Petits aphorismes

par alinea
mercredi 6 octobre 2021

 

 

Ne comptons pas faire changer le système en votant pour des politiques très bien intégrés au système.

 

Je ne parlerai pas de l’intérêt ou non de la démocratie représentative ; juste noter que celle-ci a mis en place tant de chicanes pour filtrer les aspirants au pouvoir que ceux-ci sont forcément acquis aux valeurs du système : publicité, pognon, apparence, vedettariat, audimat, bref tout ce qu’il faudrait virer de nos vies pour y voir plus clair, avant de redémarrer autre chose.

Ils en sont à fustiger l’abstention – qui n’est que le réflexe de défense d’un peuple abusé.

Quiconque, groupe, personnalité, aurait autre chose à proposer, qu’il ne pourrait approcher la « masse ». Un livre peut-être ? Mais tout est devenu marchandise, les livres ne faisant pas exception. Tout est devenu éphémère, des « coups de cœur », des flirts ? On dirait que ça arrange tout le monde parce que, en réalité la responsabilité de nos engagements sont lourds souvent. Au pouvoir, c’est plus simple : on dit, on propose ou promet, et puis on s’en fout, soutenu par l’habit, le rôle. Le pouvoir, c’est un modèle, aussi la population s’y met-elle. Les artisans, les soignants, les enseignants, les commerçants, bref, tous ont acquis le privilège de l’irresponsabilité de ses engagements. Sauf quelques dinosaures.

Alors il nous faut savoir ce que l’on veut, si l’intégrité, l’honnêteté, la responsabilité, l’engagement, la parole donnée, pèsent lourd sur nos épaules, au point qu’on les a déposés, nous ne pouvons pas exiger que les élus aient ces qualités. Il nous faut donc nous résoudre à survivre dans ce bordel désorganisé. Les petits malins adorent parce qu’ils y voit l’aventure !

Mais si nous avons compris que le vivre ensemble est un besoin fondamental de l’animal social que nous sommes, alors nous adoptons, nous nourrissons, nous développons ces vertus et exigeons que ceux qu’on choisit pour maintenir l’ordre le fassent sans pouvoir, mais avec la puissance de leur charisme. Pas besoin de les acheter pour cela, l’engagement est volontaire, et le désengagement annoncé.

 

N’acceptons pas qu’on nous mâche la tâche.

 

Regardez autour de vous, écoutez, la quantité d’injonctions que vous recevez… pour vous mâcher la tâche, faciliter la vie, bref, une injonction positive pour votre bien, toutes les trois minutes sur vos sites, vos chaînes, vos ondes préférées, et qui concerne chaque acte de votre vie ! C’est à devenir fou.

Dans votre voiture déjà, ça fait pas loin de quarante ans, dans les voitures de prestige d’abord, ce n’est donc pas une volonté infantilisante adressée aux classes inférieures, qu’on vous enjoint d’une voie mimant les hôtesses d’aéroports, d’attacher votre ceinture, de bien fermer votre porte, d’allumer ou éteindre vos phares, de fermer votre porte à clés, bientôt d’éteindre votre cigarette, bref tout : vous n’avez à penser à rien, c’est pour votre sécurité.

Hier au supermarché, un enfant pleurait parce qu’il voulait monter s’asseoir dans le chariot : la mère ne se contente pas de dire non, elle explique : il ne faut pas peser plus de vingt kilos, combien tu pèses ? : 22 ! « mais je veux monter moi ». Tout ça sur un ton.. qui m’a fait froid dans le dos !

J’en suis restée stupéfaite, il n’y a pas de logique naturelle, la plupart du temps, dans l’éducation, il y a juste l’exigence d’une obéissance à des limites artificielles et indicatives, sans parler de l’obéissance à des ordres nocifs.

 

 

L’ÉTAU

 

Nous autres pauvres hères qui possédons un téléphone fixe ( mais il paraît que ça existe aussi sur les mobiles) subissons depuis, depuis... longtemps, le harcèlement propagandiste, pour notre bien. Certes, personne ne nous agresse, les voix, si elles ne sont pas vecteuses d’une langue approximative, sont suaves et bienveillantes : on va faire le bilan énergétique de votre maison, on va vous donner des conseils sur vos emprunts consommation… et d’autres que j’ignore forcément faute d’y répondre.

