Omicron, le prétexte idéal pour aller toujours plus loin dans la casse sociale

par Elric Menescire
jeudi 2 décembre 2021

Alors, ça y est : Goldorak n’est pas mort, il est d’ailleurs revenu pour faire face au grand Stratéguerre, réincarné en variant Omicron. Quel nom poétique, qui fleure bon notre enfance et les Frizzy pazzy. Vous n’allez pas me dire que vous ne vous souvenez pas des Frizzy Pazzy ? Vous savez, ces bonbons chewing gum qui pétillaient sur la langue ? bon ok, je radote… Cette enfance insouciante donc, telle que je l’ai vécu, moi le quadra déjà fatigué, enfant des années 80, du Club Dorothée et des premiers mangas à la télé…une enfance où seuls nos parents commençaient à douter des lendemains qui ne chantaient déjà plus trop (« tournant de la rigueur » mitterrandien oblige), mais dont nous étions encore les héros insouciants et privilégiés.

Il ne fait absolument aucun doute que la nostalgie des eighties que l’on observe à tout bout de champ, en est d’autant plus renforcée de nos jours par le fait que nous vivons dans un monde aujourd’hui bien plus sordide, désenchanté et pour tout dire, extrêmement menaçant. Du moins, si on s’arrête à ce que nous vivons depuis quelques années, et dont je situe le point d’inflexion majeur à la Grande Crise de 2008. Une crise dont nous payons encore les effets treize ans plus tard, à peine éclipsée par une pandémie qui aura juste un peu plus brouillé les cartes.

2008, la grande inflexion

2008 ? Jugez plutôt : Sarko l’agité à talonnettes venait de conquérir le pouvoir au pays des 258 fromages, au terme d’une des plus belles entourloupes électorales de ces cinquante dernières années, entourloupe financée à coup de fonds lybiens, et autant remplie de mensonges relayés complaisamment sur tous les canaux médiatiques, que de valises de billets échangées entre deux lieutenants de son équipe de colleurs d’affiches un soir de campagne. Donc, un an après l’élection de l’arnaqueur en chef, qui fit croire à des millions de français qu’il allait « balayer la délinquance au karcher », les marchés en roue libre depuis des décennies se pètent la gueule tous en cœur.

Il suffit alors d’une banque qui chancelle, au milieu de la montagne de fric accumulée par tous ces voleurs en costard depuis plusieurs décennies, pour que tout l’édifice menace de s’écrouler. Faisons-la très courte : ils ont empêché le pire en décrétant « open bar » pour ces vautours, et ce sans aucune condition en plus. Ils ont sauvé ces saloperies de banques en transférant leurs dettes sur les comptes publics. Même que ça s’appelle « quantitative easing ». Pour ceusses (oui, ceusses : je fais dans l’inclusif moi aussi, à ma manière) qui ne parlent pas anglais, je traduis : on vous entube jusqu’à l’os, en imprimant un pognon de dingue, en le donnant aux banksters qui menacent de mettre la clé sous la porte faisant sauter la banque, et en en demandant ensuite le remboursement aux états. Oui oui, c’est la bonne et authentique traduction, je vous assure : l’anglais est vraiment une langue formidable, moi qui suis bilingue je vous le confirme, on peut dire tout ça avec juste deux mots…

Donc, cette stratégie a admirablement porté ses fruits : le nabot à Carla a pu brailler sur tous les toits que « le système a été sauvé », en préparant la note pour les imbéciles d’en bas. Ce qui ne pouvait se traduire que par une seule chose : le démantèlement accéléré de tout ce qui était encore le « bien commun ». Comprenez : tout ce qui n’était pas encore soumis au dieu Marché devait désormais y passer à plus ou moins brève échéance : services publics (devenus « trop chers, trop dépensiers »), missions régaliennes (santé… prévention…. justice…etc.) et régulation financière (mais ça je vous le concède, c’était déjà bien entamé).

