PAUVRE BEDOS !

par Jo Gurmall de Stafferla
vendredi 19 avril 2013

Un jour, une cardiologue acariâtre, à ma femme qui s'étonnait de la complète inefficacité des médocs prescrits, lança : "voilà bien un raisonnement d'instituteur !!". C'est très con en effet que de supposer qu'un savon puisse savonner, qu'un médicament puisse soulager ou guérir. Ce serait trop facile

 J'ai resongé à cette phrase quand Bedos s'est fait pourfendre samedi dernier à propos de son livre, par la dame Polony à l'émission de Ruquier "On n'est pas couché". Le clivage "droite/gauche" dont Guy bedos ne se lasse pas a été jugé complètement "ringard" par la belle Natacha, qui n'attacha pas, non pas le chat Pacha, mais ses pittbulls favoris. Bedos en serait-il resté à des clichés surannés aurait-il une vision binaire du paysage politique français ? Allons, allons, ce n'est pas sérieux

Déjà, en hors d'oeuvre, et croyons-en la longue expérience de de cette professeure qui oeuvra "en banlieue difficile", elle tenta de démolir l'opinion de Bedos selon laquelle les jeunes collégiens desdites banlieues n'ont pas, essentiellement de par leur environnement social et urbain les conditions des plus favorables à une réussite scolaire. Elle en a vu qui trimaient dur, faisaient tout pour s'en sortir et réussissaient souvent. Ben oui, et heureusement, ça doit bien exister, et ils n'en ont que plus de mérite. Hélas les statistiques sont là qui font que ces cas de réussite, parfois spectaculaires, représentent quand même un pourcentage assez restreint de la masse des élèves (voir les chiffres du ministère).Par ailleurs  Les inégalités de niveau sont criantes,même si non admet que la création de ZEP a permis d'améliorer un peu le tableau. Il n'est pas ici question d'attribuer telle ou telle responsabilité à quiconque. Si on s'en tient aux faits, il n'est guère contestable que les jeunes qui poussent dans les cités ne partent pas avec les mêmes chances de réussite que les autres élèves. Natacha Polony ferait-elle de l'induction vulgaire ?

Vint ensuite le plat de résistance Pour cette journaliste à l'esprit décidément très pénétrant, il est passé de mode de distinguer et d'opposer droite et gauche. .

Et, je dois dire que si notre examen porte sur les comportements des dirigeants actuels, tant des "normaux" que des petits filous dissimulateurs, je suis près de penser comme elle :on voit mal la différence fondamentale avec les prédécesseurs : aux actes crapuleux de ceux-ci, ceux-là répondent par des mesures tant draconniennes que spectaculaires et inutiles,visant à éradiquer du monde des élus les forbans qui planqueraient leur oseille de façon illégale. On a une sorte de Margaret Kärcher qui veut que les patrimoines des élus soient divulgués...On voit mal le rapport avec les monceaux de frics tapis dans les paradis fiscaux, mais on arrosera cette mesure à coups de sauvignon dans les tavernes , c'est toujours ça de pris. Battu, Sarko ! Ca c'est de la big lessive ! Du populisme qui ose .A côté, ton petit nettoyeur à haute pression n'est qu'une giclette de puceau.Que les grumeaux soient devenus fort semblables dans le galimatias des politiciens actuels, c'est bien ce qu'on peut constater...et déplorer. A quoi servirait-il d'être "au centre" ? je vous le demande...

En revanche, et n'en déplaise à Natacha, il existe bien, et ce pour longtemps sans doute des différences fondamentales entre les pensées de droite et de gauche, et ce, indépendamment parfois de l'appartenance politique . Il n'est pas question des politiques menées. Il ne s'agit pas ici non plus de sortir les épouvantails de régimes de gauche comme de droite qui ont commis des monstruosités au nom de doctrines x ou y.

 Il est question d'état d'esprit : La pensée de droite raisonne en termes de profit, de rentabilité, qu'elle place au dessus de tout. C'est entre autres pour cette raison qu'il lui est , sinon impossible, du moins très difficile de prendre en compte des paramètres humains tels que la santé, l'éducation, l'environnement, le bien-être collectif avant des considérations d'ordre purement économique. Hollande a la partie belle sur ce plan : son prédecesseur a salopé bien des choses au nom de la "rentabilité", comme par exemple les services de santé de proximité. "C'est pas moi, c'est l'autre" Mais rien ne changera, socialiste ou pas.

La pensée de gauche place selon l'expression de JL Mélenchon "l'humain d'abord"(il faut bien lui prendre ce qu'il y a de bon au plan formules). Et, foutre que c'est dur à appliquer, dans un monde gouverné par la finance (qui n'est pas notre ennemi...), la crise qu'on nous distille,l'Europe qui bat de l'aile, des triples A pour les triples buses que nous sommes et qui ne le méritons plus, la mondialisation et tout et tout...On est mal barrés pour les T.P.

Alors, si Natacha Polony n'a pas compris ça, elle doit retourner au lycée, sur les bancs si possible et qu'elle foute la paix à Bedos, que j'ai vu à deux doigts de lui coller une baffe. Heureusement ,l'humoriste ne dormait que d'un oeil.... 


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