Perquisitions chez Jean-Luc Mélenchon : Macron ou le visage hideux de la bourgeoisie

par Disjecta
mercredi 17 octobre 2018

Le mandat de Macron se déroule tel que prévu : élu grâce à une vaste campagne de propagande organisée par ses amis milliardaires, propriétaires à neuf de 90% de la presse française, la marionnette des riches gave ses commanditaires par milliards pendant qu'il détruit les conquis sociaux des travailleurs. Et toute cette bande de pillards sait qu'elle pourra compter, quand il le faudra, sur les forces judiciaires et policières, comme l'ont montré les perquisitions qui ont visé ce mardi la France Insoumise.

Un reportage de BFM fit état, le 1er août de cette année, de la perquisition "étonnante" menée chez Alexandre Benalla dix jours auparavant, "rocambolesque" dira même un journaliste de Libé ayant le sens de la formule et le goût de l'euphémisme. Accompagné par les policiers, Benalla affirme aussitôt ne pas avoir les clefs de son appartement sur lui, alors que sa compagne est partie à l'étranger "pour se reposer" (on la retrouvera le lendemain dans le XVIème arrondissement de Paris). C'est ballot ! Qu'à cela ne tienne, on fait appel à un serrurier. Mais celui-ci prétend ne pas parvenir à ouvrir la porte, "dotée d'un système sophistiquée". Vous avez bien lu, en 2018, des portes d'appartement sont si sophistiquées qu'elles peuvent résister à un serrurier de la police ! Qu'à cela ne tienne (bis), on va demander au commissariat voisin un bélier pour défoncer la porte. Celui-ci est cependant indisponible. On demande à la Bac : même réponse, pas de bélier disponible. Entretemps, il est 21 heures et la perquisition n'est légalement plus possible. C'est ballot (bis) ! Un autocollant est apposé sur la porte en guise de scellés : si les clefs sont retrouvées d'ici le lendemain, Benalla pourra au moins dormir sous un toit et faire un peu de ménage pour recevoir dignement les forces de police... De retour le lendemain, la police parvient à ouvrir la porte grâce à une "unité spéciale" mais le coffre-fort de Benalla a disparu. Ce dernier dit d'abord n'avoir  « aucune idée  » là-dessus, puis pense qu'il a dû être emmené « dans un lieu sûr par une personne, mais ce n’est pas moi qui me suis occupé de cela » avant de retrouver tout à fait la mémoire devant le juge : «  Le 19 juillet, ma femme m’a appelé pour me dire qu’il y avait plein de journalistes devant la maison et dans le couloir. J’ai demandé à un ami d’aller chercher ma femme et de récupérer tout ce qui pouvait être volé, des objets de valeur et notamment les armes.  »

Une perquisition rondement menée donc, grâce à la fum... la fameuse indépendance du pouvoir judiciaire.

Ce mardi 16 octobre, l'indépendance du pouvoir judiciaire a encore frappé. Alors que les comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon ont été validés (moyennant 450000 euros de dépenses "retoquées"), alors que l'affaire des assistants fictifs du parlement européen s'appuie sur la dénonciation fantaisiste d'une élue du FN (depuis en bisbilles avec Marine Le Pen) qui a parlé ensuite à ce sujet de "pied de nez" fait à Mélenchon, alors que les comptes de campagne de Macron sont frappés de nombreuses "irrégularités" (dons illégaux, multiples ristournes de... 100%), dix perquisitions sont lancées dans les locaux de la France Insoumise et le domicile de Jean-Luc Mélenchon et de plusieurs de ses proches, le tout à sept heures du matin, grâce à l'appui d'une impressionnante force de police. La force judiciaire, dont Macron a récemment adoubé le nouveau procureur de la république de Paris, Rémy Heitz, après avoir refusé les trois noms préalablement proposés, s'est assurément rattrapée, en toute indépendance bien sûr, de la perquisition loupée (faute de serrurier compétent, de bélier disponible et de scellés ayant un peu plus de chances qu'un simple autocollant pour ne pas être franchis) chez Alexandre Benalla.

En vérité, ce qu'on a le culot d'appeler "démocratie" n'arrange la bourgeoisie que tant que ledit système lui permet de placer ses valets au pouvoir : Sarkozy, Hollande, Macron, autant de paillassons qui s'allongèrent face aux riches et leur firent toutes les courbettes et les cadeaux possibles. « Je serai un président comme Louis de Funès dans le Grand Restaurant : servile avec les puissants, ignoble avec les faibles » avait déclaré Sarkozy en "off" avant d'être élu en 2007. La consigne a été reprise et bien reprise. L'inconvénient est cependant qu'elle use rapidement son homme, le principe du milliardaire impliquant qu'il soit rare, alors que les innombrables pigeons qui votent pour leurs bourreaux finissent tout de même par l'avoir un peu mauvaise : pour les plumer de nouveau, il faut régulièrement de nouvelles têtes. Et puis il faut tout de même que la marionnette finisse son mandat. Or, un an-et-demi de pouvoir ont considérablement affaibli l'ex-nouveau champion des riches, Macron. Mélenchon, Ruffin, émergent toujours plus et certains pigeons commencent à se déciller les yeux. Reste donc la bonne vieille option dite de la "République bananière". Comme on l'observe dans nombre de pays d'Amérique latine, la bourgeoisie n'hésite pas à utiliser ses valets de la force judiciaire, pour emprisonner, calomnier, salir, ceux qui ont un peu trop l'heur de plaire aux pauvres et aux faibles. Démontrant par là-même que son fonds est et restera toujours fondamentalement fasciste, comme purent l'illustrer en leur temps la révolution réprimée de juin 1848 et la semaine sanglante de la Commune de Paris. De sorte qu'il ne paraît ni sage ni honnête de lui souhaiter un destin autre que celui chanté autrefois par Morissey à l'intention de l'assez peu énigmatique Margaret...


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