Cette manière qu’ont ces improbables officines de procéder, nous jette dans le choix difficile de hurler, agresser, insulter, couper court, clouer le bec, se défendre, attaquer… parce que l’on sait que les exposées, quasi toujours des femmes ( désolée, ça c’est la dernière fois que je cède à vos « concepts », c’est souvent des femmes c’est vrai, mais pour les mecs, c’est pareil), sont exploitées d’une manière que même l’esclavage classique n’avait jamais osée.

Comment, en dehors d’une loi, empêcher cela ?

Et qui, propose cette loi ? Personne, vous êtes d’accord. On est là dans un petit monde annexe, sans importance où chacun se démerde, c’est le libéralisme.

Si on ne veut pas faire de mal aux exploitées, on ne peut pas faire de bien au tout  : le pouvoir se joue de votre morale, de votre cœur. Dans ses chicanes respectées, on le laisse tout-puissant. Sous prétexte de « sauver » un emploi, on accepte la pollution, la nuisance mais en plus, l’inutilité du truc.

Nous ne sommes pas que des réceptacles qui s’enquerraient chaque matin de toutes les nouveautés du jour, inventions, idées, lois, obligations, interdictions édictées d’un haut quel qu’il soit. Et puis une fois assimilées, mémorisées nous nous en irions à nos occupations, celles qui servent les intérêts des décideurs et pour lesquelles nous sommes plus ou moins payés, et celles, plus personnelles qui passent par la consommation de tous ce qui nous est proposé chaque matin, dans des morceaux ludiques qui séparent les « nouvelles ».

La facilité n’est pas un cadeau, elle n’appelle pas à nos compétences et capacités de faire face, du coup elle nous abrutit, nous endort tout en nous faisant croire que c’est le paradis ; comme la plupart des gens ne fait pas le lien entre ces facilités ( le tout électrique, le tout cuit tout prêt, le prêt à porter au départ, les livraisons à domicile, bref, le « progrès ») et l’apathie, ou le stress, la mauvaise santé, l’embonpoint et le manque d’exercices, la démission de soi, cette facilité, au mieux, n’est un mieux que pour permettre un rythme biologique perturbé…

La liberté du libéralisme se passe d’instruction, d’éducation et ne laisse comme concept que la démerde, à chacun d’y poser les limites qu’il conçoit.

Aussi, les consensualistes perpétuent-ils l’inintérêt du sens critique, l’interdit du jugement moral, la fausse tolérance qui n’est qu’indifférence. Et sans souci de la contradiction, tout est « personnalisé ».

 

QUAND LE TEMPS EST DE L’ARGENT

 

Alors là, on atteint des sommets.

Puisque nous avons acquis, cela s’est fait comme un progrès, une revanche des serfs sur les seigneurs, des prolétaires sur l’exploiteur, que chacun le valait bien, cette géniale injonction mercantile a encore, si j’en crois les attitudes observées, de beaux jours devant elle.

Il faut être un peu Pénélope de temps en temps, détricoter pour refaire, détricoter mentalement, pour comprendre et savoir si ce qu’on nous offre correspond vraiment à ce que l’on souhaite.

J’ai du mal à le croire.

Cependant, le fait que ce que Seigneur offre ne correspond pas à ce que Serf voudrait, n’engage pas une dynamique de rétorsion, ou de prise de pouvoir, ou même d’opposition un peu organisée, non non, cela entraîne une frustration qui entraîne une jalousie, qui peut entraîner une haine de tout et n’importe qui autour de soi.

Non seulement cela est très compréhensible, mais cela se connaît depuis la nuit des temps. Cependant où est l’évolution ? Le libre-arbitre de cette liberté tant quémandée ?

Ah oui, la liberté est quémandée…

Et cela induit beaucoup de choses. Si je pense qu’effectivement les « supérieurs » ne doivent pas organiser notre malheur, qu’il nous faut les en empêcher, il ne faut pas les attendre pour organiser notre bonheur. Cet infantilisme est carrément nuisible.

Dans un monde où plus personne ne fait attention à rien, cette attention que la philosophie éternelle portait au niveau d’une vertu cardinale, il faut constater que le mièvre compassion, et l’illusoire largeur d’esprit, tiennent lieu de vertus humaines qui nous contentent, en l’état passif.