Ce qui fait que depuis 2008, nous nous enfonçons dans ce qu’il est convenu d’appeler un marasme économique, marasme qui accentue l’effondrement de pans entiers de la société, et de tout ce qui la maintenait encore en un seul morceau. Les conséquences bien sûr, nous les connaissons tous : nous les vivons désormais tous les jours : précarité généralisée et chômage de masse endémique, disparition des services publics, crime organisé en hausse, abandon de souveraineté à des instances transnationales et financières… Et, pour tenir tout ça sans que ça se casse trop la gueule : militarisation de la police et des forces répressives, impunité juridique totale pour elles et tous leurs sbires. Ah, j’avais failli oublier : la liste ne serait pas exhaustive si je n’évoquais pas le rachat de la quasi-totalité de la presse mainstream par des oligarques en compétition féroce pour placer leurs pions, ce qui assure un contrôle exclusif de l’espace médiatique par et pour une seule et même parole, au service d’une seule et même doctrine.

Une longue glissade vers les enfers, à peine ralentie par les mobilisations sociales (Loi el Khomri, gilets jaunes, retraites), les remises en cause du système (ZAD, mouvements pour le climat des jeunes), voire les révolutions vite récupérées par celui-ci, quand elles n’étaient tout simplement pas provoquées par lui (Egypte, Liban, Chili, et j’en passe, vous complèterez la liste vous-mêmes).

Ce qui nous amène, bien sûr, à ce qui tourne en boucle depuis presque deux ans un peu partout, dans les bouches comme dans les esprits, à la télé comme à la radio : notre bien-aimé Sars-Cov2.

Le Covid n’est pas le vrai problème

L’autre jour, je discutais avec Christian (le prénom a été changé hihihi), au détour d’un couloir, dans l’immense building rempli de cadres qui constitue, encore pour quelques temps mais pas trop je l’espère (le temps de payer les factures de la Base Autonome Durable que je suis en train de monter quelque part dans les Alpes), l’entreprise pour laquelle je me fais exploiter comme un chien je bosse en tant que « cadre » cinq jours sur sept.

Christian donc, revient de loin : 51 ans, très sportif, jovial, apprécié de ses collègues, a perdu 22 kilos. Il sort de sept mois d’enfer. Il a attrapé le Covid lors de la troisième vague et a vraiment failli y laisser sa peau. 1 mois et demi de réa, complications multiples : fonte musculaire, atteintes neurologiques et pulmonaires, phlébite, dépression…ré hospitalisation de deux mois, séances de rééducation, séances avec le psy, temps partiel thérapeutique… Christian me raconte qu’il a voulu se suicider deux fois, surtout le soir où il retrouve son fils de 22 ans, et qu’il n’arrive même plus à se souvenir de son prénom…ce qui lui a fichu un sacré coup au moral, « presque pire que le fait d’être impotent » comme il me le dit de façon touchante, lui le grand sportif, qui était capable de courir un marathon et qui aujourd’hui se retrouve avec la capacité pulmonaire d’un vieillard de 75 ans.

Son histoire me touche : elle me conforte dans l’idée que le Covid, ça n’arrive pas qu’aux autres, mais que avant tout, c’est bien une loterie. En effet, pourquoi lui et pas moi ? Je me souviens avoir été assez malade pendant le premier confinement : quinze jours sans plus aucun odorat, avec une fatigue extrême, de la toux… Le médecin m’avait donné de l’Oseltamivir, une substance antivirale réservée à l’armée normalement, et qu’on administre en cas de pandémie d’origine inconnue. En l’absence de tests, de masques, de tout, j’étais bien content que mon petit médecin de campagne soit assez prévoyant pour me dire, en substance « je pense que vous n’êtes pas le seul, il y a énormément de contaminés, sans doute la majorité de ma patientèle même, mais rassurez-vous, tant que vous n’avez pas de difficultés à respirer, reposez-vous, prenez de la vitamine C, de la D, du ravintsara, des infusions de thym si vous pouvez, et ça devrait se passer ». C’est d’ailleurs exactement ce que je fis : le ravintsara était en rupture dans toutes les pharmacies, mais, en bon prepper que je suis, j’avais du stock, comme la vitamine D d’ailleurs…et le thym poussait dans mon jardin. Je m’en suis sorti sans trop de dommages.

