Pas de transformation durable sans l’implication des quartiers populaires !

par CHALOT
mardi 29 novembre 2016

Lier l’action sociale à l’action laïque

 

Les associations familiales laïques s’inscrivent dans une démarche d’éducation populaire.

C’est l’émancipation du peuple et la participation active de toutes et de tous dans la ville et le pays qui leur importe.

Elles ne sont pas des associations familiales comme les autres :

Elles ne constituent pas des noyaux de militants intervenant dans le débat public.

Elles ont la « vocation » de devenir des associations de masses liant réflexion collective et action de terrain.

Les quartiers populaires de nos villes, appelés les « banlieues » sont très souvent laissés pour compte et de nombreuses associations d’éducation populaire, très présentes durant les trente glorieuses ont laissé le terrain.

Comme la politique a horreur du vide, ce sont les religieux qui se sont engouffrés dans la faille.

Ces derniers, bien organisés instaurent une forme de communautarisme et de police de la pensée et de l’attitude.

Dans certains quartiers, des bandes s’installent et la peur habite les habitants de toutes origines.

Les associations d’éducation populaire doivent intervenir prioritairement dans les quartiers populaires pour ne pas les laisser en friches ou en déshérence et parce qu’une population aujourd’hui déboussolée mais encore en attente y habite.

On ne changera pas la société, on ne luttera pas pour l’égalité des droits et contre les exclusions sans l’implication de toutes et de tous et notamment de ces femmes et de ces hommes qui se sentent abandonnés.

COMMENT INTERVENIR ?

Il faut choisir un thème porteur qui s’appuie sur les besoins de la population.

Mon propos n’est pas « théorique » et coupé de la réalité.

Le m’appuie sur une expérience.

A Melun nous avons commencé tout d’abord à proposer des cours de français aux personnes issues de l’immigration.

Il ne s’agissait pas seulement d’aider les personnes à comprendre et pratiquer la langue française mais aussi à connaître et à partager les valeurs et principes républicains.

C’est nécessaire et important dans le cadre d’une politique d’intégration.

Ensuite nous avons voulu créer un cadre d’information et de défense des locataires.

C’est ainsi que des permanences d’information et d’intervention ont été mises en place contre les expulsions locatives.

Les familles commencent à nous connaître, nous avons réussi à empêcher des expulsions.

Notre association qui n’était il y a quelques années qu’une entité sur le papier avec des adhérents réels mais sans activité réelle regroupe aujourd’hui 260 familles et a une existence statutaire et de terrain.

Des personnes, hier demandeuses d’un soutien participent aujourd’hui aux actions comme des acteurs.

Nous avons créé du lien social et cassé, à une petite échelle, mais c’est un début, l’image négative qu’a la population sur le politique, le politique pris dans le sens plein.

Jean-François Chalot

 

 


Lire l'article complet, et les commentaires