OWS, les indignés, les créatifs culturels sont les annonciateurs d’une nouvelle civilisation

par Marc JUTIER
lundi 26 mars 2012

Le mouvement Occupy Wall Street (OWS) a posé le problème des inégalités dans la société capitaliste, mettant les riches sur la défensive. La croissance des inégalités depuis trente ans, et particulièrement dans la dernière décennie, avait été évoquée depuis des années par des analystes économiques. Mais avant que le mouvement OWS ne proclame « We are the 99% », cette situation ne soulevait pas de controverses et n’était considérée (à moins que vous ne fassiez partie des 1%) que comme un état de choses indésirable mais inévitable. Les inégalités qui ont donné à OWS son cri de ralliement sont à proprement parler obscènes et rappellent l’écart entre les anciens monarques et leurs serfs.

D’un côté, 50 millions de personnes vivent de rations alimentaires, la moitié de la population est au chômage ou en situation de sous-emploi, sans parler des bas salaires de dizaines de millions de travailleurs. D’un autre côté, de 2001 à 2006 les 1% de la haute société ont obtenu 53 % des revenus. De 1979 à 2005 le décile supérieur de cette tranche des 1% ( 300.000 personnes aux USA ) a plus gagné que les 180 millions de personnes les plus pauvres. En 2009, alors que les travailleurs faisaient l’objet de licenciements massifs, les cadres des 38 plus grandes entreprises « gagnaient » un total de $ 140 milliards. Ces chiffres ne reflètent qu’en partie l’énorme inégalité des revenus entre les banquiers, traders et autres agents de l’exploitation par les grands groupes d’une part, et la masse du peuple de l’autre. C’est devenu un scandale, mais personne n’a fait quoi que ce soit pour y remédier. C’est pourquoi le mouvement OWS a entrepris sa lutte au nom des 99% contre les 1%. Et celle-ci a pris une ampleur sans précédent.

 La lutte pour l’égalité économique à l’intérieur de notre classe ainsi qu’entre les opprimés et les oppresseurs est primordiale pour qu’il y ait solidarité de tous contre l’oligarchie. L’inégalité et la division dans la classe ouvrière est à la fois un problème économique et un danger politique : elle rompt la solidarité et renforce l’oligarchie. Mais le problème des inégalités criantes de la société capitaliste n’est pas fondamentalement celui de l’inégalité à l’intérieur même de notre classe, ni entre la classe moyenne et la classe ouvrière. L’inégalité fondamentale la plus importante est celle entre la classe dominante capitaliste et toutes les autres classes, dont en premier lieu la classe ouvrière multinationale. L’inégalité entre la classe ouvrière et la classe capitaliste est inhérente au système et se trouve à la base de toute la problématique. Ce qu’on appelle « les inégalités excessives » entre la classe dominante et le reste de la société est constamment critiqué, ce dont il faut se féliciter. Mais l’inégalité générale entre la classe dominante et toutes les autres classes est considérée comme naturelle et n’est que rarement remise en cause.

 Dans ce contexte, pour le mouvement OWS et tous ceux qui sont favorables à une égalité authentique, la question se pose du but exact de leur combat. Si le but ultime est de réformer le barème fiscal, de réduire l’emprise de l’argent des grands groupes sur la vie politique, ou de réglementer les capitalistes prédateurs et les banksters, alors le but ultime se résume au combat pour une forme moins obscène d’inégalités. Il s’agit d’un progrès, qui devrait toujours être poursuivi afin de soulager les conditions matérielles de vie des travailleurs et des masses populaires en général. Mais quelle que ce soit votre façon de voir les choses, si vous vous en tenez à une lutte contre les inégalités dans le cadre du capitalisme, il s’agit d’un combat pour réduire ces inégalités, tout en les acceptant et en leur permettant de continuer. L’inégalité extrême des classes est inhérente au système de l’exploitation de classe. Etant donné que la force fondamentale du mouvement s’avère la lutte contre l’inégalité obscène des revenus, les marxistes se doivent donc de la soutenir et d’y participer sans réserve.

 Mais les marxistes doivent intégrer une nouvelle vision du monde qui s’exprime, entre autres, par le mouvement « The Revolution Is Love ( http://occupylove.org/ ) » aux USA par exemple mais aussi dans le mouvement Colibris en France ainsi que par des millions de citoyens à travers la planète. Ce mouvement est, en effet, planétaire, c’est une profonde remise en question du paradigme dominant qui est partagée par de plus en plus de citoyens à travers le monde. En effet, partout sur Terre des millions d’humains imaginent le monde de demain. Le sociologue californien Paul H. Ray a mis en évidence en 1996 ( http://www.praxion.org/spip.php?article20 ) un groupe de citoyens Nord-américains inclassables comme démocrates ou républicains - qu’il appelle les « cultural creatives » (créateurs de culture) et qui représenteraient 24% de la population, soit environ 50 millions de citoyens aux USA, qui imaginent concrètement ce nouveau monde. Une civilisation basée sur la vérité et la non-violence. Réforme monétaire, réforme de la démocratie, réforme de l’éducation et de la santé, réforme de l’agriculture, ® évolution vers une nouvelle civilisation ... voici donc parmi des centaines d’ouvrages et de sites internet quelques pistes à suivre afin de construire ensemble la civilisation qui va immanquablement remplacer la civilisation de la marchandise.

