« On a gagné ! »

par rosemar
samedi 7 juillet 2018

Il n'est pas rare d'entendre cette phrase, après une victoire de l'équipe de France, lors d'une compétition : "On a gagné, on est en demi-finale !"

Les supporteurs s'identifient volontiers aux joueurs, comme s'ils avaient eux-mêmes oeuvré pour la victoire, comme s'ils avaient été des acteurs du match de foot auxquels ils ont assisté.

L'enthousiasme du supporteur est si intense qu'il va jusqu'à se prendre lui-même pour un joueur de foot.

Cela remonte, sans doute, à l'enfance : beaucoup de supporteurs ont pratiqué ce sport, quand ils étaient jeunes, et il se rêvent volontiers en "champions", en "héros" du stade.

Pourtant, en fait de "héros", les footballeurs font souvent pâle figure...

Ce sont surtout des personnalités médiatisées qui gagnent des sommes démesurées, folles, indécentes...

Le sport à outrance les conduit aux pires dérives : les corps souffrent, les sportifs vivent dans le culte de la performance, constamment à la recherche de la victoire...

Et que nous disent ces joueurs ? Il faut être performant, l'argent est important, il faut être célèbre, et on peut, à l'occasion, tricher, mentir, feindre la chute, pour y parvenir...

Et que penser de ces supporteurs au comportement outrancier ?

Ils sont bruyants, vindicatifs à l'égard de l'adversaire.

Ils sont prêts à siffler et conspuer un footballeur tout simplement parce qu'il ne fait pas partie de l'équipe qu'ils soutiennent.

Le foot devient leur préoccupation principale, leur raison de vivre.

Ils suivent toutes les compétitions, sont fanatisés, et se soumettent à une forme de religion.

Je les ai observés hier, devant des écrans géants, dans les rues du centre-ville où je me suis rendue : des cris, des hurlements, des clameurs, des grondements d'une foule en délire...

Soudain, la rumeur enflait, devenait assourdissante : les supporteurs vibraient, subjugués par les images du match.

Certains agitaient frénétiquement des drapeaux, d'autres faisaient sonner leurs cornes de supporteurs.

Certains portaient les stigmates de leur passion : maquillés de bleu blanc rouge, ils étaient comme fascinés par les images de leurs idoles.

Une nouvelle religion est née : celle du sport triomphant, reflet de nos sociétés vouées à l'argent, à la compétition...

Le football, cerné par l'argent-roi, devient un monde où les véritables valeurs du sport semblent être oubliées...

 

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