Christian, je n’ai jamais osé vraiment lui demander comment il avait géré l’infection : de ce que je sais, ce grand citadin n’avait rien de tout ça chez lui, il faisait sans doute confiance à son médecin de ville, et il faut dire que ce dernier était débordé et démuni, comme tous les autres à l’époque. Tout ça pour dire qu’à titre individuel, sans nier la réalité de cette saloperie et des dégâts qu’elle peut engendrer chez certains, il faut reconnaître que la covid est avant tout une maladie aléatoire, mais qu’on peut sans aucun doute aussi influencer la loterie, en mettant plus de chances de son côté que les autres. Cela passe par comprendre que la Crise est notre état permanent, et pas l’exception. Appelez ça être « survivaliste » ou « prepper », moi j’appelle ça être « prévoyant », et ça va avec ce qui va suivre.

Le covid, donc : une belle saloperie pour certains, mais pour la très grande majorité une saloperie indirecte. Comment l’affirmer autrement, avec un taux de létalité officiel confirmé par l’OMS, s’établissant entre 0,01 et 1,9% selon les pays et les variants, mais surtout selon l’état du système hospitalier, et tout un tas d’autres variables –variables dont l’anecdote que je viens de raconter en est la plus parfaite illustration. C’est un virus comme il en existât des centaines d’autres, et pas le pire. Je renvoie aux innombrables publications scientifiques comparant le taux de létalité de la variole (33%) ou du virus Ebola (50 à 80%) pour s’en rendre compte : finalement nous avons eu de la chance avec ce virus. Car le problème, ça n’est pas tant ce virus, ses effets, les pathologies qu’il entraîne sur les corps, mais plutôt les effets sur les esprits, sur les systèmes économiques, sociaux et pour tout dire démocratiques. Et, pour ces derniers, force est de reconnaître que le Sars Cov 2 se rapproche plus d’Ebola que d’un simple rhume : la dévastation économique, mais aussi démocratique, s’est accélérée avec cette pandémie. Les vrais dégâts sont là : l’idéologie à l’œuvre dans la manière qu’ont les gouvernants d’appréhender cette crise, fait que les moyens mis en place pour la contrer, sont ceux qui sont responsables du plus de dégâts.

Dit autrement, ça n’est pas le virus le problème, mais bien les mesures qui sont prises (soi-disant) à cause de lui.

Une fois que nous avons posé cela sur la table, tout le reste en découle, et toutes les décisions mises en œuvre ces derniers mois, si décriées, si incomprises, si contradictoires…s’éclairent d’un jour nouveau.

Saturation médiatique et gestion pandémique

N’importe quel virologue vous le dira : un virus, ça ne veut rien dire. Il faudrait plutôt parler au pluriel, en ce sens que, dès la première infection, la charge virale va continuellement tenter de muter, plusieurs millions de fois par personne contaminée et par jour. Un peu comme une serrure avec des milliards de combinaisons possibles, pour juste quelques-unes qui ouvrent la porte : la plupart du temps ça ne marche pas, ne fait rien, et puis une fois, vu le nombre, pouf, voilà notre variant qui a trouvé la clé, et qui se répand… Faut-il pour autant s’en inquiéter ?

Grand observateur des comportements journalistiques que je suis, j’ai attentivement étudié le bruit médiatique de la semaine dernière, plus particulièrement sur le dernier variant, le sud-africain ou variant dit Omicron. Il en ressort globalement que, jusqu’à jeudi 25, l’emballement médiatique était à peu près contenu. Mais -et c’est un fait admirablement significatif-, juste après l’allocution du ministre de la santé de ce gouvernement de banksters, jeudi après-midi donc, l’emballement commence. Qu’a donc dit Veran lors de cette conférence de presse ? Oh, juste trois fois rien : qu’il faudrait désormais consentir à une troisième dose pour avoir l’insigne honneur de pouvoir se faire un restau, un ciné, prendre le train, et ne pas être considéré comme un citoyen de seconde zone dans « le pays des droits de l’homme », d’ici le 15 janvier.

