Person of the year 2022 ? (suite)
par P.-A. Teslier
mardi 31 mai 2022
Cet article fait suite à celui publié le 30/05/2022 qui dressait un portrait succinct de mes 4 nominés pour la couverture du Time de janvier 2023 : François, Akhundzada, Poutine et Zelensky.
Le vainqueur est, selon mes critères : M. Zelensky, Volodymyr Oleksandrovytch !
Pourquoi n’est-ce pas M. Poutine ?
Ce monsieur est tombé dans un piège… enfantin. Piège qu’il s’est tendu lui-même, personnellement tout seul : le piège d’avoir trop d’objectifs.
Trop d’objectifs tuent l’objectif principal !
Poutine aurait dû se rappeler ce qu’il avait appris à l’école d’espionnage de l’URSS et du stalinisme : « sur une mission, le bon espion a un objectif, un seul, et doit s’y tenir ! ».
Poutine a d’ores et déjà échoué dans l’atteinte de tous ses objectifs. Il a même obtenu l’inverse de ce qu’il recherchait.
Il semble désormais contraint de vouloir une victoire à la Pyrrhus, comme Staline après l’humiliation de l’Opération Barbarossa, en juin 1941.
M. Zelensky devrait donc être à la Une du Time de janvier 2023 !
Cet homme s’était fixé des objectifs simples et limités en nombre. Il est donc le gagnant, pour Time Magasin.
Pourquoi ? Rappel des faits :
Le 24 février 2022, l’Ukraine est attaquée par des troupes inconnues venant du territoire russe.
Rapidement, des sources officielles américaines affirment que ces troupes sont celles de l'armée russe. Commandées personnellement par leur chef suprême : Vladimir Vladimirovitch Poutine.
L’invasion de l’Ukraine est alors effective !
C’est un acte de guerre.
Guerre non déclarée, tout comme le fourbe Japon l’a fait contre les USA, à Pearl Harbor, le 7 décembre 1941.
Pourtant, Poutine déclare, sur les antennes du monde entier, que ce n’est pas une guerre, mais une simple opération spéciale visant à assainir l’Ukraine des maux occidentaux qui la pourrisse depuis 1991. Notamment la drogue, le néonazisme, la traitrise et son ambition, criminelle, de rejoindre l’Union européenne et aussi l’OTAN !
C’est de cette infamie, venue de l’Est, qu’un homme, inconnu du monde et des médias, surgit : M. Zelensky !
Le petit homme, ancien simple et médiocre acteur de cinéma, homme venu de nulle part ou presque, sonne le branlebas de combat sur toutes les antennes et réseaux sociaux de la planète !
Sa petite armée répond immédiatement présente. Ainsi que nombre de citoyens ukrainiens venus de tous bords, même d’extrême droite nationaliste (*), car leur pays est en danger de mort, face à une armée déclarée l’une des plus puissante, brutale et féroce du monde.
Ce que l’on savait sur la brutalité et la férocité de l’armée russe, digne héritière de l'Armée rouge, s’avère rapidement exact. Mais sa puissance, elle, est totalement défaillante. Les soldats russes sont apparemment mal nourris, mal commandés et leurs équipements, vétustes. La Russie serait-elle devenue un mammouth aux pieds d’argile ?
Bref, après avoir donné illusion, grâce aux premiers jours en bombardant quasiment continuellement tout le territoire ukrainien, notamment des objectifs civils (hôpitaux, maternités, écoles, gares, théâtres, habitations, immeubles, etc.) l’armée de Poutine n’a pas réussie son « opération spéciale » planifiée initialement pour quelques jours seulement.
Aujourd’hui, les troupes russes se sont retirées des 4/5 du territoire ukrainien et des alentours de Kief, n’ayant pas réussi leur invasion. Elles se sont, depuis, concentrées avec un certain succès :
- Sur le pourtour de la mer d’Azov. Mer finalement sous le contrôle total de l’Empire russe. Certains, aujourd’hui, parlent même du plus grand lac privé de Russie.
- Sur le Donbass aussi. Donbass où les troupes de Zelensky tiennent tête, pour l’instant, à celles de Poutine. Les morts de part et d’autre se comptent par centaines ! Mais la Russie conteste et n’en démontre que quelques-uns ! Cependant, leurs corps ne sont pas rapatriés sur le sol russe. Pourquoi ?
Beaucoup pensent que les troupes de Zelensky, aider par du matériel occidental très performant, peuvent limiter l’avancée des troupes de Poutine dans le Donbass, voire les faire reculer.
Cependant, l’Occident, dont l’Union européenne, ne souhaite pas que les troupes ukrainiennes humilient celles de la Russie, c'est-à-dire Vladimir Vladimirovitch Poutine, en personne.
Zelensky doit se rappeler que la Russie soviétique avait été humiliée par l’opération Barbarossa (pas la guerre ! une simple opération d'invasion aurait pu dire Poutine s’il avait été nazi) du 21 juin 1941. Opération par laquelle l’ami de Staline, le nain dictatorial dénommé Hitler, avait rompu le pacte d’amitié qui les liait, depuis le 28 septembre 1939.
Trahi, humilié, l’ours dictatorial Staline entra dans une colère immense et démoniaque. Pour lui, seul l’écrasement du traitre Hitler pouvait laver son honneur. Qu’importe le nombre de Russes envoyés à la mort (22 à 27 millions de sacrifiés). Rappel : pour tout dirigeant russe, la mort ne compte effectivement pas !
Donc, le nain Zelensky ne doit surtout pas humilier le géant militaire Poutine ! Bien qu'il semble être un monstre... aux pieds d’argile.
Pour cela, et selon moi, Zelensky doit faire cadeau à Poutine :
- Des 2 républiques autoproclamées du Donbass,
- De la mer d’Azov et de ses contours,
- Et naturellement de la Crimée.
Mais, si cela se passe ainsi, le droit international sera bafoué, caduc !
Et, ce serait encourager la Russie à poursuivre ses annexions meurtrières, sur tous les pays avec lesquels elle a une frontière commune : la Finlande, la Suède, la Norvège, les pays baltes, etc.
Autoriser aussi tout autre pays à pouvoir faire de même.
Pour stopper un tel engrenage : que faire d’autre ?
Déclencher la 3ème guerre mondiale. Ce serait peut-être le prix à payer !
Et, dans le monde survivant, Vladimir Vladimirovitch Poutine sera, aussi, pour l’Histoire mondiale, le fossoyeur de la Russie. Celle-ci va subir un hiver politique, économique et diplomatique qui durera plusieurs décennies. Même la Chine ne va pas la soigner, car son objectif géostratégique est ailleurs : 2049 ! Elle n'a donc que faire des canards boiteux.
(*) La résistance française, dans la guerre de 39-45, aurait bien aimé que l’extrême droite nationaliste de notre pays vienne combattre à ses côtés l’envahisseur nazi, plutôt que de s’allier à lui, pour combattre la Résistance française. On ne peut donc pas reprocher à l’extrême droite nationaliste d’Ukraine de vouloir défendre son pays contre tout envahisseur, d’où qu’il vienne. « Les envahisseurs de mon pays sont mes ennemis, quels qu’ils soient ! ».