Partisans ou adversaires du Frexit : lesquels sont des nationalistes ? (3ème partie)

par Jean Dugenêt
samedi 1er février 2020

J’ai déjà amplement montré dans les deux premières parties que les nationalistes se trouvent dans le camp des européistes et nullement dans celui des partisans du Frexit. Dans la deuxième partie, j'ai montré que Walter Hallstein, qui fut le premier président de la CEE et le resta pendant 9 ans, était un ancien nazi. L’affaire a fait grand bruit depuis maintenant près de 10 ans qu’elle a été dévoilée. Elle a suscité bien des passions dans le camp des européistes. La Wikipédia en est encore à nier cette évidence, à défendre l’indéfendable sans la moindre prudence.

Il y a de quoi s’étonner car, pour qui analyse le contexte historique de la période du nazisme et de l’après-guerre, cela est assez banal. Les mythes qui ont été construit dans l’immédiat après-guerre se sont peu à peu effrités. Nous savons maintenant à quel point l’adhésion au nazisme a été massive en Allemagne. Le schéma selon lequel il y aurait eu deux minorités aux extrémités de la société et une grande masse passive entre les deux ne tient plus. Il y a eu 11 millions d’adhérents au NSDAP soit, si on ne tient compte que des adultes, un homme sur deux et une femme sur dix. Je vous renvoie, pour le détail des calculs, à la deuxième partie de mon article. Adhéré au parti nazi, dans ce contexte, doit donc être considéré comme une pratique, sinon banale, du moins fréquente. Nous allons continuer à décrire ce contexte historique en insistant sur les deux milieux dans lesquels Walter Hallstein a évolué : le milieu universitaire et l’armée. Entre la prise du pouvoir par Hitler en 1933 et la capitulation du IIIe Reich en 1945, 14 années se sont écoulées. Walter Hallstein en a passé 8 dans le milieu universitaire et 4 dans l’armée. Il a fait un service militaire d’un an avant la guerre et il a été incorporé dans la Wehrmacht de 1942 à 1945.

Le milieu universitaire est probablement celui que les nazis ont voulu contrôler en priorité. Ils se sont appuyés pour cela sur la Ligue nationale-socialiste des étudiants NSDStB créée dès 1926 et qui avait noyauté le monde estudiantin bien avant 1933. Il faut lire à ce sujet les pages 228 à 231 du livre « Les avatars du juvénilisme allemand 1896-1945 ». Les nazis ont opéré une véritable « purge » du corps des enseignants. Rien qu’entre 1933 et 1934 environ 1680 enseignants universitaires ont été licenciés ou forcés de démissionner soit 14,4%. La Gleichschaltung (mise au pas) avait pour but de mettre la formation universitaire au service exclusif des objectifs du national-socialisme en obtenant d’une part qu’elle se concentre sur la propagation de la Weltanschauung (conception du monde) raciste et impérialiste nazie en éliminant toute voix discordante, et d’autre part en fournissant à la société totalitaire des cadres civils et militaires loyaux et dévoués. La « nazification » fut totale lorsqu’en 1936 tous les étudiants furent placés sous l’autorité du chef de la NSDStB. C’est dans ce contexte d’un milieu universitaire entièrement sous contrôle des nazis que le professeur de droit Walter Hallstein a obtenu deux magnifiques promotions. Il a été nommé en 1936 doyen de l’université de Rostock où il enseignait. Il dut sur ce poste clé, mobiliser tous ses talents dans la sélection idéologique des candidats à des postes vacants tout en sévissant autant que nécessaire au conseil de discipline de l’université. Pour demander ce poste à cette époque, il fallait vouloir se mettre ainsi au service du nazisme. Il fallait être le garant de la domination de l’idéologie nazie sur l’université et il a fallu, comme nous l’avons vu , qu’il donne des garanties montrant qu’il était prêt à le faire.. Il a ensuite été nommé directeur de l’Institut de droit comparé et de droit économique à l’université de Francfort-sur-le-Main en 1941. A cette époque, ce ne sont plus les pairs de l’université qui décident de ces mutations mais les autorités nazies. Les critères idéologiques de sélection sont évidemment prioritaires.

