Peut-on rembourser des dettes avec de l’argent qui n’existe pas ?
par isiste
jeudi 13 mai 2010
Commençons par un petit exemple :
Disons que je suis le seul qui ai le pouvoir de créer de l’argent, et vous, au départ, vous n’avez rien.
Pour vivre ou pour investir, vous me demandez de vous prêter 50 euros.
J’accepte mais je vous vends cet emprunt pour 1 euro.
Vous me devez donc au final 51 euros.
D’où peut provenir l’euro d’intérêt ?
Vous allez me dire qu’il peut provenir d’un investissement parce que vous avez fait fructifier votre argent. Ok, et tant mieux pour vous.
Seulement à l’origine, cet argent que vous avez gagné en investissant, c’est moi aussi qui l’ai créé puisque je suis le seul habilité à le faire.
Il est donc lui aussi issu d’une dette, et c’est forcément quelqu’un d’autre qui en fera les frais.
Et bien c’est sur ce mode de fonctionnement que notre système économique mondial repose.
Sur la dette.
Ce qui a pour conséquence la concurrence, l’inégalité et la stagnation technologique et sociale.
Notre système économique ne peut vivre que si la dette existe.
Chaque euro, chaque dollar, chaque yen, est créé à partir d’une demande de prêt avec intérêt. Que ça soit par une dette publique, commerciale, externe ou de particuliers.
Sans la dette, l’économie mondiale s’effondre.
Les banques privées et les banques centrales sont les seuls organismes ayant le pouvoir de créer de l’argent.
Chaque euro créé est donc directement associé à une dette.
C’est à dire que pour chaque euro emprunté à une banque privée, l’état demandeur doit rembourser cet euro + un intérêt. Comme vous et moi.
Mais si tout l’argent en circulation dans la monde est uniquement créé par les institutions bancaires avec une dette associée, comment notre système peut-il payer les intérêts de ses emprunts si ce n’est en créant de nouvelles dettes vis à vis de ces banques ?
Comme vous l’aurez deviné, le remboursement est tout simplement impossible et l’endettement qui découle de ce système machiavéliquement évolutif devient tel, qu’il rend les peuples esclaves de leurs propres dettes et des dettes de leur état respectif.
Au final, nous sommes donc tous esclaves d’un système économique mondial voué à l’échec.
Alors travaillons plus pour gagner moins,... et en silence s’il vous plaît, que certains en profitent quand même !!!
Un point sur quelques mesures grecques :
- Gel des salaires jusqu’en 2014
- La TVA qui passe de 19% à 23%
- Primes du 13e et 14e mois (Noël et Pâques) supprimées ou plafonnées à 1000€ selon les salaires.
- Baisse des investissements publics de 1,5 milliard
- Révision de la législation interdisant aux sociétés de licencier + de 2% de leurs effectifs totaux par mois.
- Réduction du nombre de départs anticipés à la retraite, avec comme objectif d’interdire ces départs avant 60 ans.
- Libéralisation des marchés des transports et de l’énergie (marchés vendus à des entreprises privées étrangères, cela risque très fortement de faire augmenter les prix des transports et de l’énergie et donc de faire diminuer encore + le pouvoir d’achat grecque).
- etc ...
Alors d’après vous, sans aucune influence extérieure, sans aucune excuse politique, en regardant la chose objectivement de par vous-même, qu’en pensez-vous ?
Où en sommes-nous ?
Comment réagirez-vous lorsque ces mesures arriveront chez nous ?
Est-il normal de subir les conséquences issues d’un tel système ?
La différence avec l’esclave du début du XIXe siècle, c’est qu’aujourd’hui il paye lui-même sa maison et sa nourriture, et le maître qui était une personne bien réelle est maintenant devenu une une entité abstraite.
C’est beaucoup plus insidieux encore.
La gravité grecque risque très fortement de faire effet domino, ce n’est qu’une question de temps mais c’est inéluctable.
