Père Noël (alias Santa Claus) ; abattre sans coup de semonce

par Pierre JC Allard
mercredi 12 décembre 2012

Oui, vous avez bien lu. Il faut tuer le Pere Noel. Envoyer la facture de la balle à Coca-Cola, son créateur, et enterrer le costume Oui, vous avez bien lu. Il faut tuer le Pere Noel. Envoyer la facture de la balle à Coca-Cola, son créateur, et enterrer le costume du vieux sacripant. On a déjà dit qu’il était une ordure. En fait, il est l’Ennemi Public # 1. du vieux sacripant. On a déjà dit qu’il était une ordure. En fait, il est l’Ennemi Public # 1.

Numéro 1 ? On ne manque pourtant pas de sujets d’inquiétudes pour l’humanité ! Quand on voit la Guerre, la Peste et la Famine chevauchant avec la Mort, que vient faire le vieux barbu souriant, bedonnant, ostensiblement repus, dans ce qui semble une cohorte d’adversaires autrement plus redoutables ? C’est que quand on va au fond des choses, c’est toujours son message à lui, Santa, qui est là. C’est le message, qu’il faut "abattre".

Le message du Père Noel, c’est d’assimiler TOTALEMENT le plaisir, le bonheur et la joie à l’AVOIR. De présenter la vie idéale comme une séquence d’efforts pour satisfaire un désir insatiable de POSSÉDER sans limite, apparemment pour s’assurer qu’on ne manquera de rien, mais en fait pour thésauriser au-dela de tout risque crédible de carence, pour feindre d’être « plus » parce qu’on a plus et transformer ainsi la vie en un jeu à somme nulle CONTRE les autres.

Posséder… et une fringale, qui en est pourtant la négation, de consommer sans cesse davantage. C’est ça, le message de Santa qui nous empêche de bloquer facilement la charge des quatre Cavaliers qui nous amènent notre apocalypse

D’abord la « Guerre ». Disons la violence et le crime, sous toutes ses formes. On se trucide depuis toujours pour un oui, pour un non, pour une couleur, une opinion, ou n’importe quoi… On est bien quérulent… Dans sa forme la plus achevée, la violence est la guerre, dans son mode mineur le crime. On en dit bien du mal et c’est en effet une saloperie.

Mais la guerre, comme nous l’avons connue, est une menace qui se transforme. On voit que les horreurs en Libye et en Syrie sont différentes de celles de Dresden et d’Hiroshima au XXe siècle.

Qu’y a-t-il derrière la violence qui change de masque ? La cause principale de toute violence est de prendre ce que l’on juge essentiel pour satisfaire ses besoins, quand la ressource est rare et que l’accès en est contesté. Il s’agit de posséder sans limite.

Voyons la « Famine », emblématique de toutes les carences, et spécifiquement de l’épuisement accéléré de nos ressources naturelles, arrivant de paire avec une expansion démographique incontrolée ? Combien de temps avant que nous ne puissions plus répondre par le simple déni à l’imparable mise en demeure de Malthus ? Le problème n’est-il pas similaire à celui de la violence, toutefois ? Une pénurie causée par une adéquation inepte de la demande et de l’offre…

Voyons, enfin, la « Peste », toutes ces « vieilles » maladies létales – dont le diagnostic et le traitement aujourd’hui sont pourtant souvent triviaux, – qui reprennent l’offensive au tiers-monde, pendant que la recherche et la médecine modernes, confinées en pays développés, n’en ont que pour les affections singulières « intéressantes » des clientèles plus aisées.

Posséder sans limite. La compétence, aussi, laissant craindre qu’une élite de gouvernance, de plus en plus disjointe de la population « ordinaire », ne mette celle-ci en coupe reglée, jouant la carte de la ressource de santé en carence pour tout contrôler, avec l’aide d un establishment médico-pharmaceutique bien collé sur le pouvoir politique. Contrôle d’une ressource rare. Voyez ce que l’on fait déjà avec les seules drogues illégales… ! Imaginez TOUTES les médications, une prohibition ciblée, un monopole absolu une dépendance totale

Quel est dénominateur commun de nos problèmes ? On s’aperçoit que guerres, famines, pestes et autres périls découlent d’un seul problème : une pénurie de ressources… et le désir de posséder Mais l’industrialisation a apporté l’abondance. Ne serions nous pas en bonne voie d’apporter une solution à ces pénuries, si quelques-uns parmi nous ne trouvaient pas leur avantage à ce qu’elles ne soient pas corrigées ?