Il a eu droit aussi à certaines « promotions » extra-universitaire. Il fut notamment nommé dès 1933, vice-président de la chambre de commerce et de l’industrie nationale-socialiste de Mecklenburg-Rostock. Il a aussi intégré la célèbre « Akademie für Deutsches Recht » (Académie du droit allemand), fondée en 1933. Cette clé de voute de la refonte nazie du système juridique allemand, était aussi l’instrument de la fameuse Gleichschaltung (mise au pas), dont Hallstein n’était donc pas une victime mais un acteur. Rappelons aussi que Walter Hallstein a été sélectionné pour faire partie de l’équipe de 15 juristes dirigée par le célèbre et sinistre Hans Frank. Il s’agit de l’équipe qui s’est rendue à Rome du 21 au 25 juin 1938 pour préparer le projet de la « Neue Europa ». Que faut-il ajouter pour montrer qu’il a fait tout ce qu’il pouvait pour servir le nazisme ?

Puisqu’il a aussi passé quatre années dans l’armée, il convient d’apporter des précisions sur cette institution dans le contexte du nazisme. Il faut reconsidérer le mythe selon lequel la Wehrmacht aurait été constituée de soldats qui faisaient leur travail en toute neutralité politique comme n’importe quel fonctionnaire qui va à son bureau. Nous savons maintenant que la Wehrmacht était dominée par l’idéologie nazie et qu’elle n’avait pas besoin des SS pour se livrer à des atrocités (voir la 2ème partie de notre article). Plus on monte dans la hiérarchie militaire et plus la probabilité d’y trouver des nazis est forte. Il est peu probable que des officiers de la Wehrmacht aient pu ne pas être nazis et il est certain que Walter Hallstein en tant qu’officier instructeur en national-socialisme était adhérent au NSDAP. C’est une des preuves que nous avons exhibée dans notre article. Nous avons surtout voulu montrer ici que dans le contexte historique du nazisme l’adhésion de Walter Hallstein au parti nazi était tout ce qu’il y avait de plus classique, normale, banale et évidente.

Il faut maintenant bien connaître aussi le contexte de la Libération et de la mise en place de la RFA. Le phénomène du recyclage des anciens nazi dans l’administration de l’Allemagne Fédérale fut aussi banal que le recyclage des anciens pétainistes dans l’administration française de l’après-guerre (Voir le livre d’Annie Lacroix Riz : « La non-épuration en France »). La même épidémie d’amnésie s’est répandue en Allemagne qu’en France. En France, à la Libération, tout le monde avait été plus ou moins résistant. Ceux qui comme moi habite près d’une côte ont toujours entendu dire que ce sont les allemands qui ont construit les blockhaus du « mur de l’atlantique ». Nous fera-t-on croire qu’ils ont fait venir massivement des ouvriers d’Allemagne ? Après la Libération, à l’écoute des allemands, il semblait inimaginable qu’il y ait eu 11 millions d’adhérents au parti nazi. Seuls quelques milliers s’en souvenaient.

Le recyclage des nazis dans l’administration fut tellement massif que, sur la quantité de cadres administratifs concernés, il s’en est obligatoirement trouvé pour œuvrer plus particulièrement à la construction de l’Union Européenne. Les faits ne sont d’ailleurs niés par personne. Regardez les pages de la Wikipédia consacrées à Karl Maria Hettlage et Carl Friedrich Ophüls. Le premier fut membre de la Haute Autorité de la CECA de 1962 à 1967. Le second fut le concepteur principal des « statuts de la Cour Européenne de Justice » et c’est à ce titre qu’il les signa. Personne ne nie qu’ils furent auparavant des nazis patentés quoique Karl Maria Hettlage nie avoir adhéré au NSDAP mais reconnait avoir appartenu à la SS. Comprenne qui peut ! Il est donc normal, banal et admis par tous que d’anciens nazis ont participé à la construction européenne.

