Pas de perpétuité pour Jonathann Daval ?

par rosemar
samedi 28 novembre 2020

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Un verdict surprenant à l'issue du procès de Jonathann Daval : 25 ans d'emprisonnement pour le meurtre de sa compagne, 25 ans sans période de sûreté..., alors que l'avocat général avait requis la perpétuité.

 

Tout de même, Jonathann Daval n'est pas seulement coupable de meurtre, il a aussi menti à maintes reprises, inventant même un complot familial pour se disculper. Après avoir tué sa femme, il est allé jusqu'à maltraiter son corps, le brûlant en partie.

Sa jeune femme Alexia a été décrite comme une personne "autoritaire", voire "humiliante", comme si cela pouvait excuser le crime...

Cet argumentaire de la défense transforme curieusement la victime en coupable : c'est une façon de justifier et d'excuser le meurtre d'Alexia Daval, une façon d'accuser la victime.

 

Un féminicide odieux et la peine infligée au meurtrier paraît bien légère....

Il est probable que grâce à des remises de peine, le meurtrier sera libéré dans quelques années, 15 ans, peut-être moins ?

En France, les violences faites aux femmes se multiplient et un tel verdict ne paraît guère propice à atténuer cette tendance.

 

En France, une femme meurt tous les 3 jours sous les coups de son conjoint. Alexia Daval a succombé elle aussi sous les coups de son compagnon.

Le scénario macabre qui a suivi est assez accablant pour le meurtrier : il a transporté le corps dans sa voiture, il a brûlé le cadavre, il a maquillé le crime et a inventé un meurtre de joggeuse.

 

En France, les femmes victimes de violences sont confrontées à une justice patriarcale.

Le simple fait de porter plainte peut devenir un calvaire.

"Pousser la porte d'un commissariat pour dénoncer un conjoint violent relève de l'acte de bravoure", commente Céline Marcovici, avocate à la cour de Paris et présidente de l'association Avocats, Femmes et Violences.

Les policiers sont parfois indélicats ou terriblement maladroits, voire culpabilisants : "C'est votre faute, pourquoi vous le faites revenir ?", "Pourquoi avoir autant attendu pour porter plainte ?"…)

Lors du premier confinement, les violences faites aux femmes se sont multipliées et aggravées.

Etre enfermée avec un conjoint violent, c'est terrifiant !

 

Françoise Héritier a dénoncé cette violence due essentiellement à une culture patriarcale :

 

"Lorsque nous parlons de la violence, des violences exercées à l’encontre des femmes, il ne vient à l’idée de personne de dire par qui… Mais les violences exercées à l’encontre des femmes, et bien il faut le reconnaître, dans toute l’histoire de l’Humanité et encore maintenant, ce sont des violences exercées par l’autre moitié sexuée de l’Humanité. Bien sûr, il y a des femmes qui exercent des violences contre d’autres femmes (…) mais généralement ce sont des violences masculines."

Est-ce dans la nature de l'homme d'être violent ? La réponse sans équivoque de Françoise Héritier :

"On nous parle d’une nature, d’une nature qui serait plus violente chez les hommes, qui serait fondamentalement dominatrice, et on nous parle aussi d’accès de bestialité. Dans tous les cas, on a tout faux ! Ce n’est pas une nature, c’est une culture ! C’est justement parce que les humains sont capables de penser, qu’ils ont érigé un système, qui est un système de valences différentielles du sexe. Et cela s’est passé il y a fort longtemps.

Nous sommes ainsi les seuls parmi les espèces où les mâles tuent les femelles. Ce n’est donc pas une question de bestialité, de nature, et parce que ce n’est qu’une question de pensée, de culture, de construction mentale, nous pouvons penser que la lutte peut changer cet état de fait."

 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/2020/11/pas-de-perpetuite-pour-jonathann-daval.html

 

Sources :

https://www.huffingtonpost.fr/entry/violences-faites-aux-femmes-la-france-est-le-paradis-des-violeurs-dit-salmona_fr_5fba68a1c5b66bb88c5ed10a

https://www.lepoint.fr/justice/violences-conjugales-il-y-a-encore-des-policiers-qui-refusent-de-prendre-les-plaintes-25-11-2020-2402542_2386.php

https://www.franceculture.fr/conferences/hesam-universite/nous-sommes-les-seuls-parmi-les-especes-ou-les-males-tuent-les-femelles


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