Extrait du tome 2 des « Vieux Fourneaux », bande dessinée de Paul Cauuet et Wilfrid Lupano, éditions Dargaud, 2014.


Lire l'article complet, et les commentaires