Alors, pourquoi le cas de Walter Hallstein suscite-t-il encore autant de passions ? Sans doute puisqu’il fut l’un des plus éminents « constructeur de l’Europe », l’un des « pères fondateurs de l’Union Européenne ». Nous ne déduisons pas de cela que le nazisme et l’actuel européisme seraient deux idéologies équivalentes. Il faut cependant bien reconnaître quelques liens entre les deux. Le projet de la « Neue Europa » était bien un projet nazi. Le nazisme incluait donc une forme d’européisme et il est normal que le passage du nazisme à la construction européenne n’ait pas causé de graves problèmes de conscience aux anciens nazis concernés. Il est aussi admis par tous que le national-socialisme était une forme exacerbée de nationalisme. Que ceux qui assument la continuité de l’œuvre de ces ex-nazis veuillent bien ne pas persister dans l’infamie en traitant les militants de l’UPR de nationalistes et de xénophobes. A défaut de faire amende honorable qu’ils veuillent reconnaître que c’est chez eux que cette forme de nationalisme sévi. Il est permis de penser que Walter Hallstein a réinvesti dans l’UE l’expérience qu’il avait acquise en travaillant sur le projet de la « Neue Europa ». Il est aussi permis d’examiner les ressemblances et les différences entre les deux projets. Nous n’affirmons pas pour autant que l’UE fut la continuité du projet de la « Neue Europa » d’Hitler. Nous avons suffisamment répété que la construction européenne d’après-guerre était une initiative américaine et, qu’en conséquence cela n’avait aucun rapport, quant à l’origine, ni avec l’Allemagne ni avec le nazisme. Mais nous allons voir maintenant qu’il y a aussi des points communs entre l’idéologie des européistes actuels et celle des européistes de la Neue Europa.

La conception des européistes actuels s’inscrit dans les délires de Samuel Huntington avec son « choc des civilisation ». Dans cette théorie, l’Europe ferait partie de la civilisation occidentale avec les Etats-Unis, le Canada, l’Australie et la Nouvelle Zélande. D’après Huntington, les rapports entre ces pays de la civilisation occidentale auraient évolué avec le temps. Ce n'est qu'au XXème siècle, alors que l'Amérique du Nord prend le commandement de « l'Occident » qu'elle se reconnaît « européenne ». On appelle donc généralement « occidentale » la civilisation euro-américaine. La civilisation occidentale serait alors opposée aux huit autres civilisations  : chinoise, japonaise, indienne ou hindoue, islamique, occidentale, latino-américaine, africaine et orthodoxe. L’Europe serait alors essentiellement en concurrence ou en compétition avec ces autres civilisations mais les relations seraient plus agressives avec la civilisation islamique et la civilisation orthodoxe dominée par la Russie. Cette vision de l’Europe nous amène, sous la tutelle de l’OTAN, vers la guerre contre le monde arabo-musulman ou contre la Russie.

Il n’est pas étonnant que cette vision guerrière et raciste de l’Europe fût défendue par Hitler et Mussolini avant d’être reprise par les européistes actuels. De ce point de vue, nous disons que la « Neue Europa » est l’ancêtre idéologique de l’UE malgré les différences entre les deux projets. La « Neue Europa devait se dresser contre la juiverie internationale et le bolchévisme tandis que l’UE doit se dresser contre le monde arabo-musulman et la Russie. Voici la présentation du livre de Bernard Bruneteau « Les collabos de l’Europe Nouvelle » :