Ces problemes sont aggravés, voire créés entièrement, par une gestion scélerate des ressources. Aujourd’hui, nous avons une production moyenne sur cette planète de USD$ 7 000 $ par tête. Nous produisons déjà largement assez pour loger et nourrir tout le monde au prix des marchés et même leur offrir des loisirs ! Produire n’est plus un défi pour l’humanité. Posséder le demeure…

Si c’était écessaire, nous pourrions produire facilement deux, trois, quatre, dix fois plus de bien matériels. Avec l’industrie, la technologie, la science croissant au rythme exponentiel de nos connaissances, il n’y a pas d’autre contrainte à la satisfaction de tous nos besoins matériels que la disponibilité des ressources naturelles et notre bonne volonté à laisser le travail et la compétence produire. Nous avons encore les ressources naturelles pour le faire et au moins 80 % de nos ressources humanes sont sous-utilisées ou inutilisées

Nous ne le faisons pas, parce que tout le système économico-politique actuel s’évertue à réduire la production et à créer des raretés sur lesquelles il peut spéculer. Pour mieux posséder, des ressources nous sont présentées comme en pénurie, alors qu’elles sont surabondantes.  C’est le jeu auquel s’amusent ceux qui ont le pouvoir.

Nous, nous consommons du matin au soir. À la limite de ce que nous pouvons avoir de temps disponible pour le faire, en équilibre avec celui que nous devons consacrer au travail ou autre activité rémunératrice pour payer ce que nous consommons. C’est le but que nous donnons a notre vie, peu ou pas du tout conscients que c’est le but auquel on nous a conditionnés… pour le plus grand plaisir de ceux qui jouent à produire et à spéculer sur ces choix de consommation que nous faisons.

Plus personne ne remet en cause que l’abondance est là. LA PAUVRETÉ EST UN CHOIX…. Pour mieux posséder. Ce choix fait par une élite financière est odieux. Il n’y a rien que vous et moi puissions faire pour changer cette affectation criminelle des ressources…. Hormis la méthode traditionnelle de mettre au bout d’une pique la tête des responsables… Ou que nous ne nous insurgions contre le Père Noël et son message…

Le message du Père Noël a permis que le but ait cessé d’être d’« avoir assez », ou même d’« avoir beaucoup », pour devenir simplement d’« avoir PLUS »… (« Avoir trop » n’étant pas une valeur reconnue par le programme….). Quand le jeu n’a plus ainsi d’autre maximum qu’un « plus » parfaitement mobile – qui fuit devant soi comme un arc-en-ciel – le système des possédants est heureux, car on a une pénurie infinie et sur commande.

RIEN ne pourra jamais combler le désir d’avoir « PLUS ». On est dans une insatisfaction permanente. Motivante…. Une pénurie qui peut permettre, guerre, famine, peste ou tout ce qu’il faut pour garder Quidam Lambda au travail et dans l’obéissance …

Il y a une façon et une seule d’échapper à l’insatisfaction. Dire NON au Père Noël. Voir comme une vertu de ne consommer que ce qui rend VRAIMENT plus heureux Faites-en la liste et vous serez surpris. Elle sera bien courte…

Les Jones  de Veblen cessent alors d’être les ultimes arbitres, car l’objectivité qui n’était qu’un mirage prend fin. Vous comprenez que VOUS êtes le seul arbitre de la valeur de ce que vous faites et acquérez, et que c’est à vous de noter votre propre copie, puisque vous ne le faites que pour donner subjectivement plus de sens à votre vie, dont autrement vous croiriez – tout aussi subjectivement - qu’elle en a moins ou n’en a aucun.

Vous comprenez – et c’est une véritable épiphanie – quelques évidences .

... Qu’un bien ne vaut que par le service qu’il rend ; que la propriété ne vaut que par l’usage qu’elle permet ; que l’obligation sociale de montrer aux gens qu’on les aime en leur donnant des choses qu’ils ne veulent pas est une aberration ; que s’encourager à acheter des gadgets inutiles est une bêtise ; que croire qu’on se réalise par l’avoir est vulgaire ; que consommer au-delà du nécessaire, c’est affamer les autres, et que le Père Noël… Bon ; ça, on l’a déjà dit…

Pierre JC Allard

 


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