Pauvre de nous...

par Antoine Cossu
lundi 13 février 2017

Les élections présidentielles avancent à grands pas, et nous n'avons jamais été autant dans la panade.

Le candidat de gauche, Benoît Hamon, nous a proposé à tous un revenu universel dont chacun, même lui, sait qu'il ne pourra pas le financer. Il fait partie des hommes politiques généreux avec l'argent des autres, le nôtre, celui que le Ministre des Finances parvient à nous soutirer.

Celui de droite, François Fillon, empêtré dans ses problèmes d'emplois familiaux, a lui aussi du mal à être crédible. Il est parvenu à faire travailler sa femme sans qu'elle le sache : elle a déclaré qu'elle n'avait jamais travaillé pour son mari, et que, si elle n'avait pas encore un enfant à la maison, elle se serait cherché un travail, alors qu'à la même époque, elle gagnait, apparemment sns le savoir, plusieurs milliers d'euros par mois. On pourrait croire qu'elle ne savait pas qu'elle travaillait, ni même qu'elle gagnait de l'argent. Où passaient donc les sommes gagnées sans le moindre effort ? 

Nos députés, sénateurs et hommes politiques (laissons les femmes tranquilles) sont-ils tellement habitués à se servir qu'ils finissent par trouver tout cela normal ? Et à se remplir les poches avec l'argent durement gagné par les contribuables ? Ne leur vient-il pas un instant à l'esprit qu'il est immoral de dépenser l'argent des contribuables qui, eux sont obligés de se serrer la ceinture ? Comment quelqu'un qui se dit honnête, qui a une éducation religieuse de surplus, peut-il montrer autant de cynisme ?

Et maintenant qu'il a été élu dans une primaire surprenante, alors que ses électeurs ignoraient à qui ils avaient vraiment à faire et le pensaient sincère et foncièrement honnête, il nous fait le coup du "moi ou le chaos". En réalité, c'est lui qui crée le chaos, qui empêche son parti de pouvoir mettre au point un plan B, et qui nous condamne, une fois de plus, à choisir au deuxième tour entre Mme Le Pen et un aventurier du nom de Macron, dont nous ne savons rien, sinon qu'il a un culot monstre, et qu'il n'est pas sûr d'avoir un parti pour le soutenir dans sa politique.

Que dire de M. Mélenchon, le candidat auto désigné, qui, après avoir été dans le système socialiste où il a été ministre, a viré au révolutionnaire grand admirateur de Chavez, le Président du Venezuela, qui a laissé un pays pourtant riche par son pétrole dans une situation financière au bord de la faillite. La révolution, les révolutionnaires, voilà le monde de M. Mélenchon. La politique de la révolution qu'il nous concocte ne nous fait pas saliver, car nous risquons plutôt d'en baver.

Mme Le Pen est la candidate naturelle d'un parti qui ose parler des vrais problèmes qui touchent les Français les plus modestes, tout en proposant de très mauvaises solutions, qui risquent, outre de nous précipiter dans la faillite, de laisser le pays à feu et à sang.

Enfin, M. Macron, faisant preuve d'un culot à toute épreuve, évite les primaires en se désignant lui-même comme candidat. Et même si son programme est flou, tout autant que les gens qui le soutiennent parce qu'ils savent qu'ils pourront, avec lui, aller à la soupe. Et la soupe est bonne. Il se donne des allures d'homme providentiel alors qu'il ne saurait être qu'un pis aller, un repoussoir du Front national.

Si Monsieur Fillon n'est pas mis en examen, ce qui devrait l'amener à se retirer, s'il est de parole, ce qui permettrait de redistribuer les cartes, nous voilà pris une fois de plus en otage par ces hommes politiques qui prétendent vouloir nous servir. 

Peut-être devrions-nous, comme les Allemands de l'Est avant la chute du mur de Berlin, aller manifester tous les samedis dans les rues avec des pancartes précisant : "Nous sommes le Peuple, et nous voulons des politiques qui nous respectent." Ce serait au moins un moyen de montrer que nous voulons des politiques qui aient une vision pour la France, et qui nous servent, au lieu de se servir.

Aux pancartes, citoyens. Secouons les politiques. 

 


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