« L’Europe nouvelle » : c’est ainsi qu’en 1940 les sirènes de la propagande qualifièrent le continent unifié de force par les armées du IIIe Reich. Si ce fut synonyme pour des millions d’Européens de dépendance, de réquisitions et de travail obligatoire ou forcé, ce fut aussi symbole d’espoir pour certains intellectuels français et belges qui voulurent y voir l’annonce d’une possible union européenne. Pacifistes rêvant d’en finir avec la souveraineté absolue des États, « techniciens » confiants dans les vertus d’un gouvernement économique, socialistes en quête d’une dernière utopie mobilisatrice : tous furent victimes d’une illusion qui les fit croire à la volonté européenne de Hitler, les rendant aveugles aux réalités monstrueuses de son ordre nouveau. Tout à cette illusion tragique, les intellectuels européistes de Vichy continuèrent les réflexions commencées au temps d’Aristide Briand sur une fédération politique et économique. Avec parfois des expressions troublantes : « communauté de communautés », « organe de gestion supra-continental » ou « monnaie fédérale unique »

Les européistes d’aujourd’hui n’ont en effet pas inventé grand-chose de plus que les européistes du fascisme italien et du nazisme qui avaient même envisagé une « monnaie fédérale unique ». La « Neue Europa » était déjà la solution pour les « Pacifistes rêvant d’en finir avec la souveraineté absolue des États ». La propagande nazie n’était guère, de ce point de vue, différente de la propagande de l’UE.

A l’opposé de cette approche raciste et guerrière de la « Neue Europa » comme de l’UE, nous voyons le monde comme une communauté planétaire constamment interconnectée notamment avec internet mais aussi avec des moyens de transports de plus en plus performants. L’avenir n’est pas au regroupement par grands pôles. Il est au contraire dans une interconnexion dans tous les domaines de tout le monde avec tout le monde. Chaque pays est libre d’entretenir les relations qu’il veut avec chacun des autres pays du monde. Des accords bilatéraux ou multilatéraux peuvent être passés entre des pays qui se considèrent comme des partenaires et non pas comme des concurrents, des adversaires ou des ennemis. Nous devons nouer des partenariats avec tous les peuples du monde sur la base de l’égalité sans faire de distinguos sulfureux et suspects selon l’appartenance à tel ou tel continent, à tel ou tel groupe ethnico-religieux, ou à telle ou telle « civilisation » à la mode Huntington. Ce sont les échanges avec tous les peuples du monde sans distinctions nauséabondes entre ceux qui appartiendraient à l’Europe et les autres qui favorisent la paix. Loin de vouloir nous refermer sur un continent, nous voulons une ouverture sur le monde, des coopérations internationales. En particulier, nous voulons davantage de coopérations avec les pays d’Afrique, du Moyen-Orient, de l’Amérique Latine. Les accords doivent se faire sur la base du donnant-donnant et non pas d’un gagnant-perdant comme cela se fait avec les accords de l’UE. Il s’agirait plutôt d’un gagnant-gagnant car chaque pays peut trouver avec son partenaire ce qu’il lui est difficile d’obtenir par ses propres moyens. Il ne serait bien évidemment plus question de la directive européenne sur les travailleurs détachés ce qui n’exclurait pas d’ailleurs des échanges de main-d’œuvre mais, sans qu’il y ait un gagnant et un perdant. Il ne serait plus possible que des pays comme la Chine puissent acheter tout ce qu’ils veulent en France sans que la réciproque soit possible. Et, il y aurait sans doute des dizaines d’exemples comme ceux-là.

Notre vision du monde va de pair avec les principes de la laïcité. Aucun pays n’appartient à une religion : pas plus à la religion musulmane qu’à la religion juive ou à tout autre religion. Cette vision du monde apporte d’emblée une solution évidente à tous les conflits notamment au conflit israélo-palestinien. Dans la Palestine, pays qui, comme tous les autres, appartient à ses habitants, tous les citoyens devraient pouvoir vivre à égalité de droit quelles que soient leur religion, leur origine ethnique… L’avenir, pour notre pays, ce n’est pas la France se pliant dans le cadre de l’UE à une colonisation américaine sans colons, c’est la France apportant un message de laïcité, d’ouverture sur le monde notamment aux pays du Moyen-Orient, à la Russie et aux pays d’Asie.