Sacred Economics. Money, gift & community in an age of transition : http://sacred-economics.com/film/

Philosophy for a New Civilisation : http://marcjutier.over-blog.fr/pages/philosophy-for-a-new-civilisation-6929805.html & : http://www.vedicbooks.net/philosophy-for-a-new-civilisation-henryk-skolimowski—p-1181.html & : http://www.ecophilosophy.org/new/history.html

Fraternité Citoyenne : http://fraternitecitoyenne.blog4ever.com & : http://www.facebook.com/groups/166710522100/

Mais qui sont ces créatifs culturels ?

- Ils ont des difficultés à se sentir à l'aise dans des métiers traditionnels et/ou des structures organisées. Ils ont une aversion naturelle pour l'autorité ce qui signifie qu'ils résistent naturellement aux décisions et aux valeurs basées uniquement sur le pouvoir ou la hiérarchie. Ce trait antiautoritaire est présent même s'ils paraissent timides et réservés.

- Ils ressentent une impulsion à aider les gens comme thérapeute ou enseignant. Ils peuvent être psychologues, guérisseurs, professeurs, infirmières, etc. Même si leur profession n'est pas d'aider les gens directement, l'intention de contribuer au bien de l'humanité est clairement présente.

- Leur vision de la vie est colorée par un sentiment spirituel d'interrelation entre toutes choses.

- Ils honorent et respectent profondément la vie, ce qui se manifeste souvent par une tendresse envers les animaux et un intérêt pour l'environnement. La destruction de certaines parties des règnes animal et végétal terrestres perpétrée par les hommes les plongent dans l'affliction et ils en éprouvent un profond sentiment de perte.

- Ils sont bienveillants, sensibles et empathiques. Ils peuvent avoir de la peine à gérer un comportement agressif et des difficultés à s'affirmer. Ils peuvent être rêveurs, naïfs ou très idéalistes, ainsi qu'insuffisamment enracinés, terre-à-terre. Ils ont besoin de temps de solitude pour être en contact avec ce qu'ils sont : leur nature éveillé (ce que nous possédons tous, mais que nous reconnaissons pas toujours !).

Nous sommes tous des créatifs culturels !

Ce que chacun de nous peut faire, c'est ne plus chercher une confirmation de la part de l'extérieur, des parents, des amis ou de la société. A un moment donné, vous qui lisez ceci, vous aurez à franchir ce cap important vers une autonomie véritable, ce qui signifie croire réellement en vous-même, honorer vraiment vos inclinations naturelles et votre sagesse intérieure et agir selon elles.

 Malgré l’ego qui est un moteur qui tente de faire tourner le monde à l’envers, nous sentons tous que notre civilisation se rapproche de sa fin et qu’une nouvelle, rempli d’espoir, de paix et d’harmonie émerge. Il s’agit bien là de la fin des temps évoquée par de nombreuses prophéties au cours des siècles. Vous qui lisez ces lignes êtes de ceux qui ont choisi d’être présent à cet instant pour diffuser la lumière en prévision de ces temps à venir. Tous vos efforts vont enfin porter leurs fruits. Cette lumière, cette énergie profondément positive, ce courant se déverse abondamment sur la Terre et dans le cœur de chaque être humain. Il s’en dégage une notion d’amour et de chaleur plus grande entre nous, qui devient un catalyseur pour les changements positifs et bienveillants qui ont lieu en ce moment partout sur Terre.

 Le monde est en train de changer. Soyons conscient qu'il y a certains choix que nous devrons abandonner, choix de vie ou choix de carrière. Nous allons abandonner une partie de notre vie. Donc, soyons en paix avec ça, lâchons-prise afin d'avancer. Nous souhaitons progresser, créer quelque chose de nouveau, mais nous avons des difficulté à lâcher l'ancien monde. Car, comme beaucoup d'entre nous en sont déjà conscients, le passé peut être comme une ancre qui vous empêche d'avancer.