Contrairement à ce qui est dit, les aides de l’Europe et du FMI ne sont pas un plan de sauvetage, car les mécanismes de base ne changent pas.
C’est toujours un prêt de plus pour en rembourser un autre et cela coûte forcément de plus en plus cher.
La logique du marché de la concurrence mondiale et du mécanisme de dettes, ne permettent pas aujourd’hui d’effectuer une croissance à la hauteur des mensonges qu’on nous insuffle.
Loin d’une aide réelle, ceci est l’image d’un massacre économique et social que l’on essaie une fois de plus, avec des mots parfaitement médiatisés, de repousser dans les méandres du futur.
Mais comme vous le savez, le futur on y échappe pas et il dépend avant tout du présent !
c’est donc dans le présent que l’ordre doit se faire.
Ceci est d’une logique implacable.
Finalement, pour reprendre les dires du philosophe Jiddu Krishnamurti " La crise est avant tout une crise de conscience".
En effet, on voit bien que la Grèce ne fait aucun effort sinon celui de demander à son peuple d’en faire. Pourtant, avec le contexte actuel d’une gravité sans précédent, elle n’a même pas daigné baisser d’un euro son budget de la défense qui, il faut le savoir, est le plus élevé d’Europe.
Si l’Europe souhaitait vraiment aider ce pays, pourquoi ne lui a-t-elle pas imposé cela ?
Après tout, si la Grèce fait vraiment partie de l’UE, pourquoi aurait-elle à se soucier d’une quelconque attaque ?
Au lieu de voir la situation en position couchée, derrière les oeillères de la désinformation et du divertissement, il serait temps que nous ayons le courage de nous lever et de voir la chose dans sa véritable perspective car ce problème ne nous est pas extérieur, il nous concerne tous directement.
Nous et notre famille. Nous et notre dignité.
Comme il est malheureusement du devoir de chaque soldat d’aller au front, il est du nôtre de faire en sorte que nos enfants n’y aillent pas. Rien ne doit être plus important que cela.
Nous sommes à un tournant et une révolte générale s’organisera à un moment ou à un autre, ceci est d’une évidence alarmante.
Espérons simplement que celle-ci ne prendra pas naissance dans le sang car une révolte violente est un prétexte à un ordre violent. Dans ce cas, tout bouge mais rien ne change, c’est comme secouer un sac de dés en espérant voir un apparaître un n°7 sur l’un d’eux.
Une société libre est une société qui arrive à se libérer de son passé.
Il ne faut pas hésiter à remettre en cause tous les vieux schémas institutionnelles et culturelles de notre passé si nous voulons que les choses changent profondément.
Il faut prendre conscience que l’interconnexion du vivant est l’arme la plus importante que nous ayons en notre possession et que chaque construction, chaque élaboration sociétale, doit se faire en relation intime avec cette loi naturelle et universelle.
La liaison pour l’unité plutôt que la séparation pour la concurrence.
La diversité plutôt que l’inégalité.
De bons projets de sociétés existent. Ils mettent l’homme, la nature et le progrès technologique au centre des priorités.
Prenons conscience que nous sommes de plus en plus nombreux sur cette planète à connaître la véritable nature oligarchique de cette petite portion d’hommes qui tient les rennes de ce monde.
Ce règne est illusoire, nous sommes les seuls maîtres de notre destinée. Il nous faut dépasser les frontières de nos limites en nous unissant.
Nous aurons ainsi les outils nécessaires à la construction d’une société basée sur de nouvelles valeurs. Internet permet ce rassemblement aujourd’hui, plusieurs mouvements pacifistes existent déjà.
A vous de chercher celui qui vous semble le plus respectueux, le plus logique et surtout le plus tolérant vis à vis des autres. Et n’hésitez pas à ouvrir votre esprit, vous en aurez besoin pour vous projeter au-delà des vielles normes et du changement véritable.
L’utopie ce n’est pas de réfléchir à un monde possible, c’est d’espérer vivre encore longtemps dans un monde qui n’est pas viable.
Le monde devient ce qu’on en fait.