Les deux principaux arguments qu'apportent les européistes pour défendre l’UE consistent à dire qu’il faut se regrouper pour avoir plus de poids et que l’UE c’est la paix mais ces arguments sont contradictoires.

Voyons en quoi il serait utile de se regrouper pour avoir plus de poids. Avoir plus de poids par rapport à qui ? Par rapport à un autre pays ou à un autre bloc ? N’est-ce pas là une affirmation qui consiste d’emblée à se situer dans des rapports de force ? Dans des relations d’opposition à d’autres forces ? Ce sont bien des perspectives guerrières et pour tout dire une forme de nationalisme à l’échelle du continent qui vise à la détestation d’autres blocs. Nous appellerons cela du continentalisme. Cela mène tout autant à des guerres que le nationalisme. Il ne s’agit plus de guerre entre des nations mais de guerre entre blocs. De fait, sous l’égide de l’OTAN, la France depuis plusieurs années est entrainée derrière les USA dans des guerres au Moyen Orient contre le « bloc islamique » et dans le même temps nous sommes associés aux provocations des USA contre le « bloc orthodoxe » dominé par la Russie de Poutine.

L’Union européenne concoure en effet avec L’OTAN et les États-Unis, à aggraver les tensions avec la Russie. Elle apporte son soutien politique aux manœuvres militaires dangereuses et provocatrices de l’OTAN autour de l’enclave de Kaliningrad et dans les pays baltes. La politique de l’UE en Ukraine, le soutien aux élargissements successifs de l’OTAN au mépris des engagements pris avec l’URSS, l’installation de bases anti-missile étatsuniennes en Roumanie et Pologne, participent à la reprise de la course aux armements nucléaires en Europe. Il ne s’agit pas de soutenir la Russie de Poutine mais de constater qu’il y a un couple OTAN-UE qui est en posture agressive menaçant ainsi la paix sur le continent.

Nous voyons ainsi que les deux principales justifications de l’UE entrent en contradiction. Des pays qui se regroupent pour avoir plus de poids se trouvent entrainés dans des guerres. Pour avoir une idée assez précise de ce qu’est la prétendue paix que nous garantit l’UE, je vous invite à consulter la liste des opérations militaires impliquant la France depuis 2000. Vous en trouverez 5 qui se font sous pavillon de l’UE et 4 sous pavillon de l’OTAN mais vous verrez aussi que nombre de celles qui se font sous pavillon français sont en fait directement liées aux précédentes (Afghanistan, Lybie, Irak, Syrie). Voilà la réalité de « la paix » que nous amène l’UE et l’OTAN. Nous avons vu par ailleurs dans la première partie que la politique de l’UE amène les peuples d’Europe à se dresser les uns contre les autres notamment les grecs contre les allemands.

Nous sommes solidaires avec toutes les victimes des interventions militaires des américains dans le monde visant à l’expansionnisme américain. Or, la politique de l’UE est étroitement liée à la politique de l’OTAN et notre appartenance à ces deux organisations nous lie à la politique agressive des dirigeants américains. Ils présentent la plupart de leurs agressions comme des luttes pour la défense de la démocratie et des droits de l’homme, comme des luttes contre le terrorisme ou contre des dictatures, comme des ripostes légitimes à des attaques chimiques ou autres. Pour soutenir leurs argumentations, ils inventent, d’immondes supercheries. L’histoire des armes de destructions massives détenues par l’Irak en est l’exemple le plus connu mais il y en a eu une quantité d’autres. Je vous propose de jeter un coup d’œil aux justifications présentées par les gouvernants US pour leurs incursions meurtrières de l’histoire récente au Panama, en Irak, en Yougoslavie, en Lybie, en Syrie et en Afghanistan où le conflit perdure avec toujours les mêmes prétextes. L’Amérique des riches et des privilégiés semble addict à la guerre et leur barbarie en font les champions des crimes de guerre.

