Paris est-elle encore la capitale de la France ?

par Lem Civa
mardi 25 avril 2017

35% pour Macron, 5% pour Le Pen à Paris… L’écart avec la moyenne nationale des deux candidats est saisissante. Pour ne pas dire inquiétante. Jamais la France et les Français n’ont semblé autant divisé.

Finalement, les islamistes sont peut-être en train de réussir leur coup. Bien aidés dans leur tâche par la surenchère libérale des candidats du Système. En effet, le contexte social et politique actuel semble pousser de plus en plus de Français à la radicalisation : à droite certes, mais aussi et surtout à gauche. 

Car l’autre leçon de ce scrutin est la percée historique de la gauche radicale (Hamon + Mélenchon + Poutou + Arthaud) qui frôle les 30% alors qu’elle ne faisait pas 15% en 2012… Le FN progresse également, mais de façon bien moins importante. Et les candidats véritablement anti-système (Le Pen + Mélenchon + certains « petits » candidats) dépassent allègrement les 40%.

Les adversaires du Front National lui reprochent de diviser les Français ? Non, les Français parviennent très bien à se diviser par eux-mêmes : Paris contre Province ; grandes villes contre zones rurales et périphériques ; Est contre Ouest ; Nord contre Sud ; élites contre peuple ; Gauche contre Droite. Sans parler du communautarisme que certains apprentis sorciers essayent de transmuter en clientélisme. 

 

L’avenir de la France - et avec elle de l’ Europe - paraît bien sombre au lendemain de ce premier tour. 

 

Paris est-elle encore la capitale de ce pays dont elle semble de plus en plus éloignée en terme de valeurs ? Les bobos parisiens vivent leur rêve éveillés baignant dans les philosophies californiennes du « cool » et du « care », daubant sur leur propres compatriotes alors que le pays qui les entoure hurle de plus en plus fort sa souffrance et son ras-le-bol. Jusqu’où ? 

Si Paris était autrefois comme une étoile, brillant de mille feux et répandant la culture française dans le monde entier, elle est en train de se transformer en un trou noir. Une sorte de grand attracteur qui engloutit les ressources et les forces vives de la nation, vidant le pays alentour de sa substance et n’ayant plus rien en commun avec lui. 

Au classement des « villes mondes » établi par la revue américaine Foreign Policiy, Paris se classe 3ème juste derrière New York et Londres. Excusez du peu. Elle en est fière. Mais un nombre croissant de Français sont - eux - inquiets et à juste titre. Car malheur aux exclus de la nouvelle France périphérique. 

 

L’équilibre entre la capitale et le pays profond semble être sur le point de se rompre. Et les discours lénifiants et moralisateurs du clergé médiatique et de sa cohorte de sbires et autres idiots utiles - dont nous allons souper jusqu’à plus soif dans les jours qui viennent - n’auront d’autre effet que d’aggraver encore cette fracture.


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