La saturation médiatique a alors rapidement atteint son maximum les samedi 28 et dimanche 29, avec plusieurs centaines d’articles, sujets, reportages, tous canaux confondus, en quelques heures : télé, radios, internet, réseaux dits « sociaux »… le terme « Omicron » bondit littéralement dans les moteurs de recherche et dans les trending topics sur twitter. Comprenez : il faut que les gens acceptent la troisième dose sans rechigner, et pour cela, quoi de mieux que de leur faire peur, quitte à en rajouter un peu ? Car, comme nous l’avions démontré auparavant avec le fameux variant delta et la soi-disant 4ème vague « apocalyptique » qui devait submerger le pays, le nouveau variant et la cinquième vague promettent d’être tout aussi virulents…ou pas. Avec un taux de létalité estimé par l’OMS entre 0,01 et 0,5% dans le pire des cas, le fameux delta a en effet fait pschiiit, en emportant avec lui la quatrième vague. Peu importe d’ailleurs que les mieux à même d’en parler aient eux aussi émis de sérieuses réserves sur la panique qui semble s’emparer de nos médias : un collectif de médecins sud-africains, en contact direct avec les malades de ce nouveau variant, et par la voix du Dr Angelique Coetzee, a déclaré que, jusqu’à présent, les patients infectés par Omicron présentent des symptômes légers. Et qu’il était prématuré de s’affoler…

« Ce que nous voyons maintenant en Afrique du Sud, et rappelez-vous je suis à l’épicentre, est extrêmement doux. Nous n’avons encore hospitalisé personne. J’ai parlé à d’autres collègues et le tableau est le même ». Verbatim.

Nous avons donc un gouvernement qui fait semblant de ne pas le voir, tout comme il occulte totalement les appels au calme d’une bonne partie des scientifiques qui disent, preuves à l’appui, qu’un variant plus contagieux perd toujours en létalité, et vice veresa. C’est dans la nature des virus, un variant plus contagieux ne sera jamais également plus létal, ceux qui l’affirment sont soit des charlatans, soit des manipulateurs, soit des ignorants. Voire les trois à la fois.

Passons aussi sur la fameuse « 4ème vague apocalyptique » qui devait, selon Véran et toute sa clique de malfaisants, tout emporter sur son passage…et que nous attendons toujours d’ailleurs.

Et nous avons donc aujourd’hui un ministre qui ose revenir à la télé, comme si de rien n’était, nous parler de « variant dangereux » et de la « nécessité de prendre la troisième dose » comme seule alternative à ce qui apparait comme une évidence : les variants continueront d’apparaitre, une petite minorité en mourra, la très grande majorité non, mais tout le monde en souffrira car il n’y a pasd’autre alternative que de se faire vacciner…et d’arroser des labos privés qui dégueulent tellement de pognon qu’ils ne savent plus qu’en faire.

Mais, au fait…les alternatives à cette gestion idéologique qui ne s’assume pas existent-elles ?

Gestion idéologique plutôt que sanitaire

Oui, idéologique. Comment expliquer autrement le fait de refuser qu’un vaccin classique comme le spoutnik Russe, le Soberana Cubain, ou mieux encore les Sinovac et Sinopharm Chinois, quand on dispose des données prouvant sans ambigüité que :

1/ces vaccins sont bien moins chers pour la collectivité

2/que leur taux d’efficacité ne se dément pas dans le temps, contrairement à la cure de vitamines que nous propose Pfizer ou Moderna, qui doit être ré administrée tous les six mois pour demeurer efficace

3/nous disposons de données fiables sur la vaccination d’une large partie de l’humanité avec ces vaccins

En effet sur ce dernier point, le Sinovac/Sinopharm a atteint des chiffres records, avec plus de 2,33 milliards de chinois vaccinés en première dose, et 1,5 en schéma complet. Rajoutons que ce vaccin a été approuvé par l’OMS. Alors oui, plusieurs études semblent confirmer que ce vaccin produirait de cinq à dix fois moins d’anticorps que les Pfizer utilisé massivement en Europe…Mais que les formes graves d’hospitalisation seraient réduites dans les mêmes proportions qu’avec le Pfizer ! Que faut-il en déduire ? Que le Sinovac n’a pas été homologué en UE, allez donc savoir pourquoi ? Parce qu’avec un vaccin produisant dix fois moins d’anticorps, mais dont l’efficacité in vivo (sur le terrain quoi) est aujourd’hui largement identique à celle du Pfizer qui en produit dix fois plus, mais seulement sur six mois…parce qu’après il faut repasser à la caisse, comprenez-vous ?