Nous voulons que la France soit à nouveau respectée dans le monde. Nous ne devons plus apparaître comme les larbins des USA tenus de les accompagner dans tous leurs conflits notamment dans ceux qui jettent les migrants sur les routes. Je pense en particulier aux afghans qui arrive en France où ils sont accueillis comme on le sait par les forces de répression. Il y a des moments où il faut vraiment avoir honte d’être dans cette UE pour ne pas avoir honte d’être français. Comment les européistes osent-ils encore dire que « l’UE c’est la paix » quand notre appartenance à l’UE nous oblige à cautionner toute cette barbarie ?

Nous opposons à tous ces conflits la politique de l’internationalisme du mouvement ouvrier. Par opposition à tous les nationalismes et aux politiques chauvines des états, des continents ou des blocs nous voulons défendre des intérêts communs à toute l’humanité. C’est la politique de solidarité entre tous les exploités résumée par la formule de Karl Marx : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! ». Elle s’est notamment manifestée par le refus de la 1ére guerre mondiale avec Jean Jaurès en France puis Alfred Rosmer et Pierre Monatte. Au même moment, en Allemagne, la même politique était défendue par Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg tandis qu’en Russie les bolcheviks se sont opposés à la guerre ce qui les a amenés à se porter à la tête de la révolution russe de 1917 et à signer les accords de paix de Brest-Litovk en 1918 faisant ainsi de la Russie le premier pays à sortir de cette guerre. En France, pendant la seconde guerre mondiale les internationalistes-trotskistes défendaient une politique de fraternisation avec les soldats allemands et de protection des réfugiés politiques allemands. Ils ont pour cela diffusé la revue « Arbeiter und Soldat » en rappelant toujours que les allemands ont été les premières victimes du nazisme. Ils se sont en cela opposés à l’exacerbation d’une xénophobie anti-allemande qui se manifestait notamment lorsque le journal l’Humanité titrait : « A chacun son boche  » et quand les résistants de la dernière heure ont fait une surenchère dans l’exacerbation de la haine contre les allemands comme pour compenser leur peu d’enthousiasme à lutter contre le nazisme. La situation des communistes et des juifs qui fuyaient l’Allemagne entre 1933 et 1940 n’étaient guère différente de celle que connaissent aujourd’hui les afghans, les irakiens et beaucoup d’autres qui voudraient être accueillis chez nous. Aujourd’hui comme hier ce sont les internationalistes qui défendent ceux qui fuient les dictatures : celle de l’Allemagne nazie et celles que les américains veulent mettre en place en Afghanistan, en Irak... Et, il n’y a pas eu beaucoup de protestations quand la police française à livrer les réfugiés politiques allemands aux nazis. Seuls ceux qui sont passés par Marseille ont pu fuir. Des allemands étaient enfermés dans un camp de concentration à quelques encablures de l’endroit où Walter Hallstein a été arrêté, sur la petite île d’Aurigny proche de Cherbourg. Tous les habitants de la région le savaient mais, nous l’avons déjà dit, il y a eu une grande épidémie d’amnésie à la Libération. Personne, nous dit-on, ne savait où les juifs étaient emmenés par les allemands alors il fallait ignorer l’existence de ce camp de concentration. Il n’y a guère, aujourd’hui encore, que les internationalistes pour rappeler ces vérités et il n’y a qu’eux pour demander la fermeture des camps de rétention qui ont toutes les caractéristiques pour se transformer en camp de concentration. La différence entre les deux n’est qu’une question de nombre mais l’arsenal législatif est déjà en place.

Les internationalistes sont bien évidemment au sein de l’UPR au premier rang à lutter pour le Frexit.


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