 La pensée et la création mentale sont très puissante, ne doutons pas de notre capacité à créer. Nous sommes des créateurs. Tous les grands êtres qui ont parcouru diverses époques comme Jésus, Bouddha, etc. ont semé quelque chose, et nous, avec des capacités différentes, sommes aussi venus semer quelque chose. Ce quelque chose, c’est maintenant à nous tous de le récolter et de l’offrir. Plus il y aura de monde qui s’éveillera, qui sera en conscience, qui choisira également quotidiennement de cheminer vers et de travailler sur de plus grandes visions et intentions, plus ces champs de possible vers un meilleur résultat pour tous deviendront une réalité.

 La théorie de la fin de l’histoire de Fukuyama a du plomb dans l’aile. Le TINA (there is no alternative) déclaré avec arrogance dans les années 1990 par les néo-libéraux est de plus en plus ridicule. Ce n’est pas qu’il n’y a pas d’alternatives, nous sommes l’alternative, nous sommes à un carrefour de l’histoire. Le néo-libéralisme, aboutissement de cinq siècles d'histoire du capitalisme, ne peut perdurer éternellement. Les mythes fondateurs de la civilisation occidentale sont en train de s'écrouler. Comme tous êtres vivants, système, empire ou civilisation, le capitalisme a vécu et il va mourir, c'est dans l'ordre des choses. Le commerce et donc la consommation ne peuvent être une finalité. Les financiers ne doivent plus exister et décider, ainsi, de l'avenir des hommes, d'autant plus que la philosophie qui les animent, le plus souvent, est forcément le matérialisme. Il s'agit de replacer l'ordre des priorités. D’abord une éthique d'où découlent des valeurs humaines et environnementales. Puis la gestion de la cité des hommes - la Politique - doit s'exprimer en accord avec des valeurs humaines justes, au sein d'une réelle démocratie, et non pas dans une démocratie hypocrite, une dictature des marchés tenue par les financiers, les rentiers. Enfin, après une éthique et une politique réellement démocratique, le commerce trouve sa place. Une voie existe, ni néo-libérale, ni totalitaire et forcément démocratique qui renoue avec notre nature profonde et notre mère à tous : la Terre. On pourrait s'arrêter de s'agiter, de travailler, de consommer, de polluer pour réfléchir, parler, partager et peut-être alors redécouvrirons-nous nos vraies valeurs, notre vertu et notre sagesse fondamentale pour repenser nos façons d'agir, notre travail, nos relations avec autrui et avec la nature.

 Toutes les sociétés finissent par s'écrouler. La nôtre est un peu comme ces "programmes de recherche" qui finissent par devenir stériles. Il faut alors accepter de nouvelles idées parce que les précédentes n'ont plus rien à donner. Il suffit d'ouvrir les yeux pour voir que toutes les autres sociétés ont subi le même sort. L'exemple de la Cité grecque, ou celui sans doute encore plus frappant de la chrétienté médiévale, au 13e siècle, au temps de saint Louis et de saint Thomas. À cette époque, les gens devaient croire que la chrétienté était une réalité éternelle, et puis elle s'est effondrée relativement vite. L'idée que nous représentons le sommet de l'histoire humaine n'est qu'un préjugé, un mythe parmi d'autres.

Transition vers une nouvelle civilisation : http://bit.ly/yrMu8t

Quelle Terre laisserons-nous à nos enfants ? Face à la crise de l'environnement, face à la crise globale et radicale de la civilisation industrielle, des solutions existent, on peut s'en sortir, il suffit de le vouloir. Mais n'attendez pas que les choses changent toutes seules, vous seuls avez le pouvoir de les changer. Les solutions sont individuelles et collectives, elles demandent un certain courage à s'engager à résoudre les problèmes à la racine. Ahimsa & Satyagraha ( Non-violence & Force de la vérité ) sont les maîtres mots du combat politique de Gandhi et à plus ou moins long terme c’est une stratégie gagnante.

Liens supplémentaires :

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Le congrès américain élargit la loi autoritaire anti-protestation

Le signe secret - Le groupe Bilderberg

La vérité sur la dette publique de la France : la Loi Pompidou

Esquisse d’un programme de recherches à partir de l’hypothèse d’une économie sans monnaie : http://desargence.org/

L'argent est il devenu obsolète

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« La civilisation, au vrai sens du terme, ne consiste pas à multiplier les besoins, mais à les limiter volontairement. C'est le seul moyen pour connaître le vrai bonheur et nous rendre plus disponible aux autres [...] Il faut un minimum de bien-être et de confort ; mais, passé cette limite, ce qui devait nous aider devient une source de gêne. Vouloir créer un nombre illimité de besoins pour avoir ensuite à les satisfaire n'est que poursuivre du vent. Ce faux idéal n'est qu'un traquenard. » - Mahatma Gandhi


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