Plutôt que faire des sondages absolument débiles sur : vous allez voter pour qui et pourquoi ? On ferait mieux de poser la question : qu’est-ce que la liberté pour vous ? Je ne suis pas sûre d’avoir envie d’en voir le résultat.

Quand un empire est en déclin, personne n’a le moral ou la pêche pour entreprendre, faire tourner la machine. Quand on a été matériellement gâtés, comparés aux autres générations, on pleure plus du déclin que du rien lorsque l’on avait rien !

L’Histoire ne nous a jamais raconté la vie pendant le déclin des Empires ; des guerres il y avait, oui, mais les gens, les citadins, les paysans.. ? Le péquin n’a jamais intéressé les politiques, ça continue, je ne vois pas par quel miracle cela aurait pu changer ! Mais la propagande flatteuse a tellement bien marché qu’il est impossible au client roi de se savoir rien !

 

LA SPIRITUALITÉ EST-ELLE DE DROITE ?

 

Il est notable que pour beaucoup, la spiritualité se confond avec la religion, or la religion fut le pouvoir pendant des siècles et un pouvoir particulièrement coercitif. Aussi la libération , l’émancipation de ce pouvoir jette-t-elle la religion et son pendant spiritualité, au moins pour certains.

Quand les manifestations rassemblent des centaines de milliers de gens contre la GPA, PMA, mariage homosexuel, et j’en oublie sûrement ; la gauche libérale éclairée et décomplexée comme la droite du même nom, crie aux réacs ! Un réac est un sale con qui voudrait tout garder pour lui et que rien n’avance. Bon.

Est-ce si sûr ?

Toute la décadence à laquelle on assiste, les erreurs d’aiguillage visibles à l’œil nu sont-elles véritablement un progrès en l’humain ?

L’État se mêle de la vie privée, jusque dans le lit de la chambre à coucher, et ce serait être de gauche que trouver cela bien ? Les anarchistes ne supportent pas, cela rappellent de mauvais souvenirs aux communistes, qui reste-t-il ?

On avait récemment oublié un peu l’Église ( à ne pas confondre avec la spiritualité) pour accepter dans la société les couples non mariés, et voilà qu’il faudrait qu’on marie les femmes entre elles, et qu’elle fassent faire des enfants par d’autres, et les hommes entre eux qui, a plus forte raison ont besoin de faire faire des enfants par d’autres.

L’Humanité, l’Humanité animale n’existerait donc plus ? Et son inexistence serait une valeur de gauche ?

La spiritualité, c’est l’Esprit, pas forcément celui des Évangiles, mais le nôtre, ce lien, ce souffle qui aime à faire partie d’un tout, plus riche, plus grand, plus formidable que lui ! La spiritualité, c’est notre intelligence instinctive, intuitive, culturelle qui nous fait appartenir au Grand Tout.

Pourquoi remédier à une ostracisation par le mariage ? N’y a-t-il pas plus simplement l’acceptation des différences, que la culture dans l’éducation se doit de développer ?

J’aimerais qu’on nous raconte la vie des enfants achetés par les mâles homo. J’ai des exemples de vie de filles élevées par des femmes homo ; ça donne pas envie.

C’est un sujet à part entière donc je le garde pour une autre fois, mais le passage à l’acte, est la plaie des temps modernes ; naguère et jadis ce n’était que l’apanage des fous, aujourd’hui c’est offert contre de l’argent, en pagaille.

La spiritualité cherche l’adéquation au monde ; pour ce faire il faudrait que le monde des Hommes ne soit pas si éloigné du monde naturel, parce que, malgré leurs désirs, aux progressistes, nous sommes encore animaux, et notre cerveau est encore primitif, lent à évoluer, lui ! La folie va plus vite et on nous a fait croire qu’aller plus vite c’était mieux… il faudrait recommencer à se donner le temps d’y réfléchir…

 

un dernier pour la route :

Le professionnel, autorisé par sa conformité, a toujours raison : à vous, les clients, les patients, de payer ses erreurs, ses faiblesses, ses ignorances, sa malhonnêteté, ses négligences, ses fuites...

 


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