PAS D’IMPÔTS pour cette grande cause nationale : l’Euro 2016 de foot-ball...
par VICTOR Ayoli
lundi 3 novembre 2014
Qui dit qu'on paie trop d'impôts en France ? Qui sont ces pisse-froid qui ne comprennent pas la beauté de l'acte de payer son écot pour le bien public en fonction de ses moyens ? Vous ? Moi ? Mais alors c'est que vous, et moi, n'avons pas la chance de faire partie de cette « élite » qui, grâce au dieu foutebol, ne sortira pas un seul fifrelin en impôts – si ce n'est la TVA – au cours du grand raout foutebalistique – l'EURO 2016 - qui va sévir dans notre beau pays à l'été 2016. Et pour lequel 2,5 millions de billets seront vendus...
C'est le journal Les Echos de ce jour qui a révélé ce tour de passe-passe : « le gouvernement va exonérer de tout impôt les différentes entités chargées d'organiser l'Euro 2016 de football, qui se déroulera en France du 10 juin au 10 juillet 2016. En dehors de la TVA, qui est pilotée par des règles européennes, aucune taxe, aucun impôt sur les sociétés, aucune autre fiscalité française ne sera prélevée sur l'UEFA et ses filiales françaises. Pour l'événement, une structure juridique ad hoc a été créée, baptisée « Euro 2016 SAS », et détenue à 95 % par l'UEFA et à 5 % par la Fédération française de football. Elle gère toute l'organisation de la compétition, à l'exception de la construction ou de la rénovation des stades et de la sécurité. »
Oui, vous avez bien lu : aucune taxe, aucun impôts sur les sociétés, aucune autre fiscalité française pour les entreprises partenaires de l'UEFA. C'était la condition sine qua non, en 2010, pour obtenir cette organisation...
Qui sont ces heureux partenaires qui vont pouvoir se gaver sans reverser la moindre thune ? Il y a les sept « sponsors » officiels qui sont : La Française des Jeux (On les connaît ceux-là, ce sont les racketteurs officiels ; c'est une entreprise publique française datant de 1976, détenue à 72 % par l'État français qui lui a confié le monopole des jeux de loterie et de paris sportifs sur tout son territoire), McDonald's (L'empereur mondial de la malbouffe, grand pourvoyeur d'obèses), Coca-cola (Ceux-là aussi on les connait, c'est pour eux que TF1 « prépare le cerveau de ses téléspectateurs »), Carlsberg (entreprise danois, troisième ou quatrième fabriquant de bière mondial), Continental (oui, ce fabriquant de pneus allemand qui a laissé des milliers d'ouvriers sur le carreau), Hyunday-Kia (conglomérat coréen : automobile, construction navale, militaire, électronique, écrans plats notamment), SOCAR (ceux-la, c'est la State Oil Company of Azerbaijan Republic, c'est-à-dire la compagnie nationale pétrolière et gazière d'Azerbaïdjan).
S'ajoute à ces veinards le groupe suisse Kuoni, spécialisé dans l'organisation de voyages, responsable de l'hébergement pour les équipes participantes, les officiels de match, les partenaires commerciaux et de diffusion, les journalistes, les fournisseurs et équipes responsables de l'organisation de la phase finale. L'UEFA va passer encore quelques partenariats encore inconnus.
Nouveau venu parmi ces veinards, le traiteur Hédiard - la célèbre maison d’épicerie fine de la place de la Madeleine à Paris - qui a été retenue pour assurer les services d’« hospitalité ». C'est donc lui qui assurera les prestations organisées autour des matchs – en particulier la restauration – et qui sont vendues aux entreprises. « Deux niveaux de prestations : « Platinium » (sacré Platini, va !) pour les loges privatives ; « Gold » pour les places de catégorie affaires, les « business seats » dans le jargon professionnel. Le prix moyen pour cette seconde catégorie est de l'ordre de 1.700 à 2.200 euros par place. Pour les loges, la note varie selon les stades et les matchs, le maximum étant atteint par la finale avec un montant de la prestation à l'unité de 4.270 euros. « Nous sommes dans les prix de marché », assure Jacques Lambert, le président d'Euro 2016 SAS, la structure juridique ad hoc, détenue à 95 % par l'UEFA, la Fédération française de football en possédant 5 %. » (Les Echos.)
Comme vous pouvez voir, pas beaucoup d'entreprises françaises parmi ces heureux « exemptés d'impôts ». Par contre l'organisation laisse à l’État et aux collectivités françaises la construction ou de la rénovation des stades et de la sécurité. Ben voyons ! Et kikiva payer pour ces beaux stades ? Et kukiva casquer pour les flics qui garderont ces stades des débordements de ces hordes de « supporters » bourrés de Carlberg (interdite aux abords des stades la kro ou les bières locales ! On se bourrera à la danoise, uniquement.) Alors qu'il n'y a pas un kopeck pour les collectivités locales, le gouvernement a prévu 2 milliards d'euros dont 1,6 euros pour les stades et 400 millions pour les accès net les transports.
Voilà à qui nous allons refiler ce manque-à-gagner de l’État. Eh ! Il ne faut pas être égoïstes, il faut aider les malheureux du monde...
Ouais, mais les retombées économiques...
Parlez-en aux Brésiliens !!!
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