Petit boulot !
par Papybom
vendredi 14 août 2009
Pour tenter d’expliquer le chômage, réfléchissons aux petits boulots ayant disparu. Pour ce faire, j’ai autorisé mon esprit à divaguer, une fois de plus.


Par une belle fin d’après midi, je circulais dans une campagne que j’aime. Loin des contraintes de la circulation. Pas de feux rouges, pas de stress. Ma voiture, semblant dotée d’une vie propre, m’amenait sur des petites routes ignorées des messieurs de la ville. Limitant ma vitesse, vitres ouvertes, j’étais bien.
Mais mon destrier, avait besoin de ravitaillement. En entrant dans un village, j’enregistrais les signes annonciateurs, d’un relais de poste. Tranquillement, je laissais ma monture rejoindre l’abreuvoir. Perdu dans la recherche de ma carte bleue, je fus surpris par ce coup discret au carreau : Le plein, Monsieur ?
Sur mon côté gauche, un monsieur, un vieux monsieur mais un brave Monsieur, me regardait. Après avoir vaincu les turpitudes habituelles de ma ceinture de sécurité, je sortis de ma carapace d’acier. L’homme attendait avec cette sagesse disparue.
Comment vous le décrire ? Pas de belle combinaison avec les badges de la compagnie, mais une salopette propre mais ayant connu des jours meilleurs. De bonnes chaussures éculées et une casquette difforme. C’est vers cette casquette qu’il porta la main, pour la relevé imperceptiblement. Le plein, monsieur ?
Mais oui, brave homme, le plein de mon véhicule et le plein de mon esprit. Le plein de ton travail, le plein de ma mémoire. Tu existe encore, race que je croyais disparue ?
Oui je veux que tu me fasses le plein, que tu me nettoies mon pare-brise et que tu vérifies mon huile (Au diable mon tableau de bord m’indiquant ce niveau). Que tu me fasses la pression des pneus ; mais que tu restes. Tes gestes ont la grâce d’une ballerine qui par des années de travail, nous enchantent.
Devant ses gracieuses arabesques d’eau savonneuse, j’ai revu mes tendres années. Le service qui a disparu pour satisfaire le dieu rentabilité. Les petits boulots sacrifiés mais des fiertés bafouées. Ton histoire, je ne la connais pas et je doute que tu m’en parles. Les dinosaures on les admire, mais on n’entre pas en communication avec eux.
Tu as accepté ma pièce avec ce geste vers ta casquette. Mais, je te suis redevable, de ta sagesse.
Réhabilitons le service et au diable le modernisme ! Petite amorce sur ce site.
Pour la commission Attali d’automne 2007, nous ne travaillions pas assez longtemps.
Le constat est clair et accablant : avec un taux d’activité de 54% chez les 55-59 ans et 13% chez les 60-64 ans, la France est le mauvais élève de l’OCDE…
Sans reprendre la parodie de M Perrin dans Grabat’interine, certains emplois pourraient convenir à des seniors.( Gardien de musée, Office de tourisme…..) Mais pour des volontaires. Soit pour arrondir la petite retraite, soit pour se sentir encore utile.
Privilégions l’homme à la machine.