Paris hit tone

par franck dana
jeudi 26 juillet 2007

On vit vraiment dans une époque de foutage de gueule intense, surtout en matière de transport et de pollution. Et dans ce domaine, comme dans bien d’autres, Paris donne le ton.

Le vélo... le meilleur ennemi de l’homme ?

Au début, je les regardais d’un air amusé. Quels êtres étranges, capables de pédaler au cœur d’une circulation intense, respirant à plein nez le gaz des pots d’échappement, risquant leur vie à chaque carrefour, frisant le ridicule dans leur tenue de travail dégoulinante de sueur, affichant des rictus affreux, témoins de l’effort fourni pour accomplir ce qui représente seulement quelques stations de métro ! Je cherchais une explication psychologique à cette autoflagellation stupide qui consiste à faire d’un vélo un moyen de locomotion... Je ne suis pas antivélo. Le vélo, c’est un sport fantastique, pour le week-end, dans un bois. Je ne suis pas un fan de cyclisme comme notre président, mais ces sportifs du Tour de France (même dopés) sont impressionnants, ce qu’ils font est incroyable... bref, je salue la beauté du sport. Mais là, en plein Paris... quelle connerie insondable !

Et puis le vélo est devenu un objet politique.

Se déplacer à vélo dans Paris, ça se veut écolo. Donc politiquement correct. En quelques années, Jean Tibéri d’abord, puis l’infâme Delanoë ensuite, ont ravagé ma ville, la plus belle ville du monde, à coups de pistes cyclables, de voies de bus (comme chacun le sait, c’est écolo le bus, avec son gros vieux moteur diesel), de quais fermés le dimanche pour les quelques "péquenots" qui s’y aventurent, de rues détournées, de sens de circulation modifiés, de places de stationnement supprimées pour y mettre les fameux "Vélib" (ces vélos à louer, fabriqués en Roumanie et qui j’espère vont bientôt y retourner). Que du bonheur ! Le résultat, prévisible pour n’importe quelle personne disposant d’un cerveau qui fonctionne dans le bon sens, n’a pas tardé à se faire sentir : une circulation infernale, des automobilistes au bord du suicide collectif, et surtout une pollution qui monte en flèche (la polémique sur les chiffres de pollution ne fait que commencer). Et c’est logique que Paris sombre ainsi dans la pollution : les voitures ne roulent plus, elles sont immobiles dans le flot de circulation, mettant beaucoup plus de temps qu’auparavant pour effectuer le même trajet. Ceux qui pensent que les gens ne prendront plus leur voiture n’ont rien compris. Cet extrémisme ayatollah écolo qui consiste à nous ramener à l’âge de pierre est dangeureux et doit être combattu.

Le vélo pour lutter contre la pollution : la plus grosse hypocrisie de ce début de siècle.

Mais ce n’est pas la seule... Le diesel en est une autre. En quelques années, La France est devenue le pays champion du monde du diesel (80 % des voitures neuves !). Les Français ont été victimes d’un marketing efficace leur faisant croire que le diesel est propre (!), économique (vrai seulement si on roule énormément) et même sportif (là, je ris... puis je pleure, puis je ris de nouveau... non, finallement j’ai de la peine pour celui qui pense avoir acheté une voiture de sport siglée d’un... TDi). Je vous signe un papier aujourd’hui qu’un jour on dévoilera la vérité à nos descendants : le diesel est dangereux pour la santé et n’a été développé dans notre pays qu’à des fins industrielles.

Revenons à Paris.

De toute évidence, la pédale est la plus mauvaise des solutions pour sortir Paris du chaos, de la pollution, et de l’immobilisme. Car il s’agit de définir les priorités. Soit Paris devient une aire de jeu pour pseudosportifs babas écolos, soit elle devient la grande capitale mondiale qu’elle aurait dû être si elle était mieux dirigée. Il faut y relancer l’économie, la consommation, l’emploi, le bien-être. Et ce n’est pas en l’immobilisant dans des embouteillages monstres que Paris sera attractif et compétitif. Ce n’est pas en rendant le stationnement rare et cher que le commerce et le business redémarreront.

Des solutions ? ... bien sûr !

Je suis loin d’avoir la vérité absolue, mais voici quelques pistes...

Au niveau national, priorité doit être donnée à la voiture propre. Les constructeurs français ont pris un retard lamentable dans ce domaine, préférant (j’insiste) refourguer leur diesel. Les voitures hybrides sont une formidable avancée technologique et écologique.

Développer la microcar aussi, façon Smart. Avec des aides de l’État, ou de la municipalité, à tous ceux qui achètent des voitures de petite cylindrée essence (très peu polluantes). Avec pour effet, en prime, le gain de place garanti.

Permettre aux deux-roues à moteur (scooters, motos) de circuler avec une plus grande sécurité (en modifiant certaines infrastuctures, c’est possible).

Construire des voies autour de Paris qui éviteront aux automobilistes de traverser la capitale pour se rendre d’une banlieue à une autre (une voiture sur deux !).

Interdiction totale des bus à moteur diesel. Supprimer évidemment ces voies de bus de 4 m de largeur. Développer le métro (le rendre plus attractif). D’une façon générale, tout le fonctionnement des transports en commun est dépassé.

Bon, et si c’était moi le futur maire : interdiction totale et définitive des vélos et des diesels à Paris.

Justement, niveau politique... qui pour s’opposer à Delanoë ?

Qui pour faire de notre capitale une capitale moderne et influente dans le monde ?

La championne de la droite est à ce jour Françoise de Panafieu... Bon, je ne veux pas être indélicat... c’est une dame respectable... mais elle m’incite plus à l’imaginer trôner en bout de table en grand-mère de famille que diriger la première puissance économique municipale du pays. Qui d’autre ? Pierre Lellouche ? Lui, va falloir de toute façon lui trouver un boulot avant qu’il ne finisse quelqu’un à la machette... Qui d’autre ? Goasguen ? Debré ? Des personnalités compétentes, mais dont la popularité s’arrête aux portes du 16e arrondissement... Qui d’autre alors ? Quelqu’un qui n’a pas de cheveux blancs, pour contrer le roi des nuits parisiennes, dont le concept a fait la gloire de la gauche : fabriquer des pauvres, les amuser ensuite... Qui alors ?

Un homme qui dirigerait déja le pôle écologie de l’empire Sarkozy, dont la popularité reste sans faille malgré les up and down, qui a toujours su jongler entre social et économie de marché, humanisme et modernité... Non, personne ne voit ?

Allons... cherchez un peu.


Lire l'article complet, et les commentaires