Les contrats extrêmement juteux signés entre l’UE et Pfizer, seraient-ils une des clés de compréhension de cette frilosité à l’égard des vaccins inactivés classiques produits par la Chine ou la Russie ?

Dès mai 2021 pourtant, nous étions avertis : un article paru sur le site officiel de l’UE nous informait que la Commission européenne venait de signer un troisième contrat avec Pfizer Biontech, portant sur 1,8 milliard de doses supplémentaires…et courant sur la période 2021-2023, c’est-à-dire impliquant de facto l’injection d’une troisième dose, mais sans doute aussi de la 4ème. Il suffit de regarder le nombre de doses commandées.

Le contrat se décompose en effet comme suit, je cite l’article : « 900 millions de doses du vaccin actuel, et d’un vaccin adapté aux variants, avec une option d’achat pour 900 millions de doses supplémentaires ».

Ainsi, dès mai 2021, ils avaient déjà prévu que le vaccin était relativement inefficace à long terme, mais surtout, ils avaient planifié la troisième, et la quatrième dose. L’UE ne comptant pas 900 millions d’habitants, mais juste 447, soit exactement 4 doses par habitant, avec un petit rabiot-3 millions de doses- de sécurité…

Toujours bien sûr, sans aucune homologation d’autres vaccins déjà approuvés par l’OMS, vaccins testés et approuvés en conditions réelles. J’en veux pour preuve l’efficacité démontrée du Soberana Cubain, avec 61,5% d’immunisation dès deux doses, et 91.2% d’efficacité stable dès la troisième injection, sans nécessité d’en prévoir une quatrième comme avec le Pfizer en Israël –et dans six mois chez nous. Dès la troisième dose, et pour reprendre les mots de Vincente Ferez, de l’institut national de vaccination cubain, « le coronavirus se transforme en un rhume ordinaire ». Objectif rempli avec de plus, une immunisation totale contre la mortalité et les cas graves (100%).

Est-ce pour cela que le gouvernement français a refusé d’entendre parler de ce vaccin, comme du spoutnik russe ? A moins que ça ne soit le risque de se voir inoculer le virus du communisme, en même temps que le vaccin ? Parce que oui, il faut le rajouter : le Venezuela, pays très endetté, a pu commander 12 millions de doses à Cuba pour un prix modique, bien loin des sommes astronomiques, et en constante augmentation, que nous sommes condamnés à payer jusqu’à la fin de nos jours aux actionnaires de Pfizer-Biontech…

Vache à lait

Ainsi, dès Aout dernier, nous apprenions par voie de presse que Pfizer et Moderna augmentaient leurs tarifs de 10 à 25 % par dose -excusez du peu, pauvres actionnaires milliardaires !

Avec un prix unitaire qui passait de 15,5 euros à 19,5 euros pour le Pfizer, et de 19 à 21,5 pour le Moderna, l’opération n’a même pas fait froncer un seul sourcil à la Commission Européenne, en charge de « négocier » les contrats avec ces multinationales. Et pour cause : les labos ont justifié ces hausses de prix dégueulasses par un surcoût qui serait induit « à cause de l’adaptation aux variants ». Sans parler du fait, que, l’UE étant « exigeante » sur les délais de livraison, et les modalités de production, les coûts étaient nécessairement plus élevés, et le seraient encore plus en 2022 et 2023.

Traduction : « une dose qui coute deux euros à produire, je vous la vends désormais 20 euros, mais ça n’est pas assez. Comme vous m’emmerdez avec le fait que je ne puisse pas faire travailler des miséreux dans mes usines de production en Inde, puisque vous voulez la production en Europe, vous allez en payer le prix ».

Qu’à la limite des labos privés avec un monopole de fabrication tiennent ce discours, en tant que raclures capitalistes on peut les comprendre : ils assurent leurs intérêts, jusque-là rien de neuf. Mais qui eût cru que les « négociateurs » de l’UE, en position de force (447 millions de clients potentiels quand même), s’aplatissent de cette manière et ne trouvent non seulement rien à redire à de telles augmentations, mais en plus les justifient dans la presse ?

