PénélopeGate : Fillon peut s’en sortir, se sauver lui-même, s’il le veut vraiment !

par P.-A. Teslier
lundi 6 février 2017

François Fillon a, semble-t-il, au moins deux manières de se sauver du bourbier puant et nauséabond dans lequel il s'est mis et a mis son parti. Parti (Les Républicains) pourtant promis, il y a trois semaines, à une large victoire, le 7 mai 2017.

L'une des manières est le mea-culpa (acte de contrition), l'autre un appel au divin !

Le mea-culpa : Fillon peut, à l'américaine, venir devant les médias battre sa coulpe, faire acte de contrition, en avouant tous ses délits et demander pardon.

N'ayant plus le choix, après les confessions de son épouse, en 2007, à un média britannique, il doit demander pardon à son électorat, pardon à sa douce Pénélope, pardon à ses enfants, pardon aussi à son Église et à Christ Jésus, et enfin, pardon aux membres de son parti, qui le croyaient plus propre que monsieur Propre et, surtout, plus que Sarkozy.

C'est une démarche difficile. Mais, elle peut être extrêmement payante, comme on le voit en Amérique, si Fillon y met le cœur, un peu de théâtre (ça, il sait faire (*)) et promet, tout en restant candidat, que, s'il est élu, il organisera un référendum pour rendre inéligible à vie :

- toute personne mise en examen. Cela obligera nos élus à être extrêmement prudents,

- toute personne n'ayant pas un casier judiciaire vierge. Oui, le savez-vous : aujourd'hui, on peut être élu, c'est-à-dire être démocratiquement représentant du peuple, en ayant un casier non vierge.

Et enfin, supprimer le Sénat. Une chambre bien inutile, grassouillette et très coûteuse (800 millions d'euros par an).

Une seule question : Oui, on fait les 3 en même temps ; Non, on ne fait rien, on laisse les choses continuer telles quelles, car le ridicule n'a jamais tué un seul politique français.

Fillon, ayant avoué publiquement ses fautes devant les Françaises et les Français, les autres candidats à la présidentielle se verront contraints de faire de même. Notamment, pour faits avérés aujourd'hui : Le Pen pour avoir spolié le contribuable européen, Mélenchon pour avoir empoché le fruit de la vente, en 2012, de sa permanence parlementaire de Massy. Permanence financée par les deniers du contribuable.

Le divin : Fillon, nous le savons tous, est un fervent catholique, parfaitement convaincu. Il croit en Christ Sauveur, comme l'on dit dans son milieu.

Pour celles et ceux qui ne sont pas très au fait de ce qu'est le Christ Sauveur, c'est tout simplement Jésus. Jésus, le fils d'un Dieu (oui, cela existe encore de nos jours), en l'espèce le Dieu d'Abraham, c'est-à-dire, le Dieu créé par les Hébreux (nommés aujourd'hui les Juifs). Dieu, dont les péripéties (création du Monde, création d'Adam et Ève il y 5 778 ans, Déluge, etc.) sont relatées dans la Thora. Thora, plus couramment connue sous le nom de Bible hébraïque, que les catholiques ont repris (volée diront certains) mot pour mot et, en y accolant la centaine de pages de 4 évangiles (Matthieu, Marc, Luc et Jean), ils ont, ensuite, nommé l'ensemble : La Sainte Bible ou Bible chrétienne.

Cela étant, Fillon peut-il être sauvé par Christ (les cathos enlèvent l'article "le" quand ils parlent de leur Seigneur. Cela doit faire plus intellectuel et impressionner les demeuré(e)s !) ?

Oui, Fillon peut être sauvé s'il n'a ni menti ni volé le contribuable (voir les 10 commandements). Reste à savoir, comment Christ va s'y prendre pour le sortir de ce bourbier puant et nauséabond, mais tout de même républicain.

Cependant, si Fillon a menti ou volé, ou les deux à la fois, il ne pourra pas être sauvé par Christ, car il a fauté. Il n'aura pas, non plus, la vie éternelle et ira directement brûler dans les feux de l'Enfer, plutôt que se dorer au Paradis. Il ne pourra pas, non plus, retrouver Pénélope, à moins qu'elle aille, elle aussi, dans le même endroit.

Cela étant et, quoi que Fillon choisisse, le mea culpa ou le divin, la classe politique française n'en sortira pas grandit.

La culture de l'impunité en France, fait croire aux politiques qu'ils peuvent faire tout et n'importe quoi.

Reconnaissons que le quinquennat de François Hollande aura, cependant, fait avancer ce dossier de manière importante, notamment : création de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP (**)), création du Parquet national financier (actuellement en charge de l'affaire Fillon), le non-cumul des mandants.

Espérons que la personne élue le 7 mai 2017, réglera définitivement ces façons de faire de nos délinquants politiques, car notre pays est devenu, à cause de Chirac, de Sarkozy, de Cahuzac, de Fillon et de bien d'autres politiques véreux et malhonnêtes, la risée du monde développé. Certains comparent même la France à une République bananière.

(*) Effectivement qu'il sait faire du théâtre Fillon. En septembre 2007, alors qu'il payait sa femme 10 000 euros par mois pour ne rien faire (apparemment), il avouait être à la tête d'un État en faillite. N'est-ce pas outrancier, scandaleux ! D'ailleurs, 5 ans après son passage à la tête de l'État, en 2012, Fillon est parti en laissant une dette qui a augmenté de 600 milliards d'euros (de 1 200 à 1 800 mds). Dans ces 600 milliards d'euros, une partie (1 million d'euros) revenait à la famille Fillon. C'est un comble, car le contribuable a aussi dû emprunter pour faire face au financement du train de vie de la famille Fillon !

(**) Dans la déclaration de Fillon, celui-ci cache le nom de la personne qu'il déclare comme "collaborateur revue des deux mondes" (sic). Comme si Fillon avait voulu qu'aucun nom de sa famille n'apparaisse dans sa déclaration. Est-ce légal ? La transparence voulue par la HATVP n'est pas respectée. Faites comme moi, écrivez ou téléphonez à la HATVP pour vous étonner de cette non-transparence.

 

Crédit photo : GALA politique 2 février 2017

 


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