A moins que tout cela ne cache des intentions plus inavouables ?

Quelles pourraient être ces intentions ?

C’est là qu’il faut se pencher un instant sur un article passé relativement inaperçu : intitulé « Austérité : un tournant économique se prépare dans le dos des Français », il est l’œuvre d’un économiste renommé, professeur et enseignant-chercheur à la Sorbonne. Paru sur Elucid, un nouveau média d’analyse critique et d’autodéfense intellectuelle (ce qui est rare dans le cloaque médiatique actuel, qui vous prémâche le travail), il est aujourd’hui en accès libre, et je ne saurais que trop vous conseiller d’aller y jeter un œil. On y apprend en effet qu’ « une Commission sous la direction de J Arthuis et d’économistes plutôt mainstream était mise en place fin 2020 pour réfléchir à une stratégie de sortie de crise et de maitrise des comptes publics. Le rapport disait vouloir écarter l’austérité et opter pour la responsabilité ». Mais également que cette commission a été suivie d’un rapport de la Cour des Comptes, avec l’inénnarrable Pierre Moscovici aux manettes, qui l’a remis cet été à Macron. Le contenu de ce rapport ? Faisons simple : il affirme sans ambages que « la soutenabilité de la dette est un enjeu de souveraineté ».

Ce qui veut clairement dire que la dette sera bientôt sur tous les écrans médiatiques que compte ce pays, lors de la campagne présidentielle de 2022.

L’austérité qui vient

Et bien sûr, pour « rembourser cette dette », pour la « soutenir » c’est-à-dire pour payer régulièrement les banquiers vampires qui nous sucent le sang comme les tiques sur le dos de la bête qu’ils sont, il faudra agir sur des « leviers » pour agir, tenez-vous bien, en vue « d’une amélioration de la qualité de la dépense publique dans cinq secteurs prioritaires ».

Quels secteurs vont se voir ainsi ratiboisés, je vous le demande ? les voici :

« Le système de retraites, assurance maladie, politique de l’emploi, minima sociaux, politique du logement ».

ET que faudra-t-il faire, selon ce rapport ?

Voici, sous le jargon technocratique, les chiffres :

« « Maîtriser l’évolution des dépenses publiques, en contenant leur progression à +0,7 % par an en volume entre 2022 et 2027 (une fois corrigé l’effet mécanique de l’extinction de la relance et des mesures de soutien) en priorisant les dépenses efficaces pour favoriser la croissance, l’inclusion et les transitions écologique et numérique. »

Traduction intégrale : un tiers de budget de moins sur 5 ans, pour les secteurs des retraites, de l’assurance maladie, de l’emploi, des minima sociaux, et du logement.

C’est juste le plus grand plan d’austérité qui ait jamais été programmé dans ce pays.

Macron a reçu le rapport cet été, et l’a remis à la Commission Européenne, car voyez-vous, il y a un enjeu essentiel à tout cela : le déblocage des « aides du plan de relance » de l’UE, qui est de 40 milliards pour notre pays, est conditionné à ces engagements.

Petit problème : nous allons toucher 40 milliards, en échange de la grande braderie de nos services Publics, mais surtout, nous en mettrons 80 au pot commun, étalés sur 20 ans (2,5 par an). C’est ce qu’on appelle la « solidarité européenne » sans doute ?

Services Publics au rabais

Alors oui, concernant les structures que nous devrons saboter pour obtenir ces -40 milliards (…), le boulot est déjà bien commencé par le gouvernement Macron avouons-le :

-assurance chômage : fait

-retraites : en cours, relance prévue en 2022 malgré une opposition massive des Français

-minima sociaux : en cours (baisse des APL, etc)

-logement : programmé

-assurance maladie : en cours, et bien avancé

Concernant cette dernière administration, et pour bien la connaître, je puis affirmer avec certitude que depuis plus de dix années, les plans de restructuration et la numérisation a marche forcée se succèdent. Fermetures de structures d’accueil de proximité, regroupement de services, mais aussi taux de remplacement de départs à la retraite de seulement 36%...ce qui amène à une dégradation de la qualité de service sans précédent, avec des délais de remboursement qui s’allongent encore plus depuis la crise Covid, et l’obligation pour l’assurance maladie de gérer le fameux « contact tracing » dont l’efficacité n’a jamais été démontrée.

On pourrait rajouter un gel des salaires des personnels depuis 13 ans, comme dans otute la fonction publique, et une « gouvernance » qui mise sur le tout numérique, au détriment des publics les plus précaires (personnes âgées, n’ayant pas accès à l’informatique, etc.) Soit, selon l’INSEE, plus de dix millions de personnes.

Et la réponse du gouvernement à ce dernier argument ? Les « maisons France-service », ou le service public du pauvre : typiquement implantées dans les campagnes reculées depuis quelques années, ce type de structures tend à se généraliser même dans les grandes villes, là où les Services Publics de proximité sont fermés. Il s’agit d’une petite bicoque repeinte aux couleurs de la France, qui tourne avec des budgets dérisoires, et quelques salariés associatifs ou en contrat précaire, type contrat Civique. Deux-trois ordinateurs, et une boite aux lettres, et hop ! Le tour est joué : la bicoque remplace un accueil de sécu, une agence postale, un accueil des impôts, de la CAF, etc. Tout ça en même temps, mais bien sûr sans aucune autre garantie que de vous « aider à remplir les dossiers » et à transmettre le tout aux Services Publics concernés.

Pas sûr que cela ne suffise, dans un pays qui reste très attaché aux Services Publics comme l’Assurance maladie par exemple, avec, en période de crise Covid, des remboursements qui ont tenu le pays à bout de bras. Un seul exemple : plusieurs milliards d’euros de tests PCR remboursés en 2021, mais aussi des millions pour les réanimations -coût d’un séjour type en réa Covid de 11 jours en moyenne : 11 000 euros.

Et, partout dans le pays, le niveau des Services Publics continue d’être dégradé de la même manière : vous comprenez, c’est l’UE qui le demande ! On ne peut pas refuser tout de même, non ?

Guadeloupe mon amour

Nous avons donc un gouvernement qui accélère sur la stratégie uniquement vaccinale, et privée, et qui refuse absolument toute autre forme de proposition. Refus de vaccins ou de traitements alternatifs, refus de levée de brevets, refus de société organisée par roulements, refus, refus, refus.

Plus : menace de reconfinement ou de couvre-feu si jamais on ne se vaccine pas, pass sanitaire inefficace et inégalitaire, 3ème dose, 4ème prévue, et même maintenant : obligation vaccinale envisagée pour tout le monde en 2022…

Tout ça pour quoi ? Pour verser 20 milliards de rente annuelle aux actionnaires de Pfizer et Moderna.

Là par contre, pas de refus. L’argent magique n’existe que pour une certaine catégorie de personnes, que le gouvernement cajole encore et toujours, pendant qu’il lâche 100 balles d’aumône aux gueux. Sur ce dernier point d’ailleurs, il vous intéressera sans doute de savoir que ces 100 balles seront prises dans les caisses de sécu, via une nouvelle exonération de cotisations sociales, c’est-à-dire qu’on vous donne de la main droite ce qu’on vous a piqué dans la poche gauche…car les caisses de Sécu, rappelons-le, profitent à tout le monde.

Mais quel cynisme.

Et ensuite venir nous dire, la bouche en cœur, qu’il faut brader la maison Sécurité Sociale, parce que vous comprenez, elle est trop endettée !

Il est plus que temps que ce pays se transforme en Guadeloupe généralisée, car hélas, il n’y a que cela qu’ils comprennent. C’est bien lamentable, mais c’est un fait : devant un tel mépris, et malgré une société qui s’est pliée de bonne grâce à tous leurs caprices, qui a joué le jeu depuis presque deux ans maintenant, il est temps de refuser les faux remèdes, et de réaffirmer haut et fort, ce que nous voulons.

Et d’aller le prendre, car ils ne nous le lâcheront pas facilement.

Nous ne voulons pas l’aumône, nous voulons un salaire à la hauteur de notre travail. Nuance.

Comme disait l’ami Friot : c’est nous qui produisons, c’est